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Recensement : le Luxembourg reste peu peuplé


Ce sont les régions les plus fortement urbanisées – dans et autour de la capitale, ainsi que dans le bassin minier – qui abritent la grande majorité de la population. (Photo : archives lq/isabella finzi)

Les 644 000 résidents que comptait le Grand-Duché fin 2021 habitent surtout dans le centre et le sud-ouest du pays. Près de 90 % du territoire n’est pas du tout ou très peu peuplé.

Il ne s’agit pas d’une surprise en soi, mais une toute nouvelle représentation de la situation démographique, dévoilée par le Statec, permet de savoir au km2 près quelle est la densité de la population. En conclusion, ce sont les régions les plus fortement urbanisées – dans et autour la capitale, ainsi que dans le bassin minier – qui «hébergent» la grande majorité de la population luxembourgeoise. Le constat devient encore plus frappant en prenant en considération les cantons. Ceux de Luxembourg et d’Esch-sur-Alzette concentrent 60 % de l’ensemble des résidents. Encore plus marquant : les résidents de la ville de Luxembourg représentent environ un cinquième de la population totale.

Ces chiffres sur la répartition, très inégale donc, de la population reposent sur le recensement de la population datant de fin 2021. À ce moment-là, le Grand-Duché comptait 643 941 habitants, soit une hausse de 90 % par rapport à 1970 (50,4 % d’hommes, 49,6 % de femmes). Le dernier chiffre disponible, datant de fin 2022, fait état de 645 397 résidents.

Weiler-la-Tour, championne de la croissance démographique

Les communes situées dans la périphérie de Luxembourg et plusieurs communes rurales au centre-nord et nord-est du pays sont principalement celles qui ont connu la plus importante hausse du nombre de leurs habitants.

La championne est Weiler-la-Tour avec une croissance de 295 %, soit un presque quadruplement. Le podium est complété par Kehlen (+269%) et Beaufort (+267%).

Par contre, la croissance démographique a été moins importante dans les communes plus fortement urbanisées. Esch-sur-Alzette a ainsi enregistré, entre 1970 et 2021, une hausse de sa population qui est restée limitée à 31 %. Suivent Diekirch (+41 %) et Vianden (+42 %).

Une population étrangère passée de 13,2 % à 47,2 %

La croissance de la population est surtout due aux vagues d’immigrés arrivés depuis les années 60 au Grand-Duché. Depuis 1961, la population étrangère est passée de 13,2 % à 47,2 %. «À la suite des nombreuses naturalisations, la part des étrangers s’est stabilisée lors des dernières années», précise le Statec.

Comme évoqué, la répartition du pays en 2 795 cellules d’un km2 permet d’affiner la répartition territoriale des quelque 644 000 habitants qui vivaient fin 2021 au Luxembourg. «Les cellules d’un km2 de la partie sud du pays, plus urbanisées, sont beaucoup plus peuplées que celles des régions rurales du centre et du nord», constate le Statec.

La cellule la plus peuplée se trouve au niveau de la ville de Luxembourg, qui concentre à elle seule 14 663 habitants sur un km2. La deuxième cellule la plus habitée se situe sur le territoire d’Esch-sur-Alzette, avec 11 196 résidents. Les autres pôles urbains comme Ettelbruck, Diekirch, Echternach, Grevenmacher et Mertert connaissent eux aussi une densité plus marquée.

Mondorf-les-Bains, la commune la plus âgée

L’âge moyen sur le plan national s’est établi lors du recensement de 2021 à 39,7 ans. L’âge moyen des femmes est plus élevé (40,4 ans) que celui des hommes (39 ans). «Cet âge moyen plus élevé pour les femmes est dû à une espérance de vie plus élevée», rappelle le Statec.

Au niveau communal, l’âge moyen varie fortement selon les communes, en passant de 36 ans à Fischbach à 45,2 ans à Mondorf-les-Bains. «L’âge moyen est sans doute influencé par la présence ou non de maisons de retraite dans certaines communes», précise le Statec.

De larges zones agricoles et forestières

Il est intéressant de noter que 41,5 % des cellules ne comptent aucun habitant. «Il s’agit avant tout de zones agricoles et forestières, où la construction de bâtiments résidentiels est généralement interdite. De plus, les cellules se situant le long des frontières nationales sont en grande partie inhabitées», développe le Statec. S’y ajoute un autre fait : 48 % des cellules sont très peu peuplées (entre 1 et 499 habitants). En conclusion : «On constate dès lors qu’une écrasante majorité du territoire (89,5 %) n’est pas du tout ou peu densément peuplée». Malgré une importante croissance de la population au fil des dernières années, le territoire du Grand-Duché reste peu peuplé, surtout dans l’Oesling et le long de la Moselle.

Les communes qui comptent le plus faible nombre d’habitants se situent en dehors des régions les plus urbaines du pays. Saeul ferme la marche avec 960 résidents. Le contraste avec les plus de 128 000 habitants de la capitale est énorme. «On constate que les cellules de la ville de Luxembourg sont les plus fortement peuplées, tandis que celles couvrant les communes avoisinantes le sont beaucoup moins. Les extensions urbaines vers le sud, l’ouest et le nord (…) sont (également) bien visibles» sur la carte par grille de km2.

Dans le bassin minier, les carrés aux populations les plus élevées se trouvent dans les centres urbains des villes d’Esch-sur-Alzette, Dudelange, Schifflange, Differdange et Pétange.


Population par grille d’un km2

Dans 11 communes, les étrangers sont en majorité

Au 8 novembre 2021, 339 890 personnes avaient la nationalité luxembourgeoise, alors que 304 051 personnes étaient détentrices d’un passeport d’un autre pays. La population est donc composée de 52,8 % de Luxembourgeois et de 47,2 % de personnes ayant une nationalité étrangère.

Dans 11 communes, les étrangers sont en majorité : Luxembourg (70,6 %), Strassen (61,2 %), Esch-sur-Alzette (56,8 %), Larochette (55,3 %), Hesperange (54,3 %), Bertrange (53,6 %), Differdange (53,4 %), Walferdange (51,6 %), Mamer (50,9 %), Kopstal (50,7 %) et Vianden (50,6 %).

www.statec.lu – Rubrique recensement