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Prix : ça chauffe aussi pour les pellets


Deux entreprises fabriquent des pellets, au Luxembourg. (photo Adobe Stock)

Les poêles à pellets sont désormais fréquents dans les maisons luxembourgeoises. Mais les copeaux de bois pour les alimenter sont aussi touchés par les hausses de prix.

Les poêles à pellets, ces petits copeaux de bois agglomérés, ont connu ces dernières années un succès grandissant au Luxembourg et en Europe d’autant plus qu’ils utilisent une matière renouvelable. En répondant à une question de la députée Myriam Ceccheti (déi Lénk), les ministres de l’Environnement et de l’Énergie, Joëlle Welfring et Claude Turmes, ont expliqué que depuis la mise en vigueur le 1er janvier 2017 de la loi du 23 décembre 2016 instituant un régime d’aides pour la promotion de la durabilité, de l’utilisation rationnelle de l’énergie et des énergies renouvelables dans le domaine du logement, 605 demandes au total avaient été faites pour des aides financières pour des chaudières de bois tous types confondus (chaudières à pellets de bois, chaudières à plaquettes de bois, chaudières à combustion étagée pour bûches de bois, chaudières combinées bûches de bois et pellets de bois). Parmi celles-ci, 397 aides ont pu être accordées jusqu’à présent, dont 310 pour des chaudières à pellets/granulés de bois. Un joli succès donc.

Problème : avec la guerre en Ukraine, les prix de ces granulés se sont envolés et des ruptures de stocks ont même été notées. Les ministres ont expliqué cette situation par une demande qui dépasse actuellement l’offre sur le marché. Les tarifs ont grimpé aussi à cause de l’augmentation des prix de l’énergie à la suite de la guerre en Ukraine, qui a fait grimper les coûts de production et de transport du bois-énergie. La dynamique générale de stockage qui se manifeste en période d’incertitude a aussi joué dans cette situation.

Pour contrer cette situation, les propriétaires de poêles à pellets vont être aussi épaulés pour acheter les petits copeaux de bois agglomérés, au-delà de l’aide à l’installation d’un poêle. En effet, vendredi dernier, un projet de loi pour une nouvelle subvention énergie a été approuvé en conseil de gouvernement. Il vise à soutenir les ménages utilisant des pellets en bois comme source d’énergie pour le chauffage primaire par le moyen d’une compensation financière de 35 % avec un taux de réduction maximal de 200 euros par tonne. La loi s’applique pour l’entièreté de l’année 2023.

Deux entreprises luxembourgeoises

La durabilité des pellets concerne aussi son lieu de fabrication et l’origine du bois. Dans leur réponse parlementaire, les ministres ont expliqué que quelques entreprises luxembourgeoises se sont lancées dans la fabrication de pellets pour les poêles. Il s’agit de la société Kiowatt S. A. située à Bissen/Roost. Elle produit environ 75 000 tonnes de pellets par an, dont environ 60 000 tonnes sont utilisées au Luxembourg. Ce producteur de pellets estime qu’il pourra vendre l’entièreté de sa production sur le territoire national à l’avenir, soulignent les membres du gouvernement.

Depuis ce mois d’octobre, une autre production de granulés de bois a démarré à Fridhaff. L’exploitant, la société Soil-Concept S.A. vise à atteindre une production de 4 000 à 7 000 tonnes par an. Les ministres ont rappelé que la priorité du gouvernement est l’utilisation en cascade, ce qui signifie que le bois doit être utilisé comme matière première pour les matériaux. Ce n’est qu’à la fin de l’utilisation circulaire que les matériaux, qui ne peuvent plus être utilisés à d’autres fins, devraient entrer dans l’utilisation énergétique.

Au Luxembourg, les granulés sont majoritairement fabriqués à partir de bois, qui est à la fin de cette cascade ou de moindre qualité ne pouvant être utilisé dans le domaine de la construction ou de la fabrication de meubles. À cela s’ajoute que la directive européenne (sur les énergies renouvelables) en cours de négociation prévoit le renforcement des critères de durabilité pour l’utilisation du bois comme vecteur énergétique. La production nationale de granulés de bois a été de 123 191 m3 (environ 80 074 tonnes) en 2021, dont 47 258 m3 (environ 30 718 tonnes) ont été exportés. Une quantité totale de 21 307 m3 (environ 13 850 tonnes) de granulés de bois a été importée en 2021. Ces granulés de bois proviennent à 18,5 % de l’Allemagne, 78 % de la Belgique, 0,2 % de la France, 0,1 % des Pays-Bas et 3,1 % d’autres pays ou d’origine non connue. Par conséquent, 96,7 % des granulés de bois importés sont originaires des pays voisins.

Les ministres ajoutent qu’en ce qui concerne la récolte de bois dans les forêts soumises au régime forestier, il n’est pas prévu d’augmenter le volume de bois-énergie. Il convient de noter que dans le cadre d’une sylviculture durable, l’objectif premier est de produire et de récolter du bois de haute qualité, et que seuls les arbres dont l’abattage contribue à améliorer la santé et la qualité des peuplements forestiers sont récoltés. Cependant, la récolte de bois de qualité supérieure produit toujours une certaine quantité de bois de qualité inférieure qui peut être utilisée comme bois-énergie.

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