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Les nouvelles directions de la Luxembourg Art Week


Avec une halle éphémère repensée, des frontières élargies et une nouvelle directrice, la Luxembourg Art Week fait peau neuve pour sa prochaine édition, du 10 au 12 novembre.

Voilà neuf ans que la Luxembourg Art Week fait son petit bout de chemin.» L’euphémisme est signé Alex Reding, qui a introduit par ces mots, mardi, la présentation de la prochaine édition de la foire internationale d’art du Grand-Duché. Car depuis que le galeriste a fondé l’évènement, celui-ci n’a cessé de prendre de l’ampleur et de surpasser les attentes des organisateurs : un score record de 30 000 visiteurs pour une édition en ligne en 2020, alors que la pandémie avait forcé les musées et lieux d’art à garder portes closes, le déménagement en 2021 de la halle Victor-Hugo vers une nouvelle structure au Glacis, d’une surface de 5 000 m², et une édition 2022 qui a pulvérisé les expectatives (plus de 20 000 visiteurs sur trois jours, quand les organisateurs en prévoyaient à peine 15 000), et pour laquelle étaient exposés des artistes des cinq continents.

En 2023, la foire voit encore plus grand. Au point d’agrandir et de réagencer sa halle éphémère, qui s’étendra cette année sur 200 m² supplémentaires. Un cycle de sept conférences, qui porteront tant «sur le marché de l’art» que «sur des sujets purement culturels», aura lieu dans la nouvelle salle de conférences qui sera installée à l’arrière de la halle – Alex Reding et Sam Tanson en rient aujourd’hui, mais ils se souviennent de la remise officielle du Konschtpräis à Berthe Lutgen gâchée par «le bruit et les vibrations du tram», et les organisateurs ont mis un point d’honneur à ce que cela ne se reproduise plus. Par ailleurs, les espaces d’entrée ont été élargis, «afin de mieux gérer les flux de visiteurs parfois conséquents», en particulier pour les usagers des transports en commun.

«Mieux marquer son territoire»

Du 10 au 12 novembre prochain (avec l’habituelle «preview» organisée à la veille de l’ouverture officielle), ils seront 77 exposants présents au Glacis, venant principalement de France, de Belgique et d’Allemagne. Une quinzaine de galeries luxembourgeoises investiront l’espace et cette neuvième édition de la Luxembourg Art Week dédiera un «Focus» à la ville de Vienne, en Autriche, avec une sélection d’œuvres et de galeries mise sur pied par la commissaire indépendante Monika Georgieva.

Mais la foire entend bien dépasser les frontières de sa halle éphémère avec un «plus grand projet», prévient Alex Reding, en partenariat avec la Ville de Luxembourg et l’Atelier Van Lieshout, basé à Rotterdam : «L’inauguration d’un parcours de sculptures, qui permettra à la Luxembourg Art Week de mieux marquer son territoire, en investissant des lieux surprenants.»

Dont le rond-point Schuman, le parvis de la cathédrale ou encore la cour intérieure de l’abbaye de Neimënster. Coup d’envoi de cette exposition en plein air «autour du 20 octobre», glisse Alex Reding sans plus de précisions pour l’instant, soit en même temps que le début de la campagne publicitaire pour la foire d’art.

En ce sens, l’engagement de la Ville de Luxembourg va grandissant en faveur d’un «évènement majeur de l’agenda culturel» de la capitale, souligne l’échevin Maurice Bauer. Et il en va de même pour la confiance et le soutien du ministère de la Culture. Consciente que la Luxembourg Art Week a «de plus en plus de succès» et reconnaissante, Sam Tanson rappelle que son ministère accompagne la foire depuis sa création en 2015 et vient de renforcer leur lien en augmentant de 30 % l’apport financier assuré par la convention signée en 2018 entre l’œÉtat et l’évènement.

Dans un souci d’«attractivité culturelle» du Luxembourg, la ministre se dit particulièrement engagée dans le développement de la section «Take Off», «dédiée à la jeune création et aux modes de création alternatifs et émergents, sans que les artistes concernés aient besoin de passer par la case galerie».

Quant aux artistes du cru, Alex Reding partage un phénomène qui l’a «touché» : «Beaucoup de gens ont dit que la Luxembourg Art Week devait être une plateforme luxembourgeoise, un lieu de rencontre international pour la scène nationale. Pour la première fois en 2022, j’ai pu voir au même endroit tous les artistes du cru qui travaillent à Paris, Berlin, Zurich, Hambourg… Oui, la foire est un moment solidaire et donne un poids à la scène luxembourgeoise!» Le galeriste parle même de l’évènement comme d’un incubateur de rencontres. «Les premiers à en profiter, ce sont les artistes», martèle-t-il, définitif.

Nouvelle direction

Dernière nouveauté pour la foire, et non des moindres. Après l’édition 2022, les chemins d’Alex Reding et Leslie De Canchy, alors directrice de l’évènement, se sont séparés. Et c’est tout fraîchement que le poste a été repris par Caroline von Reden, venue de Bruxelles, où elle vit et travaille depuis 2019, et qui est «très active dans le milieu de l’art contemporain depuis le début des années 2000», explique Alex Reding.

Qui ajoute, l’œil pétillant, qu’elle a été convaincue en peu de temps par «la philosophie du projet» et qu’elle «a dit que le Luxembourg était l’avenir». Des propos confirmés par la principale intéressée : «J’ai rencontré Alex à un déjeuner avec des artistes. J’ai appris à ce moment-là que la Luxembourg Art Week recrutait un nouveau directeur. Deux jours plus tard, j’étais en route pour Luxembourg!»

Malgré sa présence sur place depuis trois semaines à peine, et son intégration à la tête de l’équipe en pleine préparation de la neuvième édition, Caroline von Reden brille déjà en se montrant force de propositions, et en envisageant une «vision» pour le futur de l’évènement, dont la croissance peut encore faire un long chemin. «J’ai été surprise de voir à quel point Luxembourg est une destination culturelle, en particulier dans le domaine de l’art contemporain. Mais j’ai aussi remarqué que, sur les visiteurs étrangers qui viennent à la Luxembourg Art Week, ils sont peu à revenir l’année suivante. L’idée, pour le futur de la foire, est de créer un marché qui ait de la force et qui puisse assumer une position internationale.»

À peine assise dans son fauteuil de directrice, Caroline von Reden a décroché son téléphone et a appelé les institutions et évènements culturels du pays, en vue de collaborations et d’échanges, sans s’arrêter à un domaine en particulier – le Mudam, le Lux Film Fest ou les Théâtres de la Ville étaient les premiers de sa longue liste. Et de promettre qu’il ne s’agit là que d’un début : «C’est une esquisse un peu superficielle, mais après trois semaines seulement, c’est tout ce que je peux offrir. Néanmoins, je crois que cela donne une bonne idée de ce que l’on entend faire.»

Du 10 au 12 novembre. Glacis – Luxembourg.

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