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Les casemates de la Pétrusse rouvrent leurs portes avec un nouveau concept


Dans la lumière noire, surgissent des mots-clés liés aux siècles d’histoire de ces galeries souterraines.

Après huit ans de travaux, les casemates situées sous les pieds de la Gëlle Fra accueilleront de nouveau des visiteurs dès le 5 juin. Au fil des galeries, ils découvriront l’histoire atypique de ces fortifications militaires qui auront servi à tout, sauf aux combats.

Un tout nouveau concept, avec projection sur les parois rocheuses, jeux de lumières et effets sonores : voilà ce qui a été mis en œuvre ces dernières années dans les profondeurs des casemates de la Pétrusse, situées pile sous les pieds de la Gëlle Fra, et fermées en 2014 pour des travaux de réhabilitation.

Électricité, sécurité, mise en conformité : «Il y avait beaucoup à faire», souligne le président du LCTO, Marc Angel, en s’engouffrant dans le tunnel d’entrée, place de la Constitution.

2,5 millions d’euros de travaux

Au total, 2,5 millions d’euros ont été nécessaires pour rénover et valoriser le site, inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1994. La Ville de Luxembourg a déboursé les deux tiers du budget, le reste étant couvert par des subsides des ministères du Tourisme et de la Culture.

Il faut dire qu’avec la réouverture de cette attraction majeure du pays, s’opère un virage au niveau touristique : «Auparavant, les casemates de la Pétrusse n’ouvraient que pendant les vacances scolaires», rappelle le directeur du LCTO, Tom Bellion. «Désormais, elles seront accessibles au public 7 jours/7.»

Une nouvelle stratégie qui a pris la forme d’un casse-tête pour les ingénieurs de l’équipe en charge du projet : «Notre plus grand défi a été de trouver des solutions pour drainer l’eau qui s’écoule depuis la surface, alors que les galeries seront maintenant ouvertes toute l’année», explique Pit Pixius, à la tête des opérations de réaménagement pour le LCTO.

«Comme c’est un site protégé qui doit être conservé dans son état brut, on a dû être imaginatifs», sourit-il.

Levez la tête : sous cette arche d’or, vous vous trouvez pile sous les pieds de la Gëlle Fra!

 

Des usages étonnants au fil du temps

Sous terre, des gouttelettes ruissellent en effet le long des boyaux creusés dans la roche qu’on parcourt dans la pénombre, comme un voyage dans le temps. Une immersion dans l’histoire singulière de ce lieu atypique, dont l’origine remonte à 1644, conçu comme élément de l’immense système de défense militaire souterrain de l’ancienne forteresse, mais qui n’a jamais servi à aucune activité guerrière.

Ce qui a inspiré le scénographe allemand Tido Brussig, à qui le LCTO a donné carte blanche : «Au-delà des informations sur la construction et l’architecture, je voulais retranscrire l’atmosphère des différents usages, parfois étonnants, qui ont été faits de ces casemates au fil des siècles», confie-t-il.

Et ils sont nombreux : la société de tir sportif «d’Schéiss» y voit ainsi un fabuleux terrain d’entraînement dès 1871, puis les jardiniers Backes et Schneider y installent leurs champignonnières dans les années 1890, tandis que la Fabrique de champagne Mercier stocke là sa production.

Au début du 20e siècle, s’y déroulent concerts, fêtes de la bière, et bazars de charité, avant que ces voûtes ne servent d’abri anti-aérien à la population lors des deux guerres mondiales.

5 000 visiteurs en 1933

«Les premières visites touristiques ont démarré en 1933, les gens descendaient alors avec des torches», raconte Tom Bellion. «Un vrai succès : 5 000 personnes s’y sont bousculées au cours de la première saison», précise le directeur.

Un film d’animation projeté sur les parois retrace cette longue épopée, en donnant une voix humaine à ces strates de pierre témoins de toutes les époques.

Un film d’animation, projeté à 180 degrés sur les parois de pierre, plonge le visiteur dans le passé de la capitale.

 

Un clin d’œil à la Gëlle Fra

La scénographie cousue main permet aussi d’attirer l’attention des visiteurs sur des petits détails : ainsi, découvre-t-on par exemple, des marques laissées dans la roche par les bâtons de dynamite utilisés pour creuser ce dédale de tunnels.

Ou, plus énigmatique, cette arche futuriste de filaments dorés, qui scintillent dans l’obscurité, comme une pluie d’or : «Juste ici, au-dessus de nos têtes, se trouve la Gëlle Fra», révèle Tido Brussig. «C’est un clin d’oeil. Comme si on enracinait le symbole de la liberté dans la roche.»

Une entrée mise en valeur prochainement

Dans les années à venir, alors que la place de la Constitution doit être réaménagée en un lieu convivial libéré des voitures, un pavillon d’accueil touristique est prévu, avec un espace de petite restauration et un accès valorisé aux casemates de la Pétrusse, l’actuel escalier entre le stand de souvenir et le parking étant peu visible.

Accès place de la Constitution, tous les jours à partir du 5 juin, 15 euros/adulte, 7,50 euros/enfant de 4-12 ans, billetterie sur luxembourg-city.com

«On espère plus de 200 000 visiteurs»

Alors qu’avec 150 000 visiteurs annuels, les casemates du Bock prennent régulièrement la première place du top des attractions touristiques du Luxembourg, en concurrence avec le château de Vianden et le Parc merveilleux de Bettembourg, les casemates de la Pétrusse, jusqu’ici accessibles uniquement en période de vacances scolaires, totalisent environ 12 000 visteurs par an.

«Pour l’instant, les casemates du Bock sont fermées pour travaux, mais on espère qu’après leur réouverture, prévue cette année, plus de 200 000 personnes par an viendront découvrir ces deux magnifiques sites», confie Tom Bellion, le directeur du LCTO.

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