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Midterms vus du Luxembourg, côté démocrate


Susan Alexander. (photo Didier Sylvestre)

À l’issue des midterms, démocrates et républicains sont au coude-à-coude, confirmant la polarisation de l’Amérique. Deux représentants de ces partis au Luxembourg commentent les résultats, qui ne seront définitifs que dans plusieurs semaines. Pour Susan Alexander, les scores des démocrates sont meilleurs qu’attendu et la victoire de John Fetterman en Pennsylvanie redonne une voix aux ouvriers.

Vous attendiez-vous à un tel résultat des démocrates pour ces midterms ?

Susan Alexander : Je crois que nous sommes tous d’accord pour dire que c’est mieux que ce que nous escomptions. Nous ne nous attendions pas en effet à obtenir la majorité : l’économie et l’inflation sont des questions très importantes pour les citoyens, qui sont actuellement très inquiets vis-à-vis de ces questions, et le parti au pouvoir tend à être tenu pour responsable de la situation actuelle. La question du droit à l’avortement, deuxième sujet de préoccupation des Américains, a cependant beaucoup mobilisé l’électorat, sans surprise féminin essentiellement.

Qu’est-ce que ces résultats vont changer pour les démocrates et le président Biden ? 

Ces résultats signifient surtout que pas grand-chose ne sera fait! Ce qui n’est pas plus mal dans un certain sens. Du fait qu’il n’y pas une majorité écrasante des républicains et du fait que les démocrates et les républicains représentent un éventail très large de points de vue politiques, ce ne sera en effet pas facile d’avancer. Ainsi, tout comme le pays est polarisé, les partis le sont également. Les républicains vont des républicains « traditionnels«  aux théoriciens du complot et négationnistes des élections, comme Marjory Taylor Greene, de Géorgie, qui a été réélue.

Les démocrates vont quant à eux des modérés comme Chuck Schumer de New York aux « progressistes«  comme Bernie Sanders et Alexandria Ocasio-Cortez, qui a elle aussi été réélue. Or il ne suffit pas d’avoir une majorité proche, il est nécessaire d’avoir une majorité significative pour que les lois soient votées. Mais qui sait ? L’un des problèmes auquel nous risquons d’être confrontés par ailleurs, c’est le blocage par principe des républicains. Il fut un temps où, à certains moments clés, les décisions étaient prises dans l’intérêt supérieur du pays, peu importe le parti en place. Ce n’est plus le cas : les républicains vont s’opposer aux démocrates, juste par principe. Et à tout cela s’ajoute un autre problème : le pouvoir des lobbies. Les décisions sont prises pour l’argent et pas parce qu’elles sont justes.

Que retenez-vous de ces élections ?

Deux éléments : premièrement, très souvent, les citoyens ont élu un gouverneur républicain et un sénateur démocrate, ou inversement. C’est un très bon signe qu’ils ont vraiment prêté attention aux candidats, et n’ont pas voté sur la seule base d’un parti. Cela traduit un intérêt plus grand pour les élections. Deuxièmement, je retiens la victoire de John Fetterman à la tête de la Pennsylvanie, malgré son AVC il y a quelques mois (dont il s’est remis!). Avec lui, la classe ouvrière a de nouveau une voix.

Pensez-vous que les démocrates puissent conserver la présidence en 2024 ?

Cela dépendra vraiment de qui se présente… Le républicain Ron DeSantis va être très populaire. Il est en effet un opposant probable à Trump pour l’élection présidentielle de 2024, qui l’a d’ailleurs déjà attaqué.

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