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Nations League : les Roud Léiwen à Minsk, deux ans après Borisov…


«On a vu une équipe, un groupe, de la solidarité», dira Paul Philipp, président heureux comme rarement. (Photo archives Julien Garroy)

Depuis le nul arraché au courage dans des conditions rocambolesques, à Borisov, il y a tout juste deux ans, les Roud Léiwen semblent avoir franchi un cap. Et s’ils y avaient compris quelque chose ?

C’était la 7e sélection seulement d’Anthony Moris, la 6e de Vincent Thill, la 5e de Florian Bohnert, la 3e de Dirk Carlson, la 2e d’Eric Veiga et, «seulement» la 17e de Christopher Martins. Ils n’y sont pas tous, les «gamins» de la nouvelle génération. Il n’y avait pas Olivier Thill encore, ni Danel Sinani, ni Leandro Barreiro ni Gerson Rodrigues. Mais on jurerait bien qu’aujourd’hui, ces derniers sont un peu les héritiers de ce jour-là.

Que s’est-il passé, le 10 octobre 2016, à Borisov ? Un match fondateur. Cela faisait alors un bout de temps qu’on pressentait, en germe, un potentiel qui ne s’exprimait encore que sporadiquement. Il y manquait le moment où tout allait s’amalgamer. Et c’est sans doute au Belarus, dans des conditions exécrables, que le groupe d’aujourd’hui est né. Un rappel ? Lars Gerson venait de se briser le pied, Maxime Chanot de déclarer forfait au dernier moment, Kevin Malget avait été expulsé injustement contre la Suède trois jours plus tôt. Et sur le terrain, avant même la pause, Dirk Carlson est expulsé et Christopher Martins envoyé à l’hôpital pour trois dents déchaussées. Un enfer. En plus c’est un jour sans. Les Roud Léiwen plient, sont bringuebalés.

Mais en deuxième période, épuisés, diminués, en infériorité numérique, ils sont héroïques. Les Biélorusses, agacés, commettent deux fois plus de fautes que les hommes de Holtz, et prennent quatre jaunes.

Hold-up de braves

Ils finissent par marquer à la 81e minute, mais Joachim égalise sur un coup franc détourné quatre minutes plus tard. C’est un hold-up, mais un beau hold-up. Un hold-up de braves. Et personne ne s’y trompe au coup de sifflet final. «On a vu une équipe, un groupe, de la solidarité», dira Paul Philipp, président heureux comme rarement.

De l’efficacité aussi. Récemment, en repartant de Saint-Marin, Anthony Moris l’a souligné : «On est en train de devenir des tueurs.» Et cela a peut-être commencé là, à Borisov. Les statistiques le disent : il y a un avant et un après Minsk. Sur le même nombre de matches, les victoires ont été multipliées par trois, les matches nuls aussi. Effet mécanique : les défaites ont été réduites de moitié. Cela marque plus (1 but par match après contre 0,75 en moyenne avant) et cela encaisse moins (1,75 contre 2,10).

En général, les footballeurs aiment à se dire qu’ils se découvrent dans la difficulté. C’est sans doute ce qui nous faisait écrire, au lendemain de cet exploit qu’«on ne pensait pas trouver si vite, dans cette nouvelle génération en train d’éclore, une telle capacité à se comporter aussi vite en hommes».

Ces deux dernières années, cette génération a quand même trouvé le temps de se perdre parfois en route. Elle l’a alors payé au prix fort (les déplacements aux Pays-Bas et en Suède). Mais l’esprit de corps que Luc Holtz n’a de cesse de louer et qu’il place au-dessus des individus date certainement de Borisov.

Julien Mollereau

Ligue D - groupe 2 - classement avant la 3e journée

Ligue D – groupe 2 – classement avant la 3e journée

 

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