Un parfum de retrouvailles au Bazar de la Croix-Rouge 

Le traditionnel événement de l’association s’est entièrement tenu au Glacis, après deux années de crise sanitaire. Bonnes affaires et actions associatives ont rythmé le week-end.

Des petites échoppes qui exhibent des décorations de Noël, des stands qui étalent du saumon d’Écosse alléchant et des monts d’Or séduisants, le tout dans une atmosphère des plus chaleureuses… et une seule question en tête : que serait un mois de novembre sans le traditionnel Bazar de la Croix-Rouge luxembourgeoise, sinon une interminable attente avant la magie de décembre?

Pour sa 76^e édition, le marché historique de l’association caritative, organisé par les bénévoles de la section locale de Luxembourg, a investi la place du Glacis durant tout le week-end. Sous un large chapiteau, et loin de la frénésie habituelle des centres commerciaux, curieux et habitués ont pu faire la chasse aux bonnes affaires et passer un moment de convivialité en famille. Le rendez-vous a des saveurs de retrouvailles tant les précédentes éditions furent frappées par la crise sanitaire et son lot de restrictions.

«C’est la première fois que toutes les activités sont réunies en un endroit, car l’événement était décentralisé depuis la crise sanitaire. Il était difficile de maintenir l’esprit de convivialité et de solidarité du bazar», détaille Manou Hoss, la présidente de la section locale de Luxembourg. Depuis, le brouillard s’est désépaissi, mais la conjoncture internationale et l’inflation galopante sont venues rappeler l’importance des actions de la Croix-Rouge luxembourgeoise. Les sommes récoltées durant le week-end sont donc destinées à des actions en faveur de la jeunesse, «qui a traversé des crises difficiles durant ces derniers mois», ici et dans le monde.

Les chevronnés du bazar ont pu retrouver les incontournables de l’événement, les stands et produits qui ont fait la renommée de ce marché pas comme les autres, à l’instar de ce fameux parmesan produit avec du lait de vaches qui paissent dans les hautes montagnes italiennes. La brocante «Coup de cœur» y avait également ses quartiers, non loin des objets de design et des bijoux sophistiqués, qui ont attiré une large foule à l’approche des fêtes : «C’est un rendez-vous obligatoire pour trouver des cadeaux originaux à un prix abordable, tout en évitant les rushs dans les boutiques», confie Niklas, au bras de sa femme.

Plus immanquable encore, la zone Second hand, où les jeux de plateau de toutes les générations tutoient les blousons d’hiver et les mocassins vintage. Ici, tous les produits de seconde main peuvent être achetés à moindre prix et ainsi bénéficier d’une deuxième vie. Le travail, à la fois de collecte et d’exposition, n’est pas des plus simples, car pas moins de 21 bénévoles s’y sont attelés. Et comme à l’accoutumée, l’opération a été un franc succès : «Les gens achètent comme des fous, tout part à une vitesse!», s’enthousiasme Tania, bénévole en charge du marché de seconde main depuis 2016.

Dans toute cette ferveur, la Croix-Rouge de la Jeunesse a également apporté sa pierre à l’édifice, en organisant une récolte pour financer des jeux de société, des poupées et autres jouets à des enfants défavorisés. Pour un don allant jusqu’à 30 euros, on pouvait participer à l’achat d’un cadeau caritatif : «Les gens qui viennent ici connaissent l’action de fin d’année, donc ils participent beaucoup. En quelques heures, nous avons réuni 65 euros et ce n’est que le début», fait état Henri Oberhausen Krippler, coordinateur bénévolat à la Croix-Rouge. Enfin, le Kleeschen nous a gratifiés de sa rarissime présence lors d’une visite dominicale, où petits et grands ont pu s’adonner à des discussions chaleureuses et des séances photos.

Par-delà les classiques du bazar, la Croix-Rouge luxembourgeoise a également opéré sur le terrain de la sensibilisation, en déployant des dispositifs informatifs et pédagogiques sur les actions humanitaires qu’elle porte à travers le monde, et notamment au Sahel. Dès l’entrée du site, une réplique d’un abri d’urgence faisait office de vitrine au travail de l’association lié à la construction d’habitats au Burkina Faso ou au Niger. L’approche de l’aide internationale dans le domaine se veut en phase avec les pratiques locales, mais aussi avec les réalités du terrain, qui peuvent pousser à l’exil : «Nous essayons d’améliorer l’habitat au sens large du terme, en installant des circuits d’alimentation ou des activités de maraîchage, mais nous avons également une approche qui prend en compte le contexte, détaille Brice Goebert, gestionnaire de projets et coordinateur pour le Niger. Nous avons, par exemple, mis en place des locaux qui peuvent être transportés et réutilisés. Ils sont destinés aux familles qui sont amenées à se déplacer.»

Au fond du marché de seconde main, niché dans un coin, l’escape game se voulait également un biais pour vulgariser le travail de l’association sur le terrain. Plongés dans un pays fictif en proie à un tremblement de terre, les joueurs incarnent des collaborateurs venus apporter des secours à la population civile. À travers les allées et les énigmes, des informations sur le droit international et humanitaire se dévoilent : «Les enfants et leurs parents apprennent également à confectionner des kits avec des biens hygiéniques. C’est une mise en situation du travail humanitaire d’urgence, qui permet de sensibiliser sur nos actions», pose Béatrice Winandy, chargée de la diffusion des normes humanitaires. Pour sa première apparition, le dispositif a rencontré un certain succès, en témoignent les réservations complètes. Il n’est donc pas exclu que l’opération soit renouvelée pour la 77^e édition.