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«Les aidants ne se rendent pas compte du rôle fondamental qu’ils jouent»


Le centre de jour Syrdall Heem est le partenaire Help régional exclusif, qui comprend une équipe de 70 collaborateurs. 

Il y a tout juste une semaine se tenaient les journées dédiées aux personnes qui accompagnent, de manière régulière et fréquente, leurs proches atteints d’une pathologie ou d’un handicap : les aidants. Retour sur ce rendez-vous convivial et instructif, organisé par le réseau Help.

Dans le centre de jour Syrdall Heem, à quelques encablures de la piscine de Niederanven, une équipe d’aides-soignants se tient aux côtés de deux femmes, venues récolter des conseils pratiques. Des tables, réparties çà et là, ont été transformées en présentoirs : kits hygiéniques, exemples de dressage de tables ou encore prospectus y sont exhibés. Au fond de la salle, quelques collations et apéritifs sont gracieusement offerts à qui le demande, apportant ainsi une tournure conviviale et chaleureuse à l’évènement. «Parfois, les aidants ne se rendent pas compte de leur importance et du rôle fondamental qu’ils jouent. On essaye donc de leur procurer des activités de détente pour qu’ils puissent trouver un peu de bonheur», glisse Tom Dugandzic, directeur du centre Syrdall Heem, qui se trouve être l’un des plus grands partenaires de l’ASBL Help avec une équipe de 70 collaborateurs. Pour la deuxième année consécutive, l’association a déployé un large éventail d’activités et d’ateliers, durant deux jours, destinés aux aidants en quête de dialogue, d’assistance et, bien souvent, de repos.

Aider, mais ne pas s’oublier

Avec de nombreux services d’aides et de soins à domicile, l’ASBL accompagne toute personne désireuse d’avoir un soutien, indépendamment de l’âge, du sexe ou de l’origine, et peut également prendre en charge les actes essentiels de la vie, à l’instar des tâches domestiques ou des aménagements du logement. Le réseau accorde aussi une attention particulière aux aidants, qui, à titre non professionnel, accompagnent les personnes en perte d’autonomie, du fait de l’âge, d’une pathologie ou d’un handicap : «Il faut imaginer que, du jour au lendemain, tout change. Un de nos proches subit un accident grave ou est frappé d’une maladie qui le rend dépendant. Au départ, cela semble naturel de l’assister au quotidien, puis ça peut devenir très difficile, avec beaucoup de stress psychologique», narre solennellement le directeur du centre Syrdall Heem.

Indispensables, mais bien trop souvent invisibles, les aidants ont tendance à «privilégier leur proche malade au profit de leur santé physique et morale». De fait, les différents centres de jour et clubs séniors du réseau Help ont offert bien plus qu’une simple plateforme d’écoute durant ces journées : séances de sophrologie ou de musicothérapie, concerts, randonnées ou encore atelier djembé, en partenariat avec la fondation EME, faisaient également partie du programme. Tant de moments de détente et de rencontres pour penser, ne serait-ce qu’un instant, à son bien-être personnel.

«Il y a des habitudes à changer»

À Niederanven, l’accent a davantage été mis sur l’échange de conseils et le partage d’aides techniques visant à mieux accompagner les proches des aidants : «Il y a des habitudes à changer lorsqu’on endosse le rôle d’aidant, notamment dans la nutrition, l’hygiène ou même la manière de dresser une table, explique Aisha, aide-soignante depuis plus de dix ans. Par exemple, il ne faut pas placer trop d’objets et de couleurs lorsque l’on prépare la table. Cela peut être perturbant pour la personne malade.»

Un dispositif grandement apprécié par les aidants présents ce jour-là, à l’instar d’Alice, 75 ans. Alors que son mari présente des difficultés pathologiques liées à «un cerveau qui ne fonctionne plus totalement», elle s’est déplacée au centre de jour à la fois pour partager son expérience et pour trouver des conseils sur certains points. «Il est difficile de comprendre la personne, notamment quand elle est nerveuse et qu’on n’a aucune expérience dans le domaine de l’accompagnement, témoigne Alice, qui a pu bénéficier des compétences d’une infirmière psychiatrique pour mieux cerner les problématiques dans le fonctionnement du couple. Il faut parfois beaucoup de nerfs et de patience, c’est important. Cette journée m’aura permis d’en savoir encore davantage sur la façon d’accompagner mon mari.»

Par ailleurs, en 2021, le réseau Help a développé le site aidant.lu pour soutenir les aidants. Ils peuvent y trouver des réponses à leurs questions et des activités pour mieux vivre la situation d’aidant et faciliter leur quotidien. Tout un dispositif pour ne pas oublier l’importance de ces héros du quotidien. 

De nombreux conseils sur la nutrition ou la manière de dresser une table ont été prodigués par des aides-soignants. Photo : julien garroy

Au départ, cela semble naturel de l’assister au quotidien, puis ça peut devenir très difficile, avec beaucoup de stress psychologique

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