Élue députée sous les couleurs du LSAP lors des dernières législatives, Liz Braz a fait ses premiers pas à la Chambre sans pression, mais avec des idées à défendre et une carrière à construire.
À 27 ans, la vie de Liz Braz a pris un nouveau tournant, jusqu’à presque en perdre la notion du temps. «Quel jour est-on? On est jeudi, c’est ça?», se demande-t-elle, tout sourire. Il faut dire qu’il y a une semaine*, son planning avait de quoi en effrayer plus d’un. Fraîchement élue députée dans la circonscription Sud sous les couleurs du LSAP, elle devait jongler entre les derniers dossiers de son ancien travail de juriste, son poste d’élue au conseil communal d’Esch-sur-Alzette et sa future entrée à la Chambre des députés.
Assermentée mardi 24 octobre, elle a depuis participé à ses premières séances parlementaires. Une première qu’elle attendait, sans stress ni appréhension pour autant. «J’ai hâte car j’ai moins de pression que lors des mois précédents pendant la campagne, même si je sais qu’il y a du boulot.»
Ces derniers mois justement, la diplômée d’un master en droit public et international a plongé la tête la première dans le grand bain de la politique et ses remous, en devenant élue communale en juin et députée en octobre. Une ascension rapide pour l’ancienne chargée de mission au ministère des Affaires étrangères, qui se voyait pourtant passer un concours afin d’intégrer le corps diplomatique.
Finalement, la députée est ravie de son nouveau statut qui allie ses deux passions : le droit et la diplomatie. Il fait également la fierté de son frère, qui ne peut plus s’en cacher. «Il est enfin fier de moi, ça m’a pris 27 ans, plaisante-t-elle. Le lendemain de mon élection, il a voulu passer toute la journée avec moi.»
«Je ne parle pas pour plaire»
Loin d’être anxieuse, Liz Braz peut tout de même compter sur l’expérience de son père, Félix Braz, afin d’effacer ses derniers doutes. L’ancien vice-Premier ministre et ministre de la Justice est de bon conseil pour sa fille, bien que certaines choses aient visiblement changé entre deux générations : «Parfois, il a de bonnes opinions. Parfois, je lui dis : « Papa, ce n’est plus comme ça que cela fonctionne aujourd’hui »».
À chacun son temps et son approche diplomatique. Membre de l’opposition à la Chambre, comme à Esch, Liz Braz endosse le rôle sans rechigner et se distingue de son père. Au jeu des comparaisons inévitables avec ce dernier, l’Eschoise retient la différence de style. «Apparemment, je suis beaucoup plus directe que lui. Je dis ce que je pense, je ne parle pas pour plaire et s’il y a un risque de confrontation, alors on discute.»
Confiante mais pas insouciante, la socialiste connaît l’envers du milieu politique pour en avoir entendu parler à la maison. «C’est un métier dur, qui demande une grosse peau, comme on dit en luxembourgeois.» Hermétique aux critiques du débat, elle reste néanmoins sensible à celles que l’on retrouve sur les réseaux sociaux : «Au début, dès qu’il y avait le commentaire d’un imbécile, je dormais mal la nuit».
Lors de la campagne électorale, elle a notamment élevé la voix en lançant le mouvement «Enough is enough» (trop, c’est trop) afin de sensibiliser au cyberharcèlement qu’elle et six autres candidates subissent régulièrement.
Voir cette publication sur Instagram
L’amour du local
Parmi ses autres combats, la crise du logement se trouve en tête de liste, elle qui en est également victime et qui vit encore chez ses parents, à Esch-sur-Alzette. Un choix par défaut, mais qui lui permet de rester dans sa ville natale qu’elle affectionne et qu’elle ne se voit pas quitter.
C’est là qu’elle a découvert son amour pour la politique locale, loin de celle du ministère des Affaires étrangères, mais proche des citoyens. «Quand je discute avec eux, c’est la partie que j’adore. Je ne me vois pas comme une politicienne, mais comme Liz, qui a toujours dit bonjour à tout le monde, qui a toujours couru à travers la ville», raconte l’ancienne coureuse de 100 et 200 mètres.
Cette proximité avec les citoyens se retrouve dans ses thèmes de prédilection : la santé publique et l’éducation. L’ancienne remplaçante dans les écoles primaires souhaite renforcer les moyens alloués à l’éducation, ainsi qu’éviter la libéralisation du système de santé qui engendrerait deux classes de patients.
Elle craint également la politique d’austérité du futur gouvernement, «qui tombe au mauvais moment et qui, à mon avis, ne va pas assez prendre en compte les faiblesses au niveau social». Soucieuse de bien faire, Liz Braz envisage d’ailleurs d’obtenir un second master, d’économie et de finance cette fois, afin de comprendre au mieux les enjeux nationaux.
Une façon également de préparer l’après pour elle qui ne se voit pas dépasser les trois mandats de députée. «Je ne veux pas devenir dépendante d’un mandat politique. Je vais le faire un certain temps, mais sans être à la Chambre jusqu’à l’âge de la retraite.»
*L’interview a été réalisée le jeudi 19 octobre.
🗳 Retrouvez tous nos papiers sur les élections législatives dans la rubrique dédiée
On peut monter vite dans la politique luxembourgeoise si on porte un nom connu ou si on s est illustre en sport.
Voire braz,hartmann,minella e.a.
Apres il faut se maintenir au niveau.