Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Dans le cadre de l’atelier « YOUstice », la cité judiciaire de Luxembourg accueille des classes de 6 à 24 élèves du cycle moyen et supérieur afin de les sensibiliser au rôle et au fonctionnement de la justice. Aux manettes de cette initiative, le Zentrum fir politesch Bildung, qui a présenté le déroulement du projet à la cité judiciaire ce mardi.
Quel est le rôle d’un greffier ? Quelle est la différence entre un procureur et un avocat ? Comment se déroule un procès ? À toutes ces questions, qui peuvent se montrer complexes dès lors qu’on n’appartient pas au système judiciaire, la Fondation Zentrum fir politesch Bildung (ZPB) entend y apporter des réponses grâce au programme « YOUstice ».
Depuis le mois de mars, des élèves du cycle moyen et supérieur peuvent participer à un ensemble d’ateliers destinés à comprendre les bases, les principes et les métiers relevant de la justice. À travers des jeux de rôles, des rencontres et des travaux en groupe, les jeunes pourront s’initier au droit tout en menant des réflexions sur ce que Montesquieu appelait le troisième pouvoir :
« C’est une institution qui est fermée et que l’on côtoie bien plus souvent quand on est client. Or les jeunes entendent des affaires, se posent des questions sur la légalité de telles ou telles choses. Ces questions appellent une réponse et nous devons les informer, les sensibiliser et les détourner de cette image classique de la justice qui passe son temps à réprimander », explique Marc Schoentgen, le directeur du ZPB.
Observer et vivre la justice
Tout comme dans la politique, le système judiciaire regorge de notions alambiquées et de procédés théoriques, qui ne facilitent pas sa compréhension. L’atelier YOUstice met donc l’accent sur l’observation en organisant des visites de la cité judiciaire afin de mieux appréhender les lieux.
Il s’ensuit une découverte de la salle d’audience, des différentes étapes d’un procès et des règles à adopter en séance : « Au tribunal, il y a une multitude de métiers qui doivent coopérer pour assurer le bon déroulement d’un procès. C’est l’opportunité de découvrir les procédures et les différents métiers », détaille Patricia Feider, collaboratrice à la fondation et animatrice de l’atelier YOUstice.
La pédagogie est également à l’honneur, puisque les élèves entreront dans la peau des acteurs de la justice. Rapports de police et fiches explicatives en main, l’objectif est de réaliser la simulation d’un procès : « Les cas pratiques sont simplifiés et concernent les délits du quotidien, tels que l’usage de la drogue ou de l’alcool au volant. C’est une manière de conscientiser et de comprendre les conséquences de nos actes », rajoute Patricia Feider.
Des résultats satisfaisants et des perspectives nouvelles
Le projet « YOUstice » a connu une phase de test en novembre dernier, durant laquelle les résultats se sont montrés positifs. Depuis, pas moins de 420 élèves et 30 enseignants ont été initiés à l’organisation judiciaire. Avec un tel succès, la fondation réfléchit d’ores et déjà à adapter l’atelier aux enfants de moins de 15 ans : « À long terme, il serait intéressant de s’ouvrir aux maisons de jeunes et aux foyers à travers des formations et des mises en situation », rajoute Patricia Feider de la fondation. L’atelier pourrait aussi investir le tribunal d’arrondissement de Diekirch dans les prochaines années.
