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Temps de travail : l’OGBL tacle durement la Fedil


Autre contexte, même cible : en mai 2020, l’OGBL avait déjà manifesté contre une «attitude provocatrice» de la Fedil, ici dans sa branche gardiennage «Security Services». (Photo : archives lq/julien garroy)

Les revendications des patrons de l’industrie pour réduire les absences au travail font bondir l’OGBL. Il serait «boiteux» d’affirmer que le manque de main-d’œuvre est dû à des «salariés qui ne travaillent pas assez».

Les représentants patronaux de l’industrie luxembourgeoise (Fedil) chercheraient-ils à «mettre fin» sur le lieu de travail «aux pauses pipi, café, habillage ou douche» ? L’OGBL ironise un brin dans un communiqué virulent, expédié vendredi. Mais au fond, le syndicat dénonce la volonté d’augmenter le temps de travail «effectif», rappelée jeudi par les dirigeants de la Fedil. La revendication «constitue déjà en soi une insulte!».

Pour l’OGBL, «il n’existe qu’un temps de travail, celui pendant lequel le salarié est à la disposition de l’employeur». «Faire planer le doute sur cette notion, en insérant le terme « effectif », n’a pour seul objectif que de dissimuler une exigence patronale, celle d’augmenter le temps de travail au-delà des dispositions légales actuellement en vigueur», poursuit le communiqué. Il est même redouté que la Fedil souhaite «remettre en question les réductions de temps de travail existantes, négociées dans le cadre de conventions collectives».

«Une chasse aux malades» du patronat

La revendication des industriels est lancée dans le contexte d’une pénurie de main-d’œuvre grandissante. Certains membres de la Fedil ne souhaiteraient «surtout pas se remettre en question et identifier les vraies raisons des difficultés qu’éprouvent certaines entreprises à recruter ou à retenir des salariés». À qui la faute? «Pour la Fedil, ce sont les salariés qui ne travaillent pas assez, les malades qui font semblant, les lois et les conventions collectives qui protègent les salariés et qui l’empêchent d’agir à sa guise», répond l’OGBL.

Le camp patronal déplore un trop grand nombre de congés spéciaux ou des absences trop «régulières» pour incapacité de travail (lire ci-dessous). Les exigences pour augmenter le temps de travail «effectif» paraissent, selon l’OGBL, «d’autant plus déplacées que la Fedil semble oublier que les travailleuses et travailleurs de l’industrie travaillent suivant des régimes de travail en feu continu et/ou postés comprenant des horaires de travail atypiques et qui sont souvent accompagnés d’une flexibilité en matière de temps de travail». Au passage est dénoncée une «chasse aux malades» qui semble «constituer l’un des loisirs favoris des entreprises».

Pour lutter contre le manque de main-d’œuvre, les entreprises de l’industrie «doivent prendre leurs responsabilités». L’OGBL leur suggère d’«offrir de meilleures conditions de travail et de rémunération» et de «proposer des vraies perspectives de carrière» avec, en prime, une réduction du temps de travail. «Des salariés qui arrivent à mieux concilier vie privée et vie professionnelle se révèlent bénéfiques pour les entreprises, qui deviennent ainsi plus productives et donc plus rentables!», conclut l’OGBL.

La Fedil veut «augmenter la présence sur le lieu de travail»

Dans les revendications de la Fedil pour les législatives de 2023, publiées dès le mois d’octobre dernier, les entreprises déplorent le fait d’être «astreintes à libérer leurs salariés du travail» en raison de congés pour mieux concilier vie professionnelle et vie privée. La Fedil dénonce aussi une «protection surfaite au profit des salariés régulièrement en incapacité de travail».

Le remède proposé est d’«augmenter la durée de travail effective des salariés». Le prochain gouvernement est invité à «s’abstenir de créer de nouveaux droits pour les salariés leur permettant de ne pas prester leur travail». Une réduction généralisée du temps de travail et des congés spéciaux supplémentaires ne devraient pas être tolérés.

Une autre revendication est de «renoncer à un formalisme excessif» en réduisant «l’obligation d’impliquer la représentation du personnel». Enfin, la Fedil demande de «rendre le revenu de remplacement moins attractif (par exemple en cas d’incapacité de travail) et de garantir un meilleur contrôle de la véracité des certificats médicaux en vue d’augmenter la présence des salariés sur le lieu de travail».

Un commentaire

  1. La chasse aux malade est une aberration et contre productive Le patronat devrais s interroger sur les conditions de travail avant de faire passer les salarier pour des feneants