On ne se trompe jamais en allant à la distillerie Diedenacker ! Sa liqueur de pinot noir luxembourgeois est une originalité qui mérite d’être dégustée. L’été, elle est parfaite sur des glaçons.
Le produit
Voilà un produit qui réussit le pari d’être unique et typiquement mosellan à la fois. Camille Duhr est sûrement le seul distillateur du pays à élaborer une liqueur de pinot noir et l’idée est excellente. «Nous la servons souvent en apéritif, lorsque nous accueillons un groupe, avance Mariette, son épouse.
Avec un ou deux glaçons, la liqueur devient très facile à boire et elle met en appétit !» Impossible de la contredire, ce surplus de fraîcheur lui octroie un vrai goût de reviens-y ! Elle a des airs de porto, mais en plus léger et davantage sur le fruit puisqu’elle n’a jamais connu sur la barrique.
À écouter Camille, la recette est simple. «Il suffit de prendre un pinot noir qui n’a pas été vieilli en barrique, qui a une belle couleur et n’est donc pas oxydatif, puis d’y ajouter notre Wäibrand, une eau-de-vie de vin blanc jeune, dont le cépage change en fonction des années. De cette façon, le pinot noir garde tout son fruit puisque la touche d’alcool va le stabiliser.»
Mais il y a aussi un ingrédient secret qui fait toute la différence. Par respect pour le créateur, on ne le dévoilera pas, mais il est pour beaucoup dans cette rondeur gourmande. Le pinot noir, quant à lui, ne provient pas toujours du même domaine, mais il est toujours luxembourgeois.
L’idée de créer cette liqueur est venue lors d’un séjour en Autriche. «Nous avions dégusté ce qu’ils appelaient de l’Ochsenblut (NDLR : sang de taureau, en français) et nous nous en sommes inspirés pour faire notre liqueur de pinot noir.»
Le nom germanique rappelle la couleur rouge sombre du breuvage, il faut admettre que c’est bien vu. «C’est grâce à l’alcool que cette teinte se garde», confirme Camille.
Pour le distillateur, la liqueur de pinot noir est une recette facile, qu’il réalise depuis une vingtaine d’années. Il la produit à chaque fois en petite quantité (500 litres tout de même) pour qu’elle reste sur sa fraîcheur. Ce n’est pas un alcool qui gagne beaucoup à être gardé, même s’il est intéressant de comparer les millésimes. «Les vins sont toujours différents, alors la liqueur l’est aussi», sourit-il.
Le producteur
Camille Duhr a repris l’exploitation agricole familiale en 2000. Elle est située dans le petit village de Niederdonven, niché dans l’arrière-pays mosellan entre Wormeldange et Grevenmacher. La ferme compte un troupeau de vaches à viande ainsi que 45 hectares de vergers (400 arbres en tout : pommes, poires williams, quetsches, coings, cerises…) et de prairies. Camille est sans cesse en train de travailler, occupé à tailler, entretenir les vergers ou bien participer à la récolte de fruits parfaitement mûrs.
L’alambic est une vieille histoire ici puisqu’un formulaire de la douane daté de 1862 est le plus ancien document attestant sa présence. Camille est la sixième génération à le manier. À ses côtés, son épouse Mariette accueille toujours les clients avec le sourire et c’est elle qui gère le travail administratif.
Camille Duhr n’est pas homme à faire des flagorneries, mais c’est en véritable esthète qu’il dirige l’alambic. Toutes ses chauffes sont admirablement conduites, comme en témoignent les nombreuses médailles qui sont attribuées très régulièrement à ses eaux-de-vie. Créatif, il ne se contente pas de mener sa barque en ronronnant la tradition, il innove au gré de ses inspirations. La production est riche, mais ne compte aucune fausse note.
Où le trouver ?
Camille et Mariette Duhr se sont offert une très belle salle de dégustation qui surplombe l’alambic et les cuves. On peut y découvrir une quarantaine de produits fabriqués sur place, dont 25 eaux-de-vie, des liqueurs, des gins et des whiskys. Tous les classiques sont produits chaque année (les fruits, les marcs…), mais des nouveautés égayent parfois la gamme, à l’image en ce moment d’une eau-de-vie… de citrouille !
Avant de vous y rendre, passez un coup de téléphone pour être sûr que Mariette pourra vous accueillir. Vous pouvez également commander vos bouteilles en ligne, via la boutique du site internet www.diedenacker.lu.
À retenir
Camille Duhr assure que la liqueur de pinot noir est facile à faire. On n’est pas obligé de le croire! Composé de pinot noir mosellan, de Wäibrand (une eau-de-vie de vin blanc maison) et d’un ingrédient mystère, c’est une boisson équilibrée, très douce en bouche, qui a de faux airs de porto.
La distillerie Diedenacker fait partie d’une exploitation agricole qui compte un troupeau de vaches à viande et 40 hectares de prairies et de vergers. Camille Duhr s’occupe de l’alambic, mais aussi de tout le reste. Son épouse Mariette accueille les visiteurs et gère le bureau.
La belle salle de dégustation en mezzanine au-dessus de l’alambic et des cuves est le meilleur endroit pour découvrir la liqueur de pinot noir et la large gamme d’alcools produits sur place (une quarantaine de références). Le site web, www.diedenacker.lu, dispose d’une boutique en ligne.