Les verts citent leur propre exemple et appellent les députés à les suivre. En matière de transparence, ils estiment avoir une longueur d’avance.
Le jour où le socialiste Marc Angel accède au poste de vice-président du Parlement européen après le scandale de corruption impliquant sa prédécesseuse, Eva Kaili, les verts prônent la transparence à tous les niveaux pour les députés luxembourgeois.
De tels scandales «ne font rien pour renforcer la confiance dans les institutions politiques», disent-ils, et même au Luxembourg, la confiance des citoyens envers le Parlement n’est plus que de 54 %, soit une perte de huit points en un an. «Même si cela reste 20 % au-dessus de la moyenne européenne», se consolent les écolos, il est important d’inverser la tendance.
Hier, les députées Josée Lorsché et Djuna Bernard ont renoué avec les fondamentaux du parti qui a toujours milité pour plus de transparence à la Chambre. En dépit de petites avancées, les critiques sont toujours aussi vives en ce qui concerne le fonctionnement du registre de transparence. Il a été mis en place pour renfermer tous les contacts que les députés peuvent avoir avec une personne de l’extérieur qui tente d’influencer le travail législatif. Autrement dit, du lobbying.
Les pirates avaient déjà pointé les faiblesses du dispositif observant que des rendez-vous passaient à l’as. Des associations en visite n’étaient même pas au courant de l’existence d’un tel registre et les députés ne s’encombraient pas de ce type d’obligations nouvelles. «À défaut d’une telle inscription, il ne peut y avoir de contact organisé avec les députés», stipule le règlement de la Chambre.
Il reste des efforts à faire, ce que reconnaissent volontiers les verts, comme ils insistent sur l’importance de ces contacts extérieurs, qui leur permettent «de s’appuyer sur des informations, des connaissances et une expertise» dans tous les domaines et «de se forger une opinion éclairée dans le processus décisionnel».
Les verts veulent faire figure de bons élèves et appellent la Chambre des députés à suivre leur exemple. Depuis janvier 2022, les députés écolos et les responsables du parti inscrivent tous leurs rendez-vous dans un calendrier publié sur leur site internet en indiquant les thèmes abordés. Voilà ce qu’ils aimeraient voir à la Chambre des députés, à la place d’un «livre d’or» d’aucune utilité, qui ne contient que des noms, sans autres informations sur les discussions.
«Ce faisant, nous allons encore plus loin que ne l’exigent les règles de transparence actuelles de la Chambre», indiquent les verts. Le règlement actuel n’inclut pas la responsabilité des députés, et le registre de transparence ne fournit pas non plus d’informations claires sur le contenu, le lieu et l’heure des réunions organisées. «À notre avis, le registre de transparence de la Chambre n’est donc pas à la hauteur de ses propres ambitions.»
Revenus immobiliers
Pour plus de transparence, la « Déclaration des intérêts financiers », réformée en 2021, a introduit deux nouvelles catégories, et les verts ne sont pas étrangers à cette avancée, rappellent-ils. Cependant, ils souhaiteraient que figure dans le tableau une colonne supplémentaire pour les revenus supérieurs à 200 000 euros.
De plus, en ce qui concerne les revenus immobiliers, les appartements qui ne sont pas gérés et rentabilisés par une SCI (société civile immobilière) n’ont pas à être déclarés par les députés, selon le règlement de la Chambre, et il serait préférable qu’ils le soient, estiment les écolos.
En ce qui concerne la participation des parlementaires dans les entreprises, des informations sur leurs secteurs d’activité nationaux et internationaux «contribueraient également à renforcer la transparence et renseigneraient sur leur influence potentielle sur lesdits parlementaires», complètent les députées.
Une vieille revendication refait surface régulièrement et elle se réfère à la publicité des réunions de commissions. Un souhait de longue date qui est en passe d’être exaucé à en croire le président du Parlement, Fernand Etgen, qui déclarait récemment dans une interview être disposé à diffuser les réunions des différentes commissions dans une première phase pilote.
Je suis vraiment étonnée: Je pensais jusqu’à présent que le parti écolo faisait partie de la coalition gouvernementale. Or, les ministères gérés par des représentants de leur parti ne se sont pas particulièrement illustrés par la transparence. En tant que simple citoyen, ill est toujours extrêmement difficile d’obtenir des renseignements ou accès à des documents administratifs qui devraient être publics tels que notamment des études réalisées pour le compte de ces ministères ou des informations concernant des projets publics.