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[Made in Luxembourg] Les asperges sortent leurs têtes


La ferme Beim Sonnebierg de Cathy Bisenius et Yves Hoffmann produit des asperges depuis une quinzaine d’années. (Photos : erwan nonet)

La ferme Sonnebierg, à Hunsdorf, est le principal producteur d’asperges du Grand-Duché. Alors que la saison bat son plein, Cathy Bisenius et Yves Hoffmann, jeune couple d’agriculteurs, ne chôment pas.

Le produit

Marqueur infaillible du printemps, les asperges sont toujours très attendues. Cette saison, elles sont apparues une quinzaine de jours plus tard que les précédentes, la faute à la météo. «Nous avons entamé la récolte vers le 20 avril», précise Cathy Bisenius (25 ans), la compagne d’Yves Hoffmann (29 ans), qui dirige la ferme Sonnebierg à Hunsdorf. Il faut monter vers les terres sablonneuses du plateau, à un petit kilomètre de la ferme, pour voir les dix hectares qu’elles couvrent.

Les asperges poussent à partir d’un rhizome, que l’on appelle griffe, enfoui sous les buttes. Il va permettre de produire les fameuses tiges (les turions) pendant plusieurs années. «Il faut attendre trois ans avant de pouvoir les récolter, mais la griffe produira pendant 10 ans environ», explique l’agricultrice. Dix ans, cela peut paraître beaucoup, mais ce n’est pas tant que ça. «La terre n’est pas très profonde, on arrive vite à la roche. Dans des conditions très favorables, une griffe peut produire jusqu’à 25 ans.»

La terre, cependant, est parfaite pour une production de qualité. Très sableuse, elle permet d’obtenir de belles tiges droites puisque les pousses n’ont aucun mal à se frayer un chemin vers la lumière. Cinq variétés différentes sont plantées à la ferme Sonnebierg, des plus précoces aux plus tardives.

Presque toutes les étapes sont réalisées à la machine : la plantation, la formation des buttes et la pose du plastique qui les maintient en place. Seule la récolte est réalisée à la main et il s’agit d’une tâche colossale. «Nous embauchons une dizaine de saisonniers pendant trois mois pour la récolte des asperges, puis des fraises», avance Cathy Bisenius.

Ils sont à l’œuvre tous les jours, car il faut récolter les pointes dès qu’elles sortent de terre pour qu’elles restent bien blanches. Les asperges vertes sont celles qui ont déjà vu la lumière. Lorsque la météo est favorable, les asperges peuvent croître de 7 cm par jour ! D’une main experte, les saisonniers enfoncent la gouge le long de la tige pour la sectionner à une vingtaine de centimètres de profondeur. «Nous en récoltons 500 kg par jour en moyenne, mais cela peut monter jusqu’à 800 kg », relève l’agricultrice. Une fois récoltées, les asperges sont ensuite triées en fonction de leur calibre : 16/22 et 22/35 mm de diamètre. Pour ne pas gaspiller, celles qui sont abîmées sont vendues en tant qu’asperges à soupe.

C’est une certitude, la récolte se clôturera le 23 juin au plus tard. «C’est une ancienne tradition et elle a du sens, a constaté Cathy Bisenius. Passé cette date, nous enlevons le plastique et nous laissons les dernières pousses se développer. Le rhizome reconstitue ainsi des réserves qui lui permettront d’être vigoureux l’année suivante.»

Le producteur

La ferme Sonnebierg est installée à Hunsdorf, sur le versant ouest de la vallée de l’Alzette à la hauteur de Lorentzweiler. Yves Hoffmann et Cathy Bisenius travaillent 160 hectares au total. Environ 90 sont consacrés aux prés de fauche qui permettent de faire le foin pour les 120 vaches à viande (limousines et Black Angus), 60 permettent la production de céréales (maïs, blé, triticale…), une dizaine d’hectares sont réservés à la production de fruits (framboises, fraises, poires) et 10 aux asperges. Les prés se trouvent principalement dans la vallée alors que les terres agricoles sont cultivées sur le plateau. La ferme est également un lieu de pension pour une trentaine de chevaux confiés par leurs propriétaires.

Yves Hoffmann a repris la ferme de ses parents en 2018 et, avec sa compagne Cathy, il a entrepris de grands travaux au printemps. Une nouvelle étable pour les vaches est en construction et deux poulaillers de 8 000 poules chacun complètent l’exploitation depuis deux mois.

Où les trouver?

Les asperges, comme tous les fruits et légumes (ainsi que les poulets), sont distribuées par La Provençale. C’est d’ailleurs Georges Eischen, son associé-gérant, qui est à l’origine de cette production. Alors qu’il faisait une balade en VTT par là, il a remarqué les asperges qui étaient alors uniquement produites pour la consommation familiale. Intrigué, il s’est arrêté et a proposé à la famille Hoffmann de se lancer dans cette culture, ce qui fut fait !

La ferme pratique aussi la vente directe, dans la cabane située devant l’habitation familiale au 1, Um Sonnebierg à Hunsdorf. Elle est ouverte du mardi au samedi (10 h – 12 h, 14 h – 17 h). Il est préférable d’appeler avant sa venue pour être sûr de trouver ce que l’on souhaite (tél. : 33 79 02 ou 621 29 60 79).

Nous en récoltons 500 kg par jour en moyenne, mais cela peut monter jusqu’à 800 kg

À retenir

· Yves Hoffmann (29 ans) et Cathy Bisenius (25 ans) produisent leurs asperges sur 10 hectares à Hunsdorf. Les rhizomes produisent pendant une dizaine d’années et livrent environ 500 kg d’asperges qui sont récoltées à la main. La saison débute en avril et se termine au plus tard le 23 juin.

· La ferme Beim Sonnebierg compte 160 hectares de terres avec des prés pour le foin destiné aux vaches à viande (limousines et Black Angus), des champs de céréales, ainsi qu’une production de fruits et légumes. Depuis deux mois, deux poulaillers sont opérationnels. Une trentaine de chevaux vivent également sur le site.

· Les asperges, comme toute la production de la ferme, sont distribuées par La Provençale. Une boutique à la ferme est aussi ouverte du mardi au samedi (10 h – 12 h, 14 h – 17 h, au 1 Um Sonnebierg à Hunsdorf), il est conseillé de réserver avant de passer (tél. : 33 79 02 ou 621 29 60 79).