Depuis 30 ans, Rifaat al-Assad a accumulé une gigantesque fortune en Europe avec de nombreuses sociétés au Luxembourg. Mais le vent tourne pour l’oncle du dictateur syrien, les justices française et espagnole ayant, ces derniers mois, saisi une grande partie de ses biens.
Rifaat al-Assad est l’oncle de Bachar al-Assad, le dictateur syrien. Il vit principalement en Europe depuis 1984, année où il est tombé en disgrâce après avoir tenté de renverser son frère Hafez. Il se présente depuis comme un exilé politique, opposant au régime dont il a pourtant été l’un des fers de lance de la répression. Rifaat al-Assad est notamment pointé du doigt pour sa responsabilité dans le massacre de Hama, en 1982, qui a fait entre 10 000 et 40 000 morts.
Au fil de son exil européen, il s’est constitué une gigantesque fortune immobilière en France et en Espagne à partir de fonds publics syriens qu’il aurait détournés et d’un butin provenant de divers trafics. Il a centralisé une partie de ses affaires au Luxembourg où il a créé neuf sociétés avec ses épouses et ses enfants. Rifaat al-Assad avait également investi massivement dans la Société européenne des satellites (SES) dont il a été un actionnaire de référence. Mais il a définitivement perdu ses participations en 2011 à l’issue d’un contentieux avec Deutsche Bank.
Depuis quelques années, il accumule les revers de fortune, les justices françaises et espagnoles ayant saisi une partie de ses biens suite à la plainte de deux ONG. Les autorités françaises l’avaient accueilli à bras ouverts dans les années 80, voyant en lui un possible remplaçant de son frère à la tête de l’État syrien. Mais là aussi le vent semble aujourd’hui tourner pour lui et Paris le lâche peu à peu.
Fabien Grasser
Retrouvez dans notre édition de demain vendredi 7 juillet notre dossier de trois pages sur les affaires luxembourgeoises de Rifaat al-Assad.