La capitale va connaître un troisième week-end de protestation d’affilée. La police va veiller au grain, d’autant plus que le «rassemblement national» appelle à une manifestation clandestine. La Gare est entretemps annoncé comme lieu de départ.
À quoi faut-il s’attendre ? Samedi dernier, un petit millier de personnes avait encore suivi l’appel de la Polonaise solidaire et du «rassemblement national» pour venir dénoncer les restrictions sanitaires. Cette double manifestation a été marquée par des débordements assez violents rapidement maîtrisés par la police.
L’entrée en vigueur de la nouvelle loi covid va-t-elle changer la donne ? Sur les réseaux sociaux, aucune tendance ne se dégage vraiment. Les appels désespérés à «se réveiller» sont accompagnés de signes de résignation. Le mouvement des covidsceptiques, antivax et anti-Covid Check semble plus fragmenté que jamais.
La police assure être préparée à tous les scénarios. La zone de manifestation (Glacis-place de l’Europe) est maintenue. L’accès au centre-ville est interdit à d’éventuels cortèges ou défilés.
Il est confirmé que la police fédérale belge va encore être déployée en renfort de ses collègues luxembourgeois. Des pelotons de maintien de l’ordre seront chargés d’encadrer les manifestations et riposter, si nécessaire, à tout débordement.
Seule la Polonaise solidaire a officiellement déclaré la tenue d’une manifestation. Un appel est lancé pour se réunir pacifiquement, ce samedi à partir de 14 h, au Glacis. «Nous ne cherchons pas la guerre avec la police», écrit Jean-Marie Jacoby, un des coorganisateurs de ce mouvement, sur Facebook.
Les personnes sont priées de respecter le corridor fixé, même si ce dernier serait une «entrave à la Convention des droits de l’homme». L’objectif serait de mobiliser «en masse» pour bloquer le rond-point Schuman.
Par contre, des comparaisons avec le régime nazi et les procès de Nuremberg sont encore dressées. Les députés sont traités de «criminels» qui doivent être «envoyés en prison». Autre annonce : «Nous allons réunir l’État» en l’obligeant à déployer pendant de longues semaines un important dispositif de police.
Il est à noter que Peter Freitag, l’autre organisateur virulent de la Polonaise solidaire, garde le silence depuis dimanche. Vendredi dernier, il avait dû se soumettre à un interrogatoire de la police judiciaire.
La Gare finalement choisie comme lieu de départ du «rassemblement»
Dans le camp du «rassemblement national», les choses sont moins claires. Comme les deux dernières semaines, aucun contact avec les autorités n’a eu lieu. Et pour cause. L’«organisateur inconnu» affirme vouloir attendre ce samedi avant d’annoncer le lieu de la manifestation, censée débuter à 14 h. On peut en déduire que le mouvement ne compte pas respecter le périmètre défini par les autorités.
Et cela vient d’être confirmé ce samedi, peu avant midi : le rendez-vous pour ce rassemblement non déclaré sera à la Gare de Luxembourg. L’intention est de se balader à travers les rues de la Ville, ce qui dans le cadre d’un groupe organisé, est interdit par les autorités. Reste à voir la réaction des forces de l’ordre.
Sacha Borsellini, un des porte-paroles officieux du «rassemblement national», explique sur Facebook que cette décision aurait été prise après la «violence démesurée et inhumaine de samedi dernier». Il renvoie vers des annonces lançant un «appel à la mobilisation générale» pour faire «face aux mesures liberticides». Une «grève générale» est aussi annoncée pour mercredi.
En son nom propre, Sacha Borsellini affirme «être à bout». Dans une vidéo publiée, vendredi, il supplie les gens «à se réveiller enfin». «Arrêter de vous lamenter et dire que descendre dans la rue ne sert à rien. Vous êtes tout simplement trop feignants pour vous bouger», ajoute-t-il, non sans dénoncer un «vaccin criminel» et l’exclusion inacceptable d’une minorité de la vie sociale. «Ils s’immiscent dans tous les aspects de votre vie. Vous devez vous réveiller, sinon tout est perdu.»
Le Tageblatt visé par trois «militants» anti-restrictions
Nos confrères du Tageblatt ont publié dans leur édition du 7 décembre des portraits des leaders du mouvement covidsceptique, antivax et anti-restrictions. Ce travail journalistique fait désormais l’objet d’une mise en demeure lancée par trois de ces «militants».
Il s’agit du Dr Benoît Ochs, de Bas Schagen et de Sacha Borsellini. «Vous avez osé publier un article de presse mensonger, injurieux, diffamatoire, calomnieux et attentatoire à la vie privée de mon client», écrit l’avocat commun des trois personnes, qui réclament pour les deux premières une indemnité de 150 000 euros et de 50 000 euros pour la troisième.
Faute de versement et d’«excuse publique», des poursuites pénales sont envisagées contre le Tageblatt. Le rédacteur en chef, Dhiraj Sabharwal, a déjà souligné de ne pas vouloir se faire intimider.
David Marques
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Bravo et merci Cher Monsieur Sacha Borsellini , je suis de tout soutien avec vous ainsi qu’avec tous ces courageux manifestants qui défendent pieds et points liés nos droits fondamentaux bafoués depuis bientôt 2 ans par les politiques du monde entier tous corrompus !