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Loisirs : et pourquoi pas ouvrir les salles des lycées ?


Domenico Laporta, figure du street soccer au Luxembourg, milite pour l'ouverture des salles des lycées après les cours à toutes les ASBL (Photo : Julien Garroy).

Domenico Laporta, figure d’un sport «mineur» au Luxembourg (le street soccer), a lancé une pétition pour ouvrir les salles des lycées aux clubs sportifs ou culturels après les cours.

La pétition a été lancée le 30 octobre, mais le cap des 360 signatures est à peine dépassé. Une déception pour Domenico Laporta, figure du street soccer au Luxembourg, qui voit dans la volonté d’ouvrir les infrastructures sportives des lycées à tous une opportunité de cohésion sociale. «Au Luxembourg, si vous ne faites pas du hand, du basket ou du volley, c’est difficile d’avoir accès aux salles communales. Je ne plaide pas que pour ma chapelle (NDLR : futsal et dérivés) : il y a des dizaines d’associations sportives, ou culturelles même, qui auraient besoin d’avoir des salles adaptées pour se développer.»
Pour son club de futsal de Luxembourg, Domenico se débrouille avec l’École de commerce et de gestion (ECG) pour les entraînements. «Via un contact, j’ai pu obtenir des créneaux d’entraînement après les cours, de 16 h à 19 h 30. Mais de nombreux présidents d’ASBL n’ont pas de contacts. Et tout ne peut pas reposer sur un tel système quand on parle d’argent public.»

Question d’argent public

Car c’est bien cela que déplore Domenico Laporta : «Sur les 45 lycées du pays, de nombreux établissements sont publics : ils ont donc été construits avec l’argent de nos impôts. Pourquoi ne pas ouvrir les salles de sport au grand public après les heures de cours? De 16 h à 22 h, tous ces lycées sont de l’argent qui dort…»
L’idée d’une pétition à la Chambre lui est venue en septembre, après la lecture d’un article de RTL relatant l’opacité de la gestion des infrastructures sportives publiques. Aux mains tantôt de dirigeants de club, tantôt de quelques responsables, en l’occurrence les chefs d’établissement pour les lycées. «Au moins avec les écoles, la gestion est claire : ce sont les communes qui ont les clefs et qui décident d’accorder des créneaux après les cours. Pour le reste, c’est compliqué de faire émerger de nouvelles activités.»
Pourtant, Domenico Laporta n’est pas un débutant en matière d’organisation : c’est lui qui gère des gros projets comme le développement du Teqball (mélange de ping-pong et de foot) au Luxembourg ou le tournoi de foot à cinq Neymar Jr’s Five, qui s’est tenu l’été dernier à l’abbaye de Neumünster. «L’ouverture des écoles n’est pas suffisante pour de nombreuses associations, précise-t-il. Pour accueillir des groupes d’adultes, par exemple, les terrains des écoles sont sous-dimensionnés.»
Domenico Laporta a calculé que chaque lycée pourrait accueillir trois à quatre associations s’il ouvrait ses portes. «On parle toujours de construire de nouvelles salles, de dépenser des millions… mais utilisons déjà celles qui existent!»

Qui pour assurer l’entretien ?

Notre interlocuteur ne nie pas des problèmes de gestion et d’entretien qui pourraient se poser. «D’où l’idée de mettre les ministères du Sport et de l’Éducation nationale sur le dossier. Je comprends qu’un lycée ne veuille pas avoir à assumer des frais d’entretien en plus, mais on pourrait imaginer une prise en charge communale.»
Les personnes intéressées ont jusqu’au 31 janvier pour signer la pétition en ligne (n° 1141). «Il faut rapprocher les loisirs de l’endroit où les gens vivent. Et je pense particulièrement à notre jeunesse quand je dis ça.»

Hubert Gamelon