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Les bodycams de la police arrivent dans quelques mois


Une dépense exceptionnelle concerne l’acquisition des bodycams d’ici la fin de l’année. (Photo : AFP)

Le ministre de l’Intérieur, Léon Gloden, a présenté hier aux députés le projet de budget consacré à la sécurité intérieure et à l’immigration, avec une annonce majeure : les bodycams de la police grand-ducale devraient être opérationnelles d’ici la fin de l’année.

Le constat est sans appel : «renforcer en personnel la police grand-ducale est un des objectifs des années à venir», a assuré le ministre de l’Intérieur, Léon Gloden, devant les députés de la Chambre ce mercredi 17 avril.

Un objectif majeur qui a un coût : 438 millions d’euros sont ainsi prévus pour la police grand-ducale en 2024, dont 340 millions d’euros pour la rémunération du personnel. Léon Gloden table sur un recrutement de 200 personnes par an, par rapport à 160 recrutements envisagés annuellement par l’ancien gouvernement.

Il a salué l’assermentation à venir de 180 policiers à la fin du mois, dont la moitié remplace des départs à la retraite ou des absences, et l’autre moitié présente un «réel renforcement du corps policier».

Un renforcement qui a toutefois un impact sur les coûts des équipements notamment : une hausse de 22% est prévue pour les frais concernant les vêtements ou de bureaux, et les frais d’armement devrait augmenter de 16% pour atteindre 4,5 millions d’euros.

1 682 policiers équipés

Une dépense exceptionnelle concerne l’acquisition des bodycams d’ici la fin de l’année. Les premiers policiers équipés seront sur le terrain en début d’année prochaine, a assuré le ministre.

7,4 millions d’euros sont prévus pour l’acquisition du matériel technique, le «projet bodycam» lui-même est chiffré à 2,2 millions d’euros en 2024 et entre 700 000 et 900 000 euros pour les trois années à suivre.

Pour rappel, il est prévu d’équiper 1 682 policiers de caméras piétons, principalement ceux en uniforme des unités opérationnelles. Elles seront portées de façon apparente par la police, qui doit avertir les personnes de son déclenchement.

Avant de l’activer, l’agent devra tenir compte des circonstances de l’intervention et du comportement des personnes impliquées. «Les enregistrements serviront à prévenir et à désamorcer les situations de violence, ainsi qu’à constater les infractions et poursuivre les auteurs», précisait, en juillet dernier, le rapport de la commission consultative des droits de l’Homme.

Ce nouvel équipement servira «à assurer la sécurité des agents lors des missions, à veiller à ce que les agents de police exercent leurs fonctions de manière appropriée et proportionnelle à la situation à laquelle ils sont confrontés et à ce que les droits des personnes civiles avec lesquelles les agents interagissent soient respectés», précise aussi le projet de loi.

Plus de 4 millions d’euros pour les véhicules

Les couts liés aux véhicules prennent également une place importante dans le budget de la police, ont expliqué les responsables aux membres de la commission parlementaire. À titre d’exemple : les véhicules de la police parcourent quelque 11 à 12 millions de kilomètres par an. Ces coûts se reflètent dans des dépenses prévues à hauteur de 4,4 millions d’euros en carburant et en réparation. Une hausse de 12% est donc prévue sur ce poste budgétaire.

La digitalisation et la modernisation sont également des postes importants prévus dans le budget, selon Léon Gloden. Le ministre a identifié des besoins pour créer de nouvelles infrastructures à Pétange et à Dudelange.

Le défi du pacte européen sur la migration et l’asile

«Préparer le Luxembourg à mettre en musique le pacte européen sur la migration et l’asile est un des défis dans le domaine de l’immigration», a expliqué Léon Gloden aux députés.

Des dépenses à hauteur de 45,7 millions d’euros sont prévues pour la Direction générale de l’immigration. Une augmentation du personnel au sein de l’administration de l’immigration sera notamment nécessaire, selon le ministre. Ces dépenses couvrent aussi le fonctionnement du centre de rétention et de la structure d’hébergement d’urgence pour les demandeurs de protection internationale (SHUK), dont le gardiennage.

Des dépenses exceptionnelles prévues dans le budget présenté aux députés concernent un nouveau système de gestion des files d’attente, le système actuel étant obsolète. Un poste budgétaire en augmentation (de 17%) concernant le service des réfugiés est celui consacré à la traduction.

5 millions d’euros sont prévus pour contribuer aux frais de l’agence européenne de la protection des frontières, Frontex. Le Luxembourg met notamment à disposition l’hélicoptère d’Air Rescue qui a secouru une soixantaine de personnes à la mi-mars en pleine mer près de Lampedusa.