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Quatre associations attaquent l’État en justice


(photo d'illustration archives Editpress/Eric Hamus)

Un collectif d’associations a déposé un recours auprès des juridictions administratives pour faire annuler la décision entérinée par l’ancien gouvernement de suspendre l’accueil des hommes seuls demandeurs de protection internationale au Luxembourg.

Amnesty International Luxembourg, Médecins du monde, Passerell et Ryse ont déposé un recours auprès des juridictions administratives pour contester la légalité de la décision prise par le gouvernement le 20 octobre dernier et faire en sorte que celle-ci soit annulée. Ce jour-là, le ministre de l’Immigration et de l’Asile Jean Asselborn avait annoncé suspendre l’accueil des hommes seuls demandeurs de protection internationale. Et ce, bien que le 1ᵉʳ novembre, il reconnaisse l’aspect illégal et contraire aux engagements internationaux et européens du Luxembourg.

«Il est intolérable que le ministre n’accorde pas à l’ensemble des demandeurs de protection internationale les conditions d’accueil auxquelles il s’est engagé», écrivent les associations. «Chaque personne demandant la protection internationale au Luxembourg doit avoir accès aux mêmes conditions matérielles d’accueil, peu importe son âge, son genre, sa nationalité ou sa situation administrative. Il ne peut y avoir aucune justification à la discrimination», martèlent-elles.

«Avec l’ouverture de la Wanteraktioun», poursuivent encore ces quatre associations, «nous sommes extrêmement inquiets quant aux conditions d’accueil qui pourront être proposées à un nombre croissant de personnes dormant dans la rue.» Et de conclure : «la période est caractérisée par un énorme flou de la part des autorités : les associations de terrain, en contact direct avec les demandeurs à la rue, agissent à tâtons et manquent d’informations claires. La coopération doit se faire avec la société civile en première ligne, dans l’intérêt des demandeurs de protection internationale».

Les associations présentes sur le terrain sont aux premières loges et ont directement été impactées par l’annonce du 20 octobre. Une trentaine de jeunes hommes – tous demandeurs de protection internationale – se sont en effet présentés dans leurs locaux les jours suivants à la recherche d’un hébergement et de soutien.

Elles ont alors lancé un appel aux dons qui a été entendu. «Grâce à la générosité de plusieurs dizaines de donateurs», tentes, duvets et vêtements chauds ont pu être fournis à ces hommes afin de leur assurer un minimum de protection pour affronter les froides nuits luxembourgeoises. À noter que ces associations annoncent ce matin mettre, pour le moment, un terme à leur collecte car elles ont reçu suffisamment de matériel.

Parallèlement au recours, une pétition est lancée «pour demander collectivement aux autorités de mettre fin à cette pratique inhumaine et illégale. Il est important de rester vigilant et de réagir rapidement face à cet inquiétant recul des droits fondamentaux pour que nous puissions maintenir au Luxembourg un État de droit stable et indépendant». Elle peut être signée ici.