Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Cette boisson pétillante sans alcool à base de plantes ne serait jamais née sans les confinements ! Voilà l’histoire pas banale de sa création par deux ex-étudiants en droit italiens inscrits à Belval.
Le produit
Schilz est une boisson pétillante sans alcool, produite exclusivement à partir de produits naturels. Joe Sapienza, un des deux créateurs, dévoile quelques éléments d’une recette savante : «Nous utilisons cinq hydrolats (NDLR : de l’eau aromatisée issue de la distillation d’une plante, d’une fleur…), quatre types d’infusion d’herbes, dont du chanvre (NDLR : Cannabis sativa, sans THC), du jus de bergamote (NDLR : un agrume italien de la famille du citron)… Schilz ne contient ni additif, ni sucre ajouté ou édulcorant et seulement dix calories par bouteille.» La certification bio est en route.
Composée de nombreuses plantes méditerranéennes, Schilz combine de nombreux arômes floraux et apaisants. L’ensemble est très frais, joliment complexe et bien équilibré. Son goût innovant ne ressemble à aucun autre sur le marché. «J’ai remarqué qu’il passait très bien à table, avec du poisson, par exemple», relève Joe Sapienza. Vrai, et on se dit qu’il ne serait pas étonnant que la boisson intéresse de belles tables, car il y a certainement de très intéressantes associations à réaliser avec des assiettes gastronomiques à dominante végétale.
Mais le nom de la boisson interpelle : pourquoi la Schilz s’appelle ainsi alors que ses créateurs sont italiens? «Nous voulions lui trouver un nom qui sonnait luxembourgeois, puisque c’est ici qu’elle est née, rigole Joe Sapienza. Graphiquement, il existe une esthétique entre la première lettre, le s, et la dernière, le z. Et si on enlève les deux, il reste « chil » et c’est vraiment l’esprit que nous voulions donner à la boisson (NDLR : to chill, se relaxer en anglais).»
Les producteurs
Schilz est un produit tout nouveau à l’histoire étonnante. Ses deux inventeurs sont deux proches amis italiens venus étudier le droit à l’université du Luxembourg en 2016. Le confinement imposé en 2020 va complètement changer leur vie. «À l’époque, beaucoup de challenges tournaient sur les réseaux sociaux et j’ai décidé de me lancer le défi d’une année sans alcool. Ça m’intriguait, je me demandais quels seraient les effets sur les plans mental et physique.»
Mais quand vient le retour des terrasses et le plaisir d’enfin se retrouver entre amis, il y a comme un hic. «Je me suis rendu compte qu’au café, boire un verre veut dire boire un verre d’alcool. Si enlève la bière ou le vin, l’offre est très réduite. On ne retrouve quasiment plus que des sodas saturés de sucre ou d’édulcorants au goût formaté. Comme je n’avais pas arrêté l’alcool pour me gaver de sucre, j’ai commencé à travailler à la création d’un soft que j’aurais plaisir à boire et qui soit bon pour la santé.» Et voilà que sa cuisine se transforme en laboratoire! Les grandes lignes de la recette ont été définies en six mois.
Bardés d’une motivation à déplacer des montagnes, les deux amis ont pu profiter de l’incubateur de start-up de l’université, à Belval. «Nous avons eu la chance d’entrer dans cette structure qui nous a beaucoup aidés, avance Joe Sapienza. Nous y avons trouvé toute l’aide dont nous avions besoin pour développer Schilz. Et heureusement, parce que notre formation était en total décalage avec notre projet d’entreprise!» Infatigables, les deux jeunes hommes sont parvenus à lancer l’entreprise sur le marché en 2021 et ensuite à rejoindre l’Accelerator, la phase finale du soutien de l’Uni.
Où le trouver
On peut boire des bouteilles de Schilz dans de belles adresses au Grand-Duché, dont tous les Cocottes et quelques-uns des meilleurs bars de la capitale (De Gudde Wëllen, Go Ten, Bella Ciao…) ou de Belval (Stolwierk…). Le solide distributeur Wengler Châteaux et Domaines se charge du référencement dans les cafés et les restaurants. «Collaborer avec eux est une chance et un honneur, d’autant qu’ils sont très enthousiastes!» Bientôt, Schilz sera disponible sur l’e-shop de Wengler et dans les supermarchés du Grand-Duché.
La grande affaire du moment est de passer à la vitesse supérieure. «Produire de petites quantités coûte très cher et nous souhaitons donc augmenter la production, assure Joe Sapienza. Nous analysons aussi les possibilités d’export, mais le fait que Schilz contienne du chanvre ne facilite pas la tâche, puisque les législations européennes ne sont ni très claires ni accordées. Nous cherchons donc à obtenir l’accord écrit du ministère de la Santé de chaque pays que nous visons, et cela prend du temps.»
Dès que les autorisations permettront de valider les commandes, la production de grandes quantités de Schilz pourra être lancée. C’est tout le mal qu’on souhaite à cette petite entreprise qui n’aurait jamais vu le jour sans la pandémie de covid.
Nous avons eu la chance d’entrer dans l’incubateur de start-up de l’Uni
À retenir
• Schilz, créée l’année dernière, est une boisson pétillante sans alcool à base de plantes (hydrolats et infusions), sans sucre ajouté ni additifs. Ses goûts principaux sont ceux de la bergamote et du gingembre. Elle contient également du chanvre.
• Ses deux créateurs sont des étudiants italiens en droit à l’université du Luxembourg. Ils ont profité des confinements de 2020 pour élaborer la recette. Ils cherchaient à trouver une alternative aux boissons alcoolisées et aux sodas formatés.
• Elle est en rayon dans tous les Cocottes et à la carte de plusieurs bars branchés de la capitale et de Belval. Les créateurs cherchent à exporter pour augmenter la production.
www.schilz.co
