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Les conséquences d’un Brexit sans accord se précisent


Le Royaume-Uni serait confronté à une pénurie de denrées alimentaires, d'essence et de médicaments, à des blocages dans les ports et au retour d'une frontière physique entre les deux Irlande, selon un dossier gouvernemental. (photo AFP)

Le Premier ministre britannique, Boris Johnson, est prêt à sortir son pays de l’UE le 31 octobre avec ou sans accord de divorce. Pénurie de denrées alimentaires, d’essence et de médicaments : voici les conséquences possibles d’une rupture sans filet.

Pénuries

Le Royaume-Uni serait confronté à une pénurie de denrées alimentaires, d’essence et de médicaments, à des blocages dans les ports et au retour d’une frontière physique entre les deux Irlande, selon un dossier gouvernemental obtenu par The Sunday Times.  Son nom de code : « Opération Yellowhammer » – du nom du petit oiseau bruant jaune – mise au point en secret pour se préparer aux perturbations d’un « no deal ».

Les documents mentionnent les répercussions « les plus probables » d’un Brexit sans parachute, et non les scénarios du pire, selon le journal, et font état du manque de préparation des entreprises et du public. Ce qu’a réfuté le gouvernement, accusant d’anciens ministres pro-UE de jouer la carte de la peur.

Frais téléphoniques et bancaires

Une des premières conséquences visibles pour les consommateurs britanniques et européens concerne l’itinérance, soit la faculté d’utiliser le réseau d’un opérateur de téléphonie mobile à l’étranger. Le service, actuellement gratuit pour les consommateurs au sein de l’UE, engendrerait en cas de « no deal » des frais pour les voyageurs franchissant la Manche ou la frontière irlandaise.

Il en va de même pour l’usage de cartes de paiement, qui devrait entraîner des frais supplémentaires, tandis que les procédures bancaires seront « plus lentes », d’après Londres. Au sein de l’UE, les clients des banques d’investissement basées au Royaume-Uni ne pourront plus faire appel à leurs services financiers. De nombreux établissements ont mis en place des filiales sur le continent pour éviter les perturbations.

Entreprises 

Dans le secteur des biens, de nombreuses entreprises restent sous la menace d’un divorce désordonné en octobre, l’approche de Noël rendant plus difficile la constitution de stocks, selon la principale organisation patronale britannique, la CBI.

Dans les services, des accords palliatifs ont été conclus avec les Européens, dont un accord d’un an pour protéger le marché des produits financiers dérivés à Londres.

Selon la CBI, quelque 3 000 avocats se sont enregistrés en Irlande, pays membre de l’UE, pour leur permettre de continuer à exercer leur profession dans l’Union.

Retards à la frontière

L’UE a souligné qu’elle mettrait immédiatement en place des contrôles douaniers, des inspections de sécurité alimentaire et de vérification des normes européennes à sa frontière avec le Royaume-Uni.

Craignant de longs délais aux points de passage les plus fréquentés actuellement, en particulier Douvres, Londres a œuvré à ouvrir de nouvelles voies de passage et à accroître l’activité d’autres ports du pays.

Avions et trains

L’UE a accepté de prolonger le droit automatique des compagnies britanniques d’opérer des vols vers les 27, mais seulement jusqu’en mars 2020. Le service ferroviaire sous la Manche (Eurostar, shuttle) pourra aussi continuer à fonctionner sans changement, pendant trois mois.

Médicaments et sperme

Le Royaume-Uni, qui dispose de trois mois de stocks de médicaments habituellement, a augmenté ses réserves pour bénéficier de six semaines supplémentaires.

Le pays quittera l’Agence européenne du médicament mais continuera à reconnaître temporairement les tests et certifications européens pour éviter une double procédure et une rupture de la chaîne d’approvisionnement.

Londres ne pourra cependant plus faire appel aux banques de sperme européennes : les établissements britanniques devront développer de nouveaux accords et pourraient faire appel à des importations venues d’ailleurs.

Avertissements aux consommateurs

Les consommateurs qui achètent en ligne verraient leurs frais augmenter parce que les colis livrés depuis le continent ne pourront plus prétendre à une TVA allégée.

Les Britanniques en vacances en Europe pourraient également devoir obtenir un permis de conduire international.

Quant au transport d’animaux domestiques par des Britanniques dans l’Union, il serait encadré par des règles sanitaires plus strictes.

AFP