Bruxelles a infligé mercredi une amende de près d’un milliard d’euros au fournisseur informatique américain Qualcomm, accusé d’avoir versé d’énormes sommes à son client Apple pour qu’il ne s’approvisionne pas auprès de ses rivaux.
« Qualcomm a illégalement évincé ses concurrents », a déclaré la Commissaire européenne à la Concurrence, Margrethe Vestager, annonçant une amende de 997 millions d’euros, lors d’une conférence de presse à Bruxelles.
Le 12 octobre 2017, les autorités taïwanaises avaient déjà imposé une amende record de plus de 770 millions de dollars à Qualcomm, pour atteinte à la concurrence et manipulation de prix dans une autre enquête qui avait été lancée en 2015.
Selon l’exécutif européen, Qualcomm « a versé des milliards de dollars » à Apple, pour s’assurer sa fidélité. « Ces paiements n’étaient pas de simples réductions de prix, mais étaient effectués à la condition qu’Apple utilise exclusivement les puces de Qualcomm dans tous ses iPhones et ses iPads », a indiqué la Commissaire danoise. En conséquence, aucun rival n’a pu concurrencer efficacement Qualcomm sur ce marché, quelle que fût la qualité de ses produits, a noté la Commission. De par son comportement, Qualcomm a privé les consommateurs et d’autres entreprises d’un choix élargi et d’une plus grande innovation, alors que le secteur se caractérise par une forte demande et un fort potentiel pour les technologies innovantes, souligne-t-elle également.
Cette pratique est illégale au regard des règles de l’UE en matière de concurrence. A Bruxelles, l’enquête avait été ouverte le 16 juillet 2015 par la Commission européenne, qui avait confirmé ses soupçons cinq mois plus tard (le 8 décembre) en publiant deux communications de griefs – ce qui correspond peu ou prou dans le jargon bruxellois à un acte d’accusation.
Le Quotidien/AFP