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Luxembourg : le CSV et l’aménagement du territoire


Pour Claude Wiseler (CSV), les transports individuels et publics ont toute leur place dans l'aménagement du territoire tandis que pour les verts, il est inconcevable d'envisager des voies supplémentaires. (Photo : Hervé Montaigu)

Dès que le Parti chrétien-social a fait connaître sa volonté d’investir massivement dans le réseau routier et autoroutier, les verts ont commencé à railler son «plan pour le Luxembourg».

Les verts ont donné l’assaut sur les réseaux sociaux en lâchant une citation de l’historien américain Lewis Mumford, souvent utilisée depuis 1955 : «Ajouter des voies de circulation pour faire face à la congestion du trafic, c’est comme desserrer sa ceinture pour soigner l’obésité.» Les écolos imaginent déjà «des bouchons sur six voies» à l’avenir, si le CSV parvient à réaliser son «plan pour le Luxembourg», qui n’en est pas un à leurs yeux.

Claude Wiseler, chef de file des parlementaires chrétiens-sociaux et tête de liste nationale aux législatives d’octobre défend sa vision de l’aménagement du territoire dans lequel le transport individuel trouve toute sa place, mais pas seulement : «Le transport public s’effectue à 70 % par route. Quand on améliore le réseau, on améliore le transport public également», plaide-t-il une nouvelle fois.

L’aménagement du territoire faisait partie du deuxième acte de la présentation du programme du CSV pour cette campagne électorale aux côtés des chapitres «enseignement» et «mobilité». «Si l’on veut gérer la situation, l’aménagement du territoire doit occuper une position forte», soutient Claude Wiseler. Et la voiture, la place qui lui revient.

Nordstad : R. A. S

La loi sur l’aménagement du territoire votée au printemps dernier n’a pas reçu les faveurs du CSV qui s’était abstenu, contestant son manque de coercition. «La gestion des parcs de stationnement dans les communes urbaines avait un caractère contraignant dans le texte initial qui a été retiré et c’est très dommageable», indique le candidat chrétien-social regrettant les possibilités que cette loi aurait pu apporter avec «une base légale solide et contraignante qui aurait permis au ministre de l’Intérieur d’opposer à tout PAG des normes inscrites dans la loi», ajoute-t-il.

Conclusion : les chrétiens-sociaux veilleront à réintroduire ce caractère coercitif dans le respect de leur «plan pour le Luxembourg». Dans ce domaine de l’aménagement du territoire plus qu’un autre, «les relations avec les communes doivent bien fonctionner», plaide Claude Wiseler.

Son idée bien ancrée de nécessaire réorganisation territoriale passe par l’aboutissement tant attendu du projet Nordstad. Défini comme Centre de développement et d’attraction (CDA), le projet Nordstad aurait sommeillé ces cinq dernières années, selon Claude Wiseler. «Les CDA relèvent d’un bon concept mais la Nordstad n’a pas avancé du tout alors qu’Esch-Belval, le Kirchberg ou encore la Cloche d’or connaissent un essor terrible», compare-t-il.

Il estime plus que nécessaires les investissements pour la nouvelle gare d’Ettelbruck et regrette fortement que le plan sectoriel «transports» néglige le contournement d’Ettelbruck et de Feulen en ne les inscrivant pas comme prioritaires mais réalisables à moyen terme voire à long terme. «Le contournement nord de Diekirch est tout bonnement supprimé!», s’indigne-t-il.

Pour le CSV, si le gouvernement veut sérieusement développer la Nordstad comme un CDA, alors il faut investir autant que sur les sites de la capitale et d’Esch. Et en parlant de la Cloche d’or et du Ban de Gasperich, Claude Wiseler rappelle la nécessité de réaliser des boulevards périphériques, notamment du côté de Merl car «la route d’Esch ne pourra pas supporter le trafic grandissant», estime-t-il.

«Si l’on élargit des autoroutes et des voies de chemin de fer, il faut discuter avec ses voisins, c’est évident», déclare Claude Wiseler pour qui le développement transfrontalier est capital. Il apprécie la façon d’agir de François Bausch qui dit à ses interlocuteurs français réclamant des compensations de venir lui parler de projets afin d’étudier un éventuel cofinancement. Sur ce point-là, il peut parfaitement s’entendre avec François Bausch.

Pour les routes, ce sera plus difficile.

Geneviève Montaigu

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