À l’issue des midterms, démocrates et républicains sont au coude-à-coude, confirmant la polarisation de l’Amérique. Deux représentants de ces partis au Luxembourg commentent les résultats, qui ne seront définitifs que dans plusieurs semaines. Pour James O’Neal, les élections ont révélé un potentiel candidat sérieux pour 2024 : Ron DeSantis.
Êtes-vous satisfait des résultats des républicains aux midterms ?
James O’Neal : Avant les élections, tout le monde était persuadé qu’il y aurait une « vague rouge », du fait qu’il y a tant de problèmes avec le président Biden : le taux d’inflation est énorme, le crime est hors de contrôle, il n’y a pas de contrôle aux frontières (la frontière avec le Mexique est complètement ouverte !)… Au final, les résultats ne sont donc pas aussi spectaculaires que prévu.
Midterms vus du Luxembourg, côté démocrate
Qu’est-ce qui a joué en faveur des républicains ?
L’économie ne se porte pas bien du tout et le souci numéro un des Américains, c’est l’inflation. Les démocrates se sont concentrés sur l’avortement et n’ont cessé de répéter que les républicains sont une menace pour la démocratie, mais ils ont oublié de se focaliser sur l’économie, ce que, selon moi, l’Américain moyen ne pardonne pas. De nombreux électeurs démocrates ont aussi pensé que leur parti était trop extrême.
Le fait que le Parti républicain n’a pas obtenu une majorité écrasante va-t-il avoir un impact sur les deux années à venir ?
En fait, pendant deux ans, rien ne va changer, puisqu’il y a un congrès républicain avec un président démocrate. C’est l’équivalent de la cohabitation en français. Il n’y aura pas de réformes au niveau fédéral. Peut-être que le président Biden devra se montrer plus centriste, mais cela reste à voir.
Que retenez-vous tout particulièrement de ces élections ?
Pour moi, l’événement le plus important de ces midterms, c’est la réélection de Ron DeSantis comme gouverneur de Floride. Il a remporté l’élection avec quasiment 60 % des voix, contre 40 % pour le candidat démocrate Charlie Crist. Miami, qui est historiquement un bastion démocrate, a voté républicain ! Cela accorde à DeSantis énormément de crédibilité et de pouvoir dans le Parti républicain.
Trump, qui pourrait annoncer très prochainement sa candidature à la présidentielle de 2024, semble avoir un sérieux concurrent en la personne de DeSantis, et en avoir conscience.
Beaucoup de républicains ont été attirés vers le président Trump, car il était anti-establishment. C’est un populiste patriotique et plus d’ouvriers et de gens de la classe moyenne votent désormais républicain. Mais DeSantis a prouvé ces dernières années qu’il est un leader très efficace. Il protège les valeurs conservatrices, il se bat contre le wokisme, il est pro-business et pro-liberté. Par exemple, en Floride, il a cassé une loi rendant la vaccination obligatoire et protège ainsi la liberté individuelle. À mon avis, il va plus loin que Trump. Je pense qu’il représente un grand espoir pour le Parti républicain.
Au vu de ces élections, pensez-vous que les républicains reprendront la présidence en 2024 ?
Oui, c’est très probable. Je pense que dans les années à venir, l’économie américaine, mais aussi mondiale, va empirer. Or les républicains se focalisent bien plus sur l’économie que les démocrates. Ils veulent contrôler les dépenses du gouvernement, et non pas dépenser l’argent à tort et à travers, contrairement à Biden avec le stimulus. Son plan de relance à 4 000 milliards de dollars est la première cause de l’inflation.