Dimanche, le site ferroviaire a connu l’affluence des beaux jours. Car quoi de mieux que le cadre bucolique du Minett Park pour se replonger au temps des Mustang, Coccinelle et autres Pontiac ?
Les propriétaires de voitures anciennes sont venus en nombre pour exposer leurs bijoux roulants. Même si certaines «antiquités» n’avaient pas forcément l’âge requis!
Quand on est passionné d’oldtimers, il est plutôt risqué de se rendre à une journée d’exposition au Fond-de-Gras. Georges, par exemple, a le portefeuille qui le démange. Pourrait-il craquer pour une de ces beautés rutilantes? «Oui, peut-être, à voir», rit-il, en nous glissant des clins d’œil en direction de sa femme Jeanny… Avec Martine et Bernard, un autre couple de retraités, ces Belges sont venus prendre le premier train 1900 pour assister à cette journée. Et ils comptent bien repartir avec le dernier train! D’autant qu’il s’agit d’une première au Fond-de-Gras pour Martine et Bernard, qui trouvent ce site «exceptionnel».
Georges, lui, se sent un peu chez lui : «J’ai travaillé 20 ans à Differdange, comme charbonnier. Donc oui, ça me parle un endroit comme ça.» «Et puis j’ai aussi une vieille voiture, une Chrysler LeBaron cabriolet, de 25 ans. J’ai perdu les autres dans un incendie», ajoute-t-il d’un air grave. Et ces dames ne sont pas en reste : «Moi je voudrais bien une Mustang des années 70», rêve l’une, tandis que l’autre pencherait plus pour une «Coccinelle cabriolet, surtout celle qui a la petite valise accrochée à l’arrière».
Ces passionnés font partie du RAMCL (le Rétro Auto Moto Club lorrain), qui fait des randonnées dans les quatre pays frontaliers. Et leurs compatriotes sont bien représentés : «Regardez le parking, que des Belges!», précise Georges. Ou presque. Car on croise bien sûr plusieurs plaques du Luxembourg, où la passion des oldtimers va grandissant. En témoignent les nombreux clubs qui affichaient hier leurs couleurs : «DKW Club Lëtzebuerg», «Kafer Club Lëtzebuerg», «Renault Oldie Frënn Lëtzebuerg»…
Les Américaines étaient souvent à l’honneur. Et des annonces devaient chatouiller, justement, le portefeuille de certains, comme celle de cette Dodge Polara 500 convertible de 1963, complètement restaurée au Luxembourg. Qui est prêt à mettre 37 500 euros pour acquérir ce pur morceau d’Amérique? Vers 15h, la journée est déjà bien entamée, et pourtant les oldtimers continuent d’arriver. Romain Baumann, membre du comité du Train 1900, qui organise l’évènement, se charge d’accueillir les participants. «Près de 70 voitures étaient annoncées, mais on est déjà à 130! C’est plus que l’an passé, c’est un bon succès!»
Avant les seventies… ou pas
Il faut dire que certains n’ont pas respecté la consigne qui était de se limiter à des voitures antérieures aux années 1970! Pour le plus grand plaisir des visiteurs, qui ne rechignent pas à voir certaines «antiquités» des années 80 et 90!
Claudio, par exemple, est en pleine conversation avec des passionnés devant sa Mercedes 300 SL décapotable de 1985 : «Elle a été construite de 1972 à 1989», explique Claudio. «Elles sont rares, surtout les premières mains comme celle-ci. Regardez les pédales, elles sont en très bon état. C’est une voiture qui n’a habité qu’au Luxembourg», explique ce fan d’automobile qui préfère rester anonyme «Il y a parfois des jaloux au Luxembourg», sourit-il.
On regarde le compteur : 172 000 km. «Et pas un souci!, précise-t-il. Il y a des voitures sur lesquelles vous n’arrêtez pas les réparations. Ou bien, vous ne pouvez les sortir que quand il ne fait pas trop chaud ni trop froid… Celle-ci, elle marche tout le temps! C’est une voiture ennuyeuse», éclate-t-il de rire. À voir leurs têtes, certains curieux aimeraient bien s’ennuyer avec sa voiture!
Romain Van Dyck