Les deux macabres découvertes faites à Mont-Saint-Martin et à Moyeuvre-Grande n‘ont pas de lien entre elles, selon la police.
Les deux corps découverts récemment en Meurthe-et-Moselle, celui d’une femme démembrée et d’un homme sans tête, n’ont aucun lien entre eux, ce dernier s’étant manifestement suicidé, a indiqué vendredi le procureur de la République de Nancy, balayant la rumeur d’un «tueur en série».
Les cadavres avaient été découverts à quelques jours d’intervalle, à une cinquantaine de kilomètres l’un de l’autre, faisant suspecter une possible connexion entre les deux affaires. Mais si la piste criminelle est évidente en ce qui concerne le corps mutilé de la femme découvert le 19 septembre à Mont-Saint-Martin, près d’un bâtiment désaffecté, la thèse d’un suicide est très probable concernant le corps découvert quelques jours plus tôt dans la forêt de Moyeuvre-Grande, ce qui écarte la «rumeur d’un tueur en série» qui enflait dans la région, a indiqué François Pérain.
«Le décès de cet homme remonte au mois de juin» et son corps, réduit à l’état de squelette, a «manifestement» été altéré par des «animaux sauvages», expliquant «l’absence de tête», selon le procureur. «Cette affaire (…) n’a aucun rapport avec la découverte du corps de cette femme», a-t-il insisté.
Une piste au Luxembourg?
Les résultats de l’autopsie du corps de la femme, qui avait entre 20 et 35 ans, n’ont pas révélé de traces de blessures par balles ou arme blanche ni de violences sexuelles. Elle a vraisemblablement été tuée «dans les 24 heures» précédant la découverte du corps, manifestement «démembré à un autre endroit», selon le magistrat.
La victime, pas encore identifiée, portait un piercing au nombril et deux tatouages, l’un à l’aine droite mentionnant le mot «Kiko», sans doute un «surnom», l’autre en bas du dos représentant un poignard et une rose, a précisé le magistrat, qui a distribué à la presse des dessins de ces tatouages. Des analyses ADN sont en cours, a poursuivi François Pérain.
Une enquête « longue et difficile »
Les hypothèses d’un féminicide ou du meurtre d’une prostituée tuée en Belgique ou au Luxembourg voisins sont envisagées. «Une dizaine d’enquêteurs criminels sont à plein temps sur cette enquête» qui s’annonce «longue et difficile», a déclaré le commissaire divisionnaire Antoine Baudant, chef de la police judiciaire de Metz, chargée des investigations. Une ligne a été ouverte pour recueillir les témoignages (+33 3 90 23 13 00). Le parquet a par ailleurs ouvert une procédure pour identifier l’auteur d’une vidéo du corps de la victime qui circule sur les réseaux sociaux, a indiqué le procureur Pérain.