La Ville de Luxembourg proposera, lors de son prochain conseil, de voter pour l’interdiction de la mendicité dans certaines rues de la capitale. L’Union des commerçants de la Ville et déi Lénk Stad ont publié chacune un communiqué, ce vendredi, l’un favorable, l’autre hostile à cette proposition.
Comme l’ont indiqué nos confrères de Paperjam, le collège échevinal va soumettre au vote, le 27 mars, une proposition visant à restreindre la mendicité. Il souhaiterait interdire la mendicité de 7 h à 22 h, dans les parcs et sur les places publiques de la capitale, ainsi que dans un certain nombre de rues, principalement situées en Ville-Haute, mais aussi dans le quartier Gare.
L’Union Commerciale de la Ville de Luxembourg (UCVL), par la voix de sa présidente, Mireille Rahmé-Bley, s’est ainsi fendue d’un communiqué de presse ce vendredi matin soutenant la proposition de la Ville. La mendicité a, explique-t-elle, «de lourdes conséquences au niveau de l’attractivité du centre-ville de la capitale. De nombreux visiteurs n’osent plus se rendre en ville en raison de cette situation. Cela entraine des charges supplémentaires importantes pour les entreprises commerciales». Tout en «encourag(eant) les clients et visiteurs à soutenir les associations locales d’aide aux personnes dans le besoin», l’UCVL espère «vivement que la proposition du collège échevinal d’interdire la mendicité, telle qu’elle est proposée, soit approuvée par le Conseil communal de la Ville de Luxembourg».
Quelques heures après la prise de position de l’UCVL, déi lénk Stad a réagi à son tour, «indignée contre la volonté de la majorité DP-CSV d’interdire la mendicité dans le cadre d’un nouveau règlement de police». Pour la Gauche, «la mendicité est le fruit d’inégalités sociales. L’inégalité est un problème sociétal, auquel il faut des solutions sociétales».
Une mesure légale ?
Et de fustiger «les élus DP et CSV (qui) veulent combattre les pauvres au lieu de combattre la pauvreté. La majorité montre son vrai visage, celui du mépris social». La Gauche déplore cette attitude qui «n’est assurément ni chrétienne ni sociale, elle exprime en revanche parfaitement l’état d’esprit de l’élite libérale qui gouverne notre ville depuis 54 ans. Elle exprime non seulement le mépris des riches envers les pauvres, mais aussi l’arrogance de la part de ceux qui, possédant le pouvoir de décision politique et la parole officielle depuis des décennies, en concluent que cette ville leur appartient».
«Les élus DP et CSV veulent un centre-ville débarrassé de tout signe de misère, réservé aux gens qui affichent ouvertement leur richesse, poursuit le communiqué. Or nous pensons qu’il n’y a aucune dignité à vouloir exclure davantage les pauvres. Pour la très grande majorité d’entre eux, mendier n’est pas un choix de vie, mais le produit d’un engrenage néfaste, qui se termine mal très souvent. Alors que personne n’est définitivement à l’abri d’un accident de vie, rester disponible face à la misère apparente est à la fois un devoir d’humilité et d’humanisme. Pratiquer la ségrégation des mendiants dans notre ville s’y oppose totalement.
Une proposition qui survient en pleine période électorale, et qui n’est peut-être qu’un coup médiatique, sous-entend déi Lénk Stad, accusant de «trumpisation» de l’équipe DP-CSV, puisque «la mesure projetée est très probablement contraire à la Convention européenne des droits de l’homme (CEDH) et à la Constitution». Déi Lénk Stad demande donc à la coalition DP-CSV «de retirer les mesures antipauvres du nouveau règlement de police, qui sera probablement mis au vote lors du conseil communal du 27 mars prochain».
1-Pourquoi jusqu’au 22 h quand les magasins ferment à 18 h?
2-Qu’est qu’on fait avec les vrais mendiants (ceux qui ne forment pas des réseaux)? il y en a quelques uns complètement sans abris. J ‘espère qu’on ne vas pas les jeter dehors de la ville parce que certains considèrent qu’ils enlèvent l’attractivité de la ville…