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L’enseignement ménager : un outil pour la parité ?


Colette Kutten, enseignante en pension, publie un texte sur le sujet (Photo : DR).

Il fût un temps où les jeunes filles apprenaient à être de bonnes femmes au foyer au Luxembourg. Un temps révolu. Mais pour Colette Kutten, une enseignante retraitée spécialiste du sujet, si l’école préparait garçons et filles aux tâches ménagères ou aux soins d’un bébé, les responsabilités seraient peut-être davantage partagées.

Étonnamment, Colette Kutten regrette la disparition pure et simple de l’enseignement ménager : «Les garçons et les filles devraient connaître les rudiments, par exemple en cuisine pour faire des plats équilibrés avec une alimentation saine ou des travaux de raccommodage pour éviter de jeter les vêtements alors que l’écologie est un enjeu majeur. Cela permettrait à tout le monde d’être autonome à l’âge adulte et peut-être de réduire les inégalités. Car, aujourd’hui encore, ce sont les filles qui assurent majoritairement les tâches ménagères. Cela fait défaut à l’école, ce sont des connaissances qu’il serait bon de réintégrer. Trop d’enfants qu’on voit dans les cantines ne savent pas à quoi ressemblent les légumes.»

Le foyer, une responsabilité partagée

Alors qu’elle était encore enseignante il y a une dizaine d’années, elle donnait en sujet de rédaction à ses élèves : «quel sera votre vie à 35 ans ?». «Évidemment, les garçons se voyaient avec de grands postes à responsabilité et une belle voiture, alors que les filles se voyaient majoritairement travailler à mi-temps pour s’occuper de leurs enfants. Ils n’avaient pas les mêmes ambitions dans leurs têtes. Si l’école préparait davantage, filles comme garçons, aux futures responsabilités d’un foyer, peut-être que ça serait moins le cas.» Malheureusement, les tâches ménagères ou la garde d’enfant sont dévalorisées, pour preuve les salaires qui sont associés aux postes correspondants. D’ailleurs, Colette Kutten assure qu’il est aujourd’hui très dur de trouver des professeurs qui peuvent enseigner ces matières.

Audrey Libiez

Retrouvez notre dossier complet sur le sujet (et sur ce qu’étaient les cours ménagers dans les années 1950 !) dans l’édition papier de ce week-end.

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