Une étude publiée ce mercredi par la Banque centrale du Luxembourg (BCL) et le Luxembourg Institute of Socio-Economic Research (Liser) montre qu’en moyenne, le patrimoine net des ménages frontaliers ne représente que la moitié de celui des ménages résidant au Luxembourg.
Cette différence s’explique «principalement par la valeur plus élevée des biens immobiliers au Luxembourg par rapport aux régions voisines», relève l’étude. En clair : cela ne veut pas dire que tous les résidents gagnent forcément un salaire deux fois plus élevé que les frontaliers! Certains héritent par exemple d’un bien de famille qui gonfle leur patrimoine de façon certaine.
Toutefois, l’étude note que «le revenu brut médian des ménages résidant au Luxembourg est 30% plus élevé que celui des frontaliers.» Une partie de cette différence s’expliquant «par la provenance des revenus des frontaliers, dont environ 20% sont issus de leur pays de résidence.»
Les inégalités de patrimoine sont par ailleurs moindre parmi les ménages frontaliers étudiés dans l’enquête (échantillon représentatif de 2 400 ménages frontaliers), que parmi les ménages résidant au Luxembourg.
Ils dépensent 20% de leur revenu au Luxembourg
On apprend au passage que les frontaliers passent aussi deux fois plus de temps que les résidents dans leur trajet domicile-travail : 46 minutes (majoritairement en voiture) contre 23 minutes pour les résidents. Et que, contrairement au cliché convenu, ils dépensent une part non négligeable de leur revenu au Luxembourg : presque 20%, estime l’étude.
Pour rappel, l’apport de la main d’oeuvre frontalière au dynamisme luxembourgeois est considérable : 45% des actifs du pays sont frontaliers. Nous avions publié une étude précise la semaine dernière sur le sujet. Ce qui autorise aussi la légitimité d’un débat pourtant tabou au Luxembourg, sur une meilleure répartition de l’impôt sur le travail frontalier avec les régions voisines.
Hubert Gamelon.