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[Made in Luxembourg] Wasch, la lessive verte


Après une première carrière dans l’informatique, Nicolas Devaux et Sarah Weyssow ont créé leur entreprise pour répondre à un besoin : proposer enfin de vrais produits d’entretien écologiques. (photos Fabrizio Pizzolante)

Créée en 2021 par un jeune couple, la marque Wasch propose aujourd’hui une gamme de produits d’entretien écologiques (lessive, liquide vaisselle…) garantis sans greenwashing.

Les produits

Nicolas Devaux (31 ans) et Sarah Weyssow (32 ans) se sont lancés dans une aventure qui ne leur était, a priori, pas prédestinée. Créer ses propres produits ménagers, écologiques qui plus est, était un pari audacieux! «Nous cherchions un secteur où nous pourrions apporter une vraie plus-value pour l’environnement, explique Nicolas. Beaucoup de personnes, dont Sarah, sont très sensibles et même allergiques à des produits qui entrent dans la composition des lessives et des cosmétiques. Nous avons identifié un réel besoin et nous sommes partis sur cette voie.»

Le couple franco-belge lance donc ses recherches et tombe rapidement sur un écueil : les recettes précises sont très difficiles à obtenir puisque les fabricants ne sont pas tenus d’exposer tous les ingrédients sur les flacons. Même les substances toxiques peuvent faire défaut, «or il peut y en avoir plus de 50 dans une lessive, qui se retrouvent ensuite encore bien souvent dans les rivières», fait remarquer Nicolas.

Au commencement, ils travaillent sur des recettes maison à base de savon de Marseille et de bicarbonate. Mais ils jugent les résultats décevants. «Nous avons donc pris le problème dans l’autre sens, explique-t-il. Nous avons étudié la composition des lessives classiques en cherchant à remplacer toutes les substances nocives par d’autres, inoffensives pour l’homme et la nature.»

Dis comme ça, cela paraît simple, mais dans les faits, le défi est relevé : il a fallu deux ans pour trouver la bonne recette, notamment à cause de cette fameuse opacité du marché. «Dans les lessives, les tensio-actifs sont très importants, avance Nicolas. Or parmi les tensio-actifs anioniques, on trouve par exemple des sulfates et de l’huile de palme, que nous ne voulions absolument pas dans notre produit. Nous les avons donc remplacés par des tensio-actifs doux.» Le même questionnement les a poussés à bannir les traditionnels enzymes OGM, «ce qui est très rare sur le marché de la lessive».

Ces efforts ont été validés par le test de biodégradabilité qui a attesté que leur lessive l’était à plus de 96 %. «Le taux d’une lessive doit être supérieur à 92 % pour qu’elle soit considérée comme « écologique », il s’agit donc d’un très bon résultat.»

Aujourd’hui, Wasch produit ainsi quatre lessives différentes (cristaux marins, tea tree, lavandin et baby), un savon détachant et deux liquides vaisselle (cèdre-orange et verveine-basilic).

Les producteurs

Wasch a été fondée en février 2021 par Nicolas Devaux et Sarah Weyssow. Lui est français, originaire de Provence, elle est bruxelloise. Tous deux ont entamé leur carrière dans un autre domaine, «Sarah dans l’informatique, moi dans la logistique», ce qui est assez loin des produits ménagers! Ils vivent et travaillent au Grand-Duché depuis six ans, et avaient déjà mené quelques projets entrepreneuriaux au Luxembourg, avant de développer Wasch.

Après la création des recettes de leurs produits, le grand défi de leur entreprise a été de se faire connaître dans un marché où les consommateurs sont souvent habitués à acheter la même marque et où le greenwashing sans scrupules est une pratique courante. «Beaucoup de marques se disent écologiques, mais lorsqu’on regarde en détail leur composition, on se rend compte qu’elles contiennent des sulfates ou de l’huile de palme comme les autres…»

Développer sa notoriété prend donc du temps, mais la taille du Grand-Duché est ici plutôt un atout puisque le bouche-à-oreille y est particulièrement efficace. «Nous avons par exemple eu la chance d’être rapidement contactés par l’enseigne Cactus, qui nous a fait confiance», se félicite Nicolas.

Pérenniser l’activité a été l’étape suivante, tout aussi ardue. «Nous sommes dans un secteur où il faut faire du volume, car les marges sont infimes, souligne Nicolas. Actuellement, nous sommes en pleine période de prospection pour élargir notre aire géographique. Nous travaillons en ce moment beaucoup du côté de la Belgique, où nous allons d’ailleurs bientôt intégrer les linéaires d’une grande enseigne.»

Alors que Wasch produit environ 2 000 litres de lessive tous les mois, grandir est une nécessité. «Jusqu’à présent, nous fonctionnons sur nos fonds propres, mais nous irons peut-être voir des investisseurs pour passer à la vitesse supérieure. Cela nous permettrait d’avoir du stock, par exemple, pour travailler plus sereinement qu’aujourd’hui. Mais pour l’instant, nous devons encore trouver les bons interlocuteurs qui seraient intéressés par ce secteur… Si nous étions dans la tech avec des IA, ce serait sans doute plus facile d’attirer des partenaires!»

En attendant, depuis leur local dans l’Innovation hub de Dudelange, Nicolas et Sarah ne manquent pas d’idées. Leur gamme va bientôt s’élargir grâce à des sprays multi-usage et des tablettes pour lave-vaisselle qui, évidemment, prendront soin de l’environnement.

Où les trouver?

On peut se procurer les produits Wasch dans une soixantaine de points de vente, essentiellement au Grand-Duché. Les enseignes Cactus, Auchan, Match et Monoprix les proposent en rayon. D’autres s’ajouteront prochainement à cette liste dans la Grande Région. Plusieurs épiceries sont également achalandées. Le site internet wasch.lu dispose aussi d’une boutique en ligne. La livraison est offerte lorsque l’on rend l’emballage.

À retenir

· Nicolas Devaux et Sarah Weyssow ont dressé un constat : les lessives classiques contiennent des dizaines de composants nocifs pour notre santé et l’environnement. Avec Wasch, ils ont créé de nouveaux produits parfaitement sains et efficaces.

· Le couple franco-belge travaillait dans l’informatique avant de se lancer dans les produits ménagers. Ils ont développé depuis toute une gamme : liquide vaisselle, savon détachant, et bientôt un spray multi-usage et des tablettes pour lave-vaisselle.

· Les produits Wasch sont disponibles dans une soixantaine de points de vente dont les supermarchés Cactus, Match, Monoprix et Auchan. Désormais, Nicolas et Sarah cherchent à élargir leur implantation dans la Grande Région, notamment en Belgique.