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Luxembourg terrasses ouvertes, Lorraine rideau baissé


Le Luxembourg rouvre ses terrasses ce mercredi et les intérieurs des bars et restaurants vendredi. La France a prévu la date du 2 juin. Mais qui ne pourrait concerner que les zones vertes...soit pas la bande frontalière. (Photo d'archives : AFP).

Alors que les terrasses rouvrent ce mercredi au Luxembourg, les cafés, bars et restaurants restent fermés du côté français. Cette situation paradoxale pourrait durer : le gouvernement français considère le Grand-Est en zone rouge. Et seule les zones vertes pourraient rouvrir le 2 juin.

Le président de la région Grand-Est, Jean Rottner, a écrit au premier ministre pour obtenir un déclassement qu’il juge stigmatisant, notamment en termes de tourisme et d’attractivité. Une sorte de double peine qui ne serait plus justifiée dans les faits (le classement en zone rouge se base pourtant sur trois critères précis). Mais aucun mot n’est dit par rapport à la situation paradoxale aux frontières.

Or, de nombreux restaurants et cafetiers lorrains vont se retrouver avec le déconfinement économique comme avec les effets de palier lors des soldes vis-à-vis du Grand-Duché. Le petit jeu, corrigé par des dérogations géographiques depuis, consistait à démarrer les soldes d’hiver une ou deux semaines avant le voisin au Luxembourg, sachant que les porte-feuilles ne sont pas inépuisables et que la clientèle est transfrontalière. Restera la seule solution, très bancale, des cafés ou plats à emporter déjà mise en place par certains.

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Le maire de Nancy, Laurent Hénart, et également écrit une lettre au gouvernement français pour obtenir la classification en zone verte de la Meurthe-et-Moselle, département moins touché que le coronavirus que ses voisins mosellans ou alsaciens. Le patron de la Moselle, Patrick Weiten, a aussi envoyé son courrier : il estime que pour la circulation du virus, la Moselle se situe désormais dans un taux inférieur à 6%, soit la limite entre le vert et le orange. Il rappelle par ailleurs que la sous-capacité de la Moselle en lits de réanimation est un problème qui devrait être corrigé par le gouvernement français.

Dans quelles conditions les bars rouvriront en France ? 

Elles devraient être fixées jeudi lors d’un conseil de défense dédié à la deuxième phase du déconfinement.

Les comptent parmi les entreprises les plus sinistrées par la crise sanitaire, car au contraire des commerces, ils n’ont pu rouvrir le 11 mai.

Un temps évoquée, l’idée d’instaurer un espace obligatoire de 4 m2 par convive, dont les restaurateurs avaient fait une « ligne rouge » car elle aurait vidé leurs salles, n’a pas été reprise dans l’avis émis par le Haut conseil de la Santé publique, a déclaré mardi le secrétaire d’Etat en charge du Tourisme Jean-Baptiste Lemoyne.

« Un certain nombre de préconisations comme la distance d’au moins 1 mètre entre les tables ou des capacités maximales de 10 personnes pour une tablée sont des éléments qui peuvent apporter une sécurité » au point de vue sanitaire, a-t-il en revanche estimé.

Le personnel aurait l’obligation de se laver les mains toutes les 30 minutes, les règlements par carte bancaire seraient privilégiés. Pour les bars, l’option d’imposer une barrière en plexiglas, bien moins conviviale que le simple port d’une visière pour le personnel, a beaucoup fait débat.

Et les hôtels ?

Ils n’avaient pas été contraints de fermer mais quelque 90% d’entre eux l’ont fait, faute de clients pendant le confinement. Depuis, une étude du GNI, qui représente les indépendants de l’hôtellerie restauration, fait ressortir un « frémissement » dans les réservations sur les zones littorales, « à la différence de Paris » où « le niveau des réservations reste très bas », a rapporté M Lemoyne mardi.

Selon le GNC, qui fédère les grandes chaînes hôtelières, la moitié des établissements sont ouverts, avec « des taux d’occupation de 20% à 30% dans l’hôtellerie économique », alors que « dans les 3 et 4 étoiles on est plutôt dans 5% à 10% ».

Les établissements devraient notamment mettre en place une barrière rigide à l’accueil, nettoyer et désinfecter régulièrement toutes les surfaces (en insistant sur les interrupteurs, robinets, poignées de portes, zones de paiement, machines à café…), établir un plan de circulation pour limiter les croisements.

Hubert Gamelon et AFP

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