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Les entreprises ont leur programme


(Photo : archives lq)

La Chambre de commerce a dévoilé ses positions pour répondre aux défis actuels du Grand-Duché. Baisse d’impôt pour les entreprises et réformes des prestations sociales sont évoquées.

Dans le cadre des élections législatives, la Chambre de commerce a rassemblé les principales préoccupations des entreprises du pays. L’objectif : dévoiler leurs priorités et doléances pour les candidats aux législatives et le futur gouvernement. Ces idées tentent de répondre aux enjeux qui touchent actuellement l’économie luxembourgeoise, selon elle : attirer les talents sur le marché du travail, réussir la transition environnementale et digitale, modérer les coûts pour les entreprises.

La Chambre de commerce rappelle que pour plus de la moitié des entreprises, le manque de main-d’œuvre qualifiée, le coût du travail et l’accès abordable à l’énergie et aux matières premières sont les grands défis de leur développement économique en 2023. De plus, il s’agira de réussir à court terme «le double défi de la transition environnementale et numérique». C’est un véritable tour de force qui attend les entreprises… mais aussi le futur gouvernement.

Ces axes de réflexion reposent sur une large consultation qui s’est nourrie de rencontres sur le terrain, d’enquêtes, d’échanges internes et externes avec des membres élus et chefs d’entreprise. Ils ont été regroupés à travers six grandes thématiques qui sont autant de défis à relever.

Pour la Chambre de commerce, il faut tout d’abord développer tous les talents au sein d’un marché du travail attractif, performant et ouvert, ce qui constitue une priorité absolue pour répondre à la pénurie grandissante de main-d’œuvre. Vendredi, la Chambre des métiers (artisanat) dressait le même constat alarmant. Pour la Chambre de commerce, de nombreuses mesures seront à prendre dans ce domaine, de l’éducation fondamentale à la formation professionnelle en entreprise, en passant par une stratégie «talent national» plus ambitieuse et un écosystème performant pour attirer les ressortissants des pays tiers.

Pour l’institution, qui regroupe l’ensemble des entreprises opérant dans les secteurs de l’industrie, du commerce, des banques et de la finance, des services, des assurances et de l’Horeca, il faut que l’État aide de façon importante les transitions écologique et énergétique. Il faudra aussi selon elle éviter le piège de la sur-réglementation. Digitalisation, intelligence artificielle au service des entreprises, cybersécurité, data… une révolution est aussi à mener au niveau numérique. Renforcer l’attractivité du Luxembourg pour les start-up, les chercheurs et les innovateurs au sens large, s’affirme comme un objectif prioritaire, poursuit la Chambre de commerce.

Réforme des retraites demandée dès 2024

La Chambre de commerce regrette un manque de politique publique pour répondre aux besoins de logements et de transports. Ces freins nuisent à l’attractivité du pays. Pour tenter de répondre à la crise, elle évoque l’ouverture des régimes du domaine du logement abordable aux sociétés de droit privé.

Pour maintenir et accroître l’attractivé du pays, l’institution demande un cadre pro-business avec notamment une revalorisation du statut de l’indépendant et la mise en place d’un écosystème plus efficient de transmission d’entreprises. Simplification administrative, coût du travail et fiscalité permettront d’y arriver selon la Chambre de commerce qui pointe du doigt les indexations automatiques. Elle souhaite aussi faire converger le taux global d’affiche de l’impôt des sociétés (25 %) vers la médiane européenne (21 %).

L’institution demande aussi à garantir des finances publiques, des pensions et une protection sociale «soutenables pour toutes les générations». Elle n’hésite pas à évoquer des mécanismes «particulièrement généreux» actuellement en comparaison avec ce qui se fait dans d’autres pays. Pour la Chambre de commerce, le système actuel de pension n’est tout simplement pas viable sur le long terme et «doit être réformé dès maintenant pour garantir le niveau de vie des différentes générations, notamment les actifs et les plus jeunes». Une réforme à mettre en place dès 2024 avec un développement des retraites complémentaires. Elle veut aussi une dose de sélectivité au système de protection sociale qui «le rendrait plus juste et plus robuste sur le long terme». Elle propose, par exemple, d’introduire «une partie dégressive à l’allocation familiale au-delà de 1,5 fois le revenu disponible médian» (soit 10 000 euros brut par mois pour un ménage de deux parents et un enfant).

Parmi les réflexions au niveau de l’emploi, la Chambre de commerce veut notamment assouplir la législation sur l’organisation du temps de travail pour permettre une gestion au cas par cas dans le cadre du dialogue social en entreprise, en fonction des spécificités de chaque entreprise, et exclure toute réduction généralisée du temps de travail.

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