Ce qui vaut depuis toujours dans l’enseignement fondamental deviendra aussi une réalité à partir de la rentrée scolaire 2018/2019 dans le secondaire. L’État va prendre en charge le coût des livres scolaires figurant au programme obligatoire.
Le ministre de l’Éducation nationale a cité ni plus ni moins que la Constitution pour introduire son sujet, vendredi matin. « La Constitution dit que l’école publique doit être gratuite. C’est le cas pour l’enseignement fondamental. Pour le secondaire, le gouvernement a estimé qu’il était aussi temps de faire le pas », a indiqué Claude Meisch face à la presse.
Ce «pas» correspond à la suite des efforts du gouvernement en place pour alléger la charge financière des familles avec enfants. Après la gratuité des crèches pour les enfants de 1 à 4 ans (20 h/semaine) et l’adaptation des chèques-service pour les enfants de 0 à 12 ans, le ministère de l’Éducation nationale s’est décidé à rendre gratuit, à partir de la rentrée 2018, les livres scolaires pour les élèves de l’enseignement secondaire. Tous les livres obligatoires sont concernés par cette mesure.
En moyenne, l’achat des livres scolaires représente un coût variant entre 350 à 400 euros par élève et par année scolaire. Ce montant peut grimper en fonction des sections jusqu’à 600 euros par an. La mise à disposition gratuite sera d’application dans tous les lycées publics, mais aussi dans les écoles privées qui suivent le programme imposé par le ministère de l’Éducation nationale. Le Fieldgen ou encore les écoles Sainte-Anne et Sainte-Sophie sont dans ce cas. Il en va de même pour l’école internationale de Differdange et d’Esch-sur-Alzette ou l’International School Michel Lucius.
Une enveloppe de 14,5 millions d’euros
La commande des livres scolaires se fera en ligne via le nouveau site www.eschoolbooks.lu et l’identifiant «IAM», déjà à la disposition de chaque élève inscrit dans l’enseignement secondaire. La commande pourra être récupérée dans une des douze librairies du Luxembourg, spécialisées dans la vente de livres scolaires. Il n’est pas exclu que d’autres librairies se joignent à ce nouveau système.
Les parents n’auront pas à avancer le montant global. Un accord a en effet été trouvé avec la Fédération luxembourgeoise des libraires pour envoyer les factures directement au ministère de l’Éducation nationale. Le coût global pour l’État sera de 14,5 millions d’euros. « Je suis content qu’on ait réussi à emprunter ce chemin avec les libraires. On a eu de longues discussions pour trouver aussi une solution technique. L’objectif était d’éviter que les libraires concernés perdent leur part de marché », a rappelé le ministre de l’Éducation nationale. « Leur compétence en la matière nous sera certainement encore utile », ajoute-t-il.
Un rôle reviendra aussi aux lycées et écoles concernés. Notamment pour les matières où les enseignants peuvent choisir parmi plusieurs livres pour animer leurs cours. « Ils disposent d’une certaine autonomie, mais par lycée toutes les classes d’un même cycle devront choisir le même livre », note Claude Meisch.
Autre précision de taille : l’allocation de rentrée scolaire ne va pas disparaître en raison de cette nouvelle mesure concernant les livres scolaires. Il s’agira donc d’un véritable coup de pouce supplémentaire pour les familles.
David Marques