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Menaces et harcèlement obsessionnel : il ne supportait pas que sa voisine se mêle de sa vie


Passé sur le grill par un président en verve, Sven explique : «Elle se mêlait de ma vie quand je me disputais avec ma mère.» (Photo : archives lq)

Sven n’a pas supporté que sa voisine se plaigne de son attitude querelleuse et a menacé la septuagénaire à plusieurs reprises. Ce n’était pas la première fois qu’il menaçait quelqu’un.

«Vous n’avez toujours pas compris le message», lance le président de la 7e chambre correctionnelle du tribunal d’arrondissement de Luxembourg à Sven. Le jeune homme de 27 ans est – pour la troisième fois – accusé de menaces et de harcèlement obsessionnel. En 2016, il a été condamné à six mois de prison assortis du sursis probatoire à condition qu’il suive une thérapie. Son sursis tombe en 2021 alors qu’il est condamné à un an de prison ferme pour le même genre de faits. Mais ni la détention, ni trois ans de thérapie ne semblent avoir été suffisants pour calmer les ardeurs du prévenu.

«Il a recommencé depuis qu’il est sorti de détention. Il m’a dit que je devais rentrer dans mon pays. Je suis d’origine italienne, mais je suis née au Luxembourg», constate sa voisine de 74 ans. «Il n’y était peut-être pas assez longtemps», lui répond le président. Sven aurait menacé la dame âgée de mort si elle prévenait la police, à plusieurs reprises, l’aurait insultée et aurait craché sur la porte d’entrée de son domicile à plusieurs reprises. «Si je te croise quand on est seuls, tu vas voir…», lui aurait-il notamment dit en 2020.

Passé sur le grill par un président en verve, Sven explique : «Elle se mêlait de ma vie quand je me disputais avec ma mère.» «Si vous habitiez dans un ranch au fin fond des montagnes rocheuses et que vous vous disputez avec votre mère, ce serait une autre histoire. Vous vivez dans un immeuble à appartements et quand vous criez, cela peut déranger les voisins», tente de lui faire comprendre le juge. «Pourquoi menacer votre voisine de mort?» «J’étais fâché. Elle prévenait la police à chaque fois que nous nous disputions», répète Sven. «C’était son bon droit en tant que citoyenne. Et vous, vous la menacez et vous crachez sur les portes!», insiste le juge. «Vous devez arrêter de la terroriser.»

«Les menaces n’en sont pas»

Le procureur estime, quant à lui, que Sven «devrait avoir honte et faire des efforts». «C’est une question de respect», note-t-il avant de requérir une peine de 12 mois de prison ferme et une amende à l’encontre du jeune homme. «Votre voisine me fait de la peine. Je trouve très respectable de sa part d’avoir tenu le coup aussi longtemps. Elle habitait l’immeuble avant le prévenu et sa maman.» Le magistrat a retenu les menaces et le harcèlement obsessionnel de sa voisine à son encontre ainsi que de son ancienne petite amie.

«Notre couple ne fonctionnait plus parce qu’il devenait de plus en plus agressif», a raconté Kim, 21 ans. «Il m’accusait sur les réseaux sociaux d’avoir volé et frappé sa mère.» Sven l’a menacée de mort ainsi que de «lui casser les genoux pour qu’elle soit paralysée à vie». Il l’aurait également frappée et aurait partagé des photographies d’elle nue sur les réseaux sociaux, ajoute la jeune femme qui s’est constituée partie civile et a demandé la somme de 2 500 euros pour préjudice moral. «Au début, ses menaces me faisaient peur. Avec le temps, comme il ne se passait rien, je n’ai plus eu peur», reconnaît-elle.

Pour l’avocat du prévenu, «les menaces n’en sont pas». «C’était du harcèlement. Il s’était habitué à afficher un certain comportement pour donner libre cours à sa frustration», a-t-il indiqué. Il a plaidé la clémence du tribunal et l’acquittement de son client des faits de menaces. «Sven n’est pas un cas désespéré. Il a un problème qui peut être résolu grâce à un traitement. Il faut lui permettre de pouvoir en suivre un pour lui, la société et pour sa voisine.»

Sven a présenté ses excuses à son ancienne amie et à sa voisine à l’issue de l’audience hier après-midi. Il aurait promis à sa voisine de lui «offrir des fleurs pour tout ce qu’il lui a fait subir» avant de partir en détention, a raconté la dame un peu plus tôt à la barre. «Je les attends toujours.»

Le prononcé est fixé au 21 décembre.