D’après le Statec, le prix des logements (appartements et maisons) a connu une hausse de 5,6 % entre le quatrième trimestre 2021 et celui de 2022. Une nette décélération par rapport aux chiffres précédents.
Que ce soit pour les appartements neufs, anciens ou les maisons, les prix de l’immobilier continuent de grimper au Grand-Duché, mais cette hausse commence à perdre en vitesse. C’est ce qui ressort de la dernière publication du Statec qui note une augmentation de 5,6 % des prix des logements entre les quatrièmes trimestres de 2021 et 2022.
Dans le détail, les prix des appartements anciens ont grimpé de 4,4 %, ceux des appartements neufs de 9,4 % et ceux des maisons anciennes de 3,8 %. D’après le Statec, il faut remonter au deuxième trimestre 2018 pour trouver une évolution annuelle moins élevée. Sur toute l’année 2022, les prix des logements ont augmenté de 9,6% par rapport à l’année précédente. La hausse annuelle moyenne était de 13,9 % en 2021, de 14,5 % en 2020 et de 10,1 % en 2019.
Le prix de vente dépend principalement du type d’appartement (neufs ou anciens), de sa surface mais aussi de sa localisation. « Dans le canton de Luxembourg, le prix moyen d’une maison s’élève ainsi à 1 590 000 euros environ, 80% plus élevé que le prix moyen dans le nord du pays », rappelle le Statec. La proximité avec la capitale joue d’ailleurs un grand rôle dans les prix, et ce, sur tout le territoire (voir encadré).
Des transactions en baisse
Sur la même période, le nombre de transactions est quant à lui en baisse pour les appartements anciens (-17,8 %) mais surtout neufs (-48,3 %). Ces chiffres sont nettement inférieurs à la moyenne des années précédant la crise sanitaire. Cette baisse de l’activité s’inscrit dans une tendance relevée depuis deux ans, mais le niveau a véritablement plongé depuis mi-2022. «Elle s’explique sans doute par la conjonction de plusieurs facteurs, notamment : une baisse de l’attrait des investisseurs locatifs du fait de la hausse des taux d’intérêt, la baisse des capacités d’achat des accédants à la propriété et les incertitudes sur le prix futur d’un logement acheté en VEFA (vente en l’état futur d’achèvement), du fait de l’indexation sur l’indice des prix de la construction (qui a augmenté de 28 % depuis le début de la crise sanitaire)», précise le Statec.
La vente de maisons (constituée pour l’essentiel de maisons anciennes) est également en forte baisse par rapport au quatrième trimestre 2021 avec une activité qui s’est réduite de 25,4 %. Un niveau nettement inférieur à celui des années qui ont précédé la crise sanitaire. Enfin, l’activité sur le marché de la vente de terrains à bâtir a également fortement ralenti fin 2022 : -29 %.
Principal bassin d’emplois et de services, la capitale polarise tout le territoire. Une importance qui se reflète sur le marché de l’immobilier. « Luxembourg-Ville et les communes de sa périphérie (Bertrange et Strassen en particulier) sont les communes les plus chères pour la vente d’appartements existants, avec des prix moyens supérieurs à 10 800 euros/m² au cours de l’année 2021. » Dans le Nord, les logements sont à l’inverse beaucoup plus abordables, notamment sur Troisvierges, Clervaux et Wiltz avec des prix moyens inférieurs à 6 200 euros/m².
« Entre ces deux extrêmes, les prix moyens des appartements existants gravitent autour de la moyenne nationale (8 734 euros/ m² en 2022) dans de nombreuses communes de la « deuxième couronne » autour de Luxembourg-Ville (à Roeser, Kehlen, Reckange-sur Mess ou Mersch par exemple) », note le Statec. Des écarts qui s’expliquent avant tout par la différence de prix des terrains à bâtir entre les communes les moins chères du pays et les plus chères. Celle-ci peut en effet atteindre un rapport de 1 à 10.