Le trafic dans le centre-ville est revenu à son niveau d’avant la création de la voie de contournement.
Elle était attendue comme le messie. «Déjà dans les années 80, mes prédécesseurs avaient demandé au département de réfléchir à une voie de contournement pour Audun», explique Lucien Piovano, son maire.
Il a fallu attendre un quart de siècle pour qu’elle se concrétise. Fin 2016, le miracle a enfin lieu : la liaison Micheville, qui relie l’A30 à Belval, est inaugurée. «On était content à l’ouverture, on a constaté moins de trafic dans le centre-ville. Mais on est maintenant presque au même point qu’avant l’ouverture de ce contournement», constate-t-il, amer. Une évolution, soulignons-le, que le Quotidien et le Républicain Lorrain avaient estimé prévisible dès l’ouverture du tronçon, en décembre 2016.
Invité il y a quelques jours à un débat organisé par le Luxembourg Institute of Socio-Economic Research (Liser) à Esch-sur-Alzette, Lucien Piovano a précisé les raisons de ce quasi-retour à la case départ : «Cette nouvelle voie est plus une voie de liaison entre Belval et Micheville qu’une voie de contournement, puisque tout le trafic qui vient encore du secteur d’Aumetz traverse encore Audun.»
Ainsi, sur la RD16 entre Aumetz et Audun-le-Tiche, la moyenne de fréquentation s’établissait début 2018 à 16 746 véhicules/jour, soit une augmentation de 30 % par rapport à 2015.
Pas un vrai contournement
Par ailleurs, «on constate qu’en ouvrant ce contournement, au lieu de désengorger, on a attiré du trafic d’ailleurs. Depuis son inauguration, les comptages montrent une augmentation importante du trafic à Audun, trafic qui vient du Pays-Haut notamment, mais aussi de personnes de la région de Hayange qui maintenant utilisent le contournement pour se rendre à Belval, et y prendre le train par exemple.»
Heureusement, tous les feux ne sont pas restés au rouge. C’est le cas par exemple avenue Salvador-Allende, la grande artère qui relie Audun à Villerupt, et qui saturait jusqu’alors. «Avec le contournement, cette rue est devenue l’une des plus calmes d’Audun-le-Tiche. Elle drainait plus de 12 000 véhicules par jour (NDLR : jusqu’à 15 000 en 2010), et elle est descendue à seulement 3 000 aujourd’hui.»
Et pour nombre de frontaliers – ceux qui ne sont pas obligés de passer par la rue Foch – la liaison Micheville permet un gain de temps non négligeable.
Reste un fait : l’objectif principal – fluidifier le trafic au centre-ville – n’est pas atteint. Le maire conclut donc en se faisant la voix de ses administrés : «Les gens regrettent que cette voie ne soit pas un contournement complet de la commune.» Car il y a des projets immobiliers, la population va encore augmenter… «Donc le trafic aussi.»
Romain Van Dyck