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Logement dans la capitale : «Ce qu’il faut, c’est du courage politique»


François Benoy, Claudie Reyland et Eduarda Macedo fourbissent leurs armes en vue du scrutin du 11 juin.

À Luxembourg, les verts, déjà en campagne, taclent la majorité DP-CSV, estimant qu’il est grand temps de passer la seconde en matière de logement, alors que «vivre en ville devient un privilège».

Tandis que la fracture sociale s’aggrave dans la capitale, selon une étude du Liser, la problématique du logement devient plus urgente que jamais pour les verts de l’équipe communale : «Avec 22 % des habitants sous le seuil de pauvreté, des prix de l’immobilier qui explosent et seulement 3 % de logements sociaux, vivre en ville devient un privilège», déplore François Benoy, chef du groupe déi Gréng au conseil communal, et tête de liste – avec Claudie Reyland – aux prochaines élections.

Sans nier que la majorité DP-CSV a fait des efforts dans ce domaine ces cinq dernières années, les verts pointent un manque d’ambition : «Le collège échevinal s’était engagé à trouver une place aux jeunes familles et à assurer la mixité sociale, or cela ne se retrouve pas dans leur bilan», attaque-t-il.

Si la Ville de Luxembourg gère actuellement 700 logements sociaux, auxquels s’ajoutent les 700 unités dont disposent le Fonds du logement et la Société nationale des habitations à bon marché (SNHBM), et 300 logements subventionnés par l’État, les verts jugent que ce parc doit être doublé au plus vite pour répondre à la demande.

«Sur les 550 hectares de réserve foncière figurant au PAG, 117 sont directement constructibles pour 10 000 habitants : ce qu’il faut maintenant, c’est du courage politique pour les mobiliser», épingle l’élu, également député, qui reproche à la majorité de ne pas avoir développé le PAP Wunnquartier Stade de la route d’Arlon, lancé en 2015 et toujours pas sur les rails, ou ceux de la rue des Ligures et du boulevard Pierre-Dupong.

Autre point noir pour déi Gréng : contrairement à d’autres villes, la capitale n’a toujours pas de plan d’action communal, tel que le prévoit le Pacte logement 2.0 du gouvernement, qui vise précisément à créer de nouveaux logements locatifs abordables. D’où l’idée d’une task force dédiée, qui regrouperait l’ensemble des acteurs publics et privés et ferait enfin avancer ces projets.

Les verts veulent également relancer la piste de l’habitat participatif, à l’image des deux projets initiés aux côtés du DP lors de la législature précédente : «Notre proposition d’un nouvel appel d’offres a été adoptée par le conseil communal en 2019. Il faut le concrétiser, vu l’intérêt que cette forme de logement suscite», ajoute François Benoy. Concrètement, la Ville cède une petite parcelle de terrain, sous bail emphytéotique, à un groupement de citoyens qui prévoient de s’y installer en collectivité. «Une véritable plus-value pour tout le quartier», estime-t-il.

«Le conseil communal n’est pas représentatif»

Autre cheval de bataille pour les verts de Luxembourg : le vivre-ensemble, un vrai défi, alors que 70 % des habitants sont de nationalité étrangère – 167 différentes – et que la population se renouvelle constamment. En 2021, environ 15 000 personnes se sont installées et 9 000 autres ont fait leurs valises.

Pour favoriser la proximité, ils misent sur l’accueil et la vie dans les quartiers : «Un agent au Bierger-Center pourrait informer les nouveaux arrivants sur les associations et clubs sportifs les plus proches, mais aussi sur la possibilité de voter aux élections communales, car aujourd’hui ce n’est pas fait systématiquement», regrette Eduarda Macedo, qui a rejoint l’équipe il y a un an maintenant, succédant à Carlo Back.

Un enjeu crucial pour déi Gréng, qui pointent le fait que seuls 14 % des électeurs inscrits sur les listes électorales sont étrangers, alors qu’ils représentent près des trois quarts des habitants : «Le conseil communal n’est pas du tout représentatif», dénoncent-ils, déterminés à faire bouger les lignes, avec des documents de campagne traduits en quatre langues et un effort conséquent de travail de terrain.

L’objectif est clair, faire passer la capitale sous la bannière verte en juin 2023 : «Cette fois, on veut pouvoir mettre en œuvre nos idées car elles ne peuvent plus attendre», martèle le candidat au poste de bourgmestre, François Benoy, bien décidé à déloger Lydie Polfer (DP) du siège qu’elle occupe depuis 2013.

2 plusieurs commentaires

  1. Il nous faut des entreprises qui apportent de l’argent. Il nous faut pas encore plus de racaille comme maintenant surtout à Bonnevoie, Gasperich et Gare. Et ce que j’ai appris, c’est que vivre ensemble avec la racaille (tandis qu’on va travailler soi-même), ca rend malade. À mon avis, les ghettos sont inévitables sauf si la politique veut mettre en jeu la santé des travailleurs en mélangeant les ambitieux et les non-foutistes dans des résidences. Les logements sociaux sont un grand culot pour les travailleurs qui doivent se réveiller chaque jour tôt le matin.

  2. La mixité est une belle chose tant que la « famille d’accueil », le Luxembourg dans le cas présent, reste maîtresse de « sa maison », avec ses repères . Détruire ça, c’est détruire un « noyau familial ».

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