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Près de 2 000 embauches prévues : l’industrie veut séduire les jeunes


René Winkin souligne que le projet Hello Future va permettre d’informer les élèves sur les filières et leurs débouchés.

Les poids lourds de l’industrie luxembourgeoise, qui prévoient de recruter massivement d’ici 2026, cherchent à booster leur attractivité auprès des jeunes, alors que ceux-ci connaissent mal le secteur.

Alors que les secteurs industriel et technologique du Luxembourg font face à d’importants défis – transition écologique et digitale, émergence de nouvelles technologies et de l’intelligence artificielle, obligations administratives, reporting –, les entreprises anticipent d’importants besoins en ressources humaines. D’après une enquête de la Fedil (Fédération des industriels luxembourgeois) menée auprès de 109 de ses membres – pesant à eux seuls plus de 30 000 emplois au niveau national –, pas moins de 1 970 embauches sont ainsi prévues dans les deux ans.

Parmi celles-ci, 48 % de créations de postes, et 52 % de remplacements dans le cadre de départs en retraite. D’où l’urgence de mettre un sérieux coup d’accélérateur au recrutement. Or, les professionnels en sont bien conscients : de moins en moins de jeunes connaissent l’industrie, la palette de métiers qu’elle propose et les réelles opportunités d’évolution.

«S’ils n’ont pas quelqu’un dans leur famille dans l’industrie, les jeunes ont du mal à voir ce que ça recouvre. C’est un domaine d’activité mal connu, ils ont une image en tête qui est loin de la réalité», confirme Mike Engel, le directeur de la Maison de l’orientation. Une problématique qui n’est pas nouvelle, mais qui s’est accentuée avec la pandémie en 2020 et 2021. «Non seulement beaucoup d’élèves ont perdu leur motivation à cette période, mais ils ont aussi été privés de stages et de visites en entreprises», pointe-t-il.

D’où cette initiative de la Fedil : une campagne d’information baptisée Hello Future, doublée d’un site web, pour tout savoir sur les formations disponibles et les profils précis les plus recherchés. Les données étant directement issues des résultats de l’enquête sectorielle.

On y apprend que c’est dans la construction que le plus grand nombre d’embauches est planifié (635), les entreprises projetant à la fois la relance de l’activité, mais également le remplacement de nombreux employés arrivant à l’âge de la retraite. Les besoins sont forts en électriciens du bâtiment, maçons, conducteurs d’engins de chantier, et manœuvres de chantier.

L’industrie table, quant à elle, sur 521 embauches et recherche principalement des techniciens (support/intervention technique), des agents de production polyvalents, des logisticiens, des ingénieurs et des électriciens. Dans les métiers de l’informatique (312 embauches prévues), ce sont ceux liés au support technique qui sont prisés, suivis des administrateurs, des développeurs full-stack, des spécialistes en cybersécurité et des architectes réseau, infrastructure et cloud.

Les 267 emplois prévus dans le support administratif concernent particulièrement les commerciaux et technico-commerciaux, les comptables et analystes financiers, les secrétaires, les agents de ressources humaines ou encore les acheteurs. Enfin, le transport chiffre ses besoins à 235 nouveaux collaborateurs, parmi lesquels des caristes/pontiers et des camionneurs.

Le niveau DAP est le plus recherché

Toutes professions confondues, c’est le niveau de formation DAP qui revient lorsqu’on interroge les entreprises de l’industrie et de la construction sur le profil qu’elle souhaite privilégier. Le diplôme d’aptitude professionnelle arrive, en effet, largement en tête (36 % des embauches prévues), devant le bachelor (17 %) ou le diplôme de technicien (15 %). Le BTS (10 %) et le baccalauréat (5 %) ne sont pas populaires auprès de ces employeurs.

Pour le directeur de la Fedil, René Winkin, tout l’enjeu du projet Hello Future consiste maintenant à faire découvrir aux élèves l’étendue des savoirs-faire. «On veut surtout montrer aux jeunes toute la variété de nos métiers, ainsi que les débouchés potentiels. Pour ceux qui s’intéressent à nos domaines d’activité, de très nombreuses possibilités s’offrent à eux», explique-t-il.

Pour cela, la branche peut compter sur ses nombreux partenaires, parmi lesquels les ministères du Travail, de l’Éducation nationale, et de l’Enseignement supérieur, déjà mobilisés pour concrétiser ces efforts d’orientation et de formation sur le terrain.

hellofuture.lu

Le chiffre

38 735. C’est le nombre d’emplois dans le secteur de l’industrie au Luxembourg. 944 entreprises sont actives dans cette branche de l’économie nationale qui représentait près de 6 % de la valeur ajoutée en 2022 et englobe les principaux employeurs du pays. Près de 4 000 personnes travaillent dans la recherche et le développement, domaine porté par 342 millions d’euros d’investissements chaque année.