Plusieurs étudiantes messines ont été agressées sexuellement ces dernières semaines. L’homme agit de nuit et cible des femmes seules, sortant de bars ou discothèques.
Un homme s’attaque aux étudiantes messines. La façon d’agir, le choix des victimes, beaucoup de choses laissent penser qu’il s’agit du même prédateur. « Même si les victimes ne donnent pas toujours les mêmes détails physiques », observe une source. Car les choses vont vite pour les agressées. Toujours de nuit. C’est une constante qui inquiète police et justice : les victimes sont des jeunes femmes qui rentrent seules sur le campus, après un moment dans un bar ou en discothèque.
Le premier fait signalé remonte au 7 octobre. Vers 4h30, une femme de 25 ans regagne l’île du Saulcy. Un homme se jette sur elle, lui saisit les poignets. La jeune femme se défend et parvient à libérer un bras. Elle frappe son agresseur, enfonce ensuite son pouce dans un œil. Il lâche prise mais revient sur elle par deux fois. Elle réussit à s’échapper. L’homme lui paraît être âgé de 20 à 30 ans.
Pour les enquêteurs, le lien avec des faits commis le 21 octobre, à proximité du plan d’eau, ne fait aucun doute. À 4h45 du matin, une jeune femme de 19 ans est surprise pendant qu’elle téléphone. Un homme la menace avec un tournevis et la pousse derrière les arbres. L’agresseur prend la précaution d’éteindre le téléphone. La victime se débat mais ne peut se dégager. « Je veux juste te b…, je ne veux pas te voler », hurle l’assaillant dans un français approximatif. Il la contraint à une fellation.
La police sur les dents
Une heure plus tard, une autre femme est agressée place du Forum, au centre Saint-Jacques. L’homme réclame des « bisous ». Il bloque sa proie et lui caresse la poitrine. Mais prend la fuite lorsqu’arrivent des passants. Un lien avec le reste ? La police a rapidement la réponse : cet agresseur-là est interpellé par la Sûreté départementale quelques jours plus tard. L’espoir de voir la série s’achever est bien réel.
Sauf que le 24 novembre, une nouvelle victime dépose plainte. Âgée de 20 ans, elle raconte avoir passé la soirée en boîte. Regagnant sa chambre universitaire, elle tombe sur un homme au niveau du pont de l’île du Saulcy. Il la menace, cette fois encore, avec un tournevis et réclame une fellation tout en l’étranglant de sa main libre. L’agresseur conduit sa victime en contrebas. Il pense être tranquille mais une voiture arrive, phares allumés. Le violeur déguerpit. Cette fois encore, la victime, qui s’est rendue à la police plusieurs heures après les faits, donne une description sommaire.
« Les forces de l’ordre sont extrêmement mobilisées sur cette affaire », réagit le procureur de la République de Metz, Christian Mercuri. Pour éviter un vent de panique, rien n’avait filtré jusqu’ici. L’Université a néanmoins rappelé, ces derniers temps, quelques mesures de prudence.
Kevin Grethen (Le Républicain Lorrain)