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Mobilité : une enquête pour « comprendre les aspirations des gens »


L'enquête en ligne, proposée par des chercheurs reconnus de France, Belgique et du Luxembourg, devrait permettre d'éviter le contresens sur la mobilité aux trois frontières ! (Photo : Didier Sylvestre).

Au-delà des seuls frontaliers, tous  les habitants de Grande-région sont consultés à travers une vaste enquête en ligne depuis mercredi, pour anticiper la mobilité du futur.

La « grande » région a un « gros » problème : depuis vingt ans, chaque pays met en place des plans de mobilité qui s’arrêtent à la frontière  et surtout… sans prendre en compte les aspirations des voyageurs ! Ne nous étonnons pas des bouchons monstres, des problèmes sur le rail ou à l’inverse… des lignes de bus vides ou des campagnes qui se sentent délaissées. Quelque chose ne va pas.

Pour anticiper la mobilité, le projet MMUST a été lancé en mars 2018. Répétez après nous : « Modèle MUltimodal et Scénarios de mobilité Transfrontaliers » ! Le projet est porté par un consortium de chercheurs Belges, Français et Luxembourgeois. L’Agence d’urbanisme de Lorraine Nord (Agape) pilote les opérations.

Le projet entre dans sa phase d’enquête, avec une vaste consultation en ligne ici. « C’est l’histoire d’une dizaine de minutes », rassure d’emblée Stéphane Godefroy, chef du projet MMUST.

Trois points forts à retenir

Stéphane Godefroy, chef du projet MMUST (Photo : archives Editpress).

Stéphane Godefroy, chef du projet MMUST (Photo : archives Editpress).

  • Tous les habitants sont visés : «Ce n’est pas parce que le projet est transfrontalier que seuls les frontaliers sont visés ! Évidemment, ils constituent un groupe important. Mais les problèmes de mobilité en grande-région, c’est aussi le Messin qui va travailler à Thionville, le Belge qui passe d’une commune à une autre de Wallonie…Et d’ailleurs, nous ne visons pas que les actifs. Tous les habitants qui font un trajet quotidien, peu importe la cause, peuvent participer. Il faut juste avoir plus de 16 ans. Pour obtenir une vision globale de la mobilité et des impacts en chaîne, il faut s’adresser à tous.»
  • Des propositions pas si farfelues… À partir du milieu du questionnaire, des schémas de mobilités sont proposés à l’internaute. Certains schémas semblent hors-sol (des trains à volonté, des trajets très peu coûteux etc.), ce que nous faisons remarquer à Stéphane Godefroy. «Il y a dix ans, je vous aurais dit que des gens gagneraient 15 minutes sur leur trajet quotidien grâce à une trottinette électrique, vous m’auriez cru ? Nous sommes dans un travail de recherche à moyen terme. Ce que nous voulons, c’est tester des options. En poussant certains critères, on va pouvoir hiérarchiser les paramètres importants dans le trajet des gens : la facilité, le coût, la flexibilité, la ponctualité… le temps écoulé ?»
  • Ajuster la mobilité du futur avec précision : paramètres géographiques (notamment la dualité zone urbaine / zone rurale), socio-économiques (âge, milieu professionnel) et bien d’autres… les conclusions qui seront tirées vont permettre d’ajuster les modèles au terrain. «L’idée n’est plus de plaquer la mobilité avec des solutions toutes faites. Quand je prends un train vide en pleine matinée pour venir au Luxembourg, même si on nous assure que la multiplication des créneaux aide les usagers, je m’interroge. Ce que nous pourrons proposer à terme, avec tous les chercheurs impliqués, ce sont des schémas de mobilité cohérents, en phase avec le terrain.»

Un minimum de 3000 réponses (1000 par versants frontaliers) est attendu pour considérer l’échantillon fiable… on ne peut que conseiller de prendre ces dix minutes, qui compteront beaucoup pour ces dix prochaines années !

Hubert Gamelon

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