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Le tunnel Schieburg rouvrira après les vacances de Pâques


Les travaux vont d’abord consister à stabiliser la zone de l’éboulis afin de retirer les gravats en toute sécurité. (Photo : cfl)

Après l’effondrement du tunnel Schieburg l’été dernier, la circulation des trains entre Kautenbach et Clervaux a dû être interrompue. Si une reprise en fin d’année a d’abord été évoquée, elle n’interviendra finalement qu’au printemps prochain.

Le 27 août dernier, un éboulement se produisait dans le tunnel Schieburg alors que celui-ci était en maintenance. Si l’incident n’a fait aucun blessé, le trafic ferroviaire est depuis interrompu entre Kautenbach et Clervaux. La circulation des voyageurs est assurée par des bus de substitution ainsi que les RGTR tandis que des mesures et des travaux ont été entamés pour rétablir la ligne 10. Mais après avoir d’abord annoncé un retour à la normale pour le 11 décembre, les CFL ont rapidement fait marche arrière sans annoncer de nouvelle date.

Mardi matin, la direction a organisé une nouvelle conférence de presse afin de détailler l’avancée du chantier et donner une nouvelle fenêtre pour la réouverture. Selon les dernières estimations, la ligne 10 devrait pouvoir reprendre après les vacances de Pâques soit le lundi 17 avril 2023. «C’est un planning serré qui pourrait encore évoluer en cas d’intempéries», note le directeur général, Marc Wengler. Mais cette fois, la compagnie semble assez confiante sur l’échéance annoncée.

Depuis l’éboulement, elle a en effet lancé plusieurs analyses afin d’identifier le problème et comprendre comment cet incident a pu se produire alors que les dispositifs de sécurité avaient été respectés. Des forages de 50 à 75 m de profondeur ont d’abord été réalisés et des passages caméras mis en place pour localiser la cavité à l’origine de l’éboulement, mais aucun résultat net n’a pu être obtenu. «Les sondages indiquaient une grande masse instable d’éléments rocheux encastrés», précise Henri Werdel, directeur de la gestion des infrastructures.

Un éboulement toujours inexpliqué

Des analyses tomographiques (électriques et sismologiques) ont alors été lancées et ont permis de confirmer l’existence d’une masse rocheuse instable juste au-dessus du tas de pierres, à l’intérieur du tunnel. Plusieurs scans laser complémentaires ont permis d’exclure que la voûte du tunnel s’était déformée lors de l’éboulement.

Pour le directeur général des CFL, Marc Wengler, il n’y a pas lieu de lancer une campagne d’analyse de tous les ouvrages d’art puisque ce sont les travaux d’entretien eux-mêmes qui ont participé à l’éboulement du tunnel Schieburg. Photo : hervé montaigu

Pour autant, les CFL n’expliquent toujours pas comment cet accident a pu se produire même si quelques pistes émergent. «On peut dire que nous avons joué de malchance», affirme Marc Wengler. «La cavité se trouve pile sous l’endroit où nous avons creusé. Quelques dizaines de mètres à côté, il n’y aurait pas eu de problèmes.» Les fortes chaleurs ont asséché la roche, ce qui aurait pu favoriser le glissement

Maintenant que les CFL ont une image plus précise de la situation, un phasage des travaux a pu être établi. Le chantier va d’abord devoir stabiliser l’éboulis lui-même afin de retirer les gravats en toute sécurité. Du béton va donc être coulé en dessous tandis que la cavité au-dessus sera stabilisée via des injections de billes d’argile expansée. De nouveaux ancrages permettront de solidariser les éléments injectés avec la roche saine. Les ouvriers pourront ensuite procéder au reprofilage de la voûte et poser de nouveaux cintres. Il ne restera alors plus qu’à remettre en état les infrastructures ferroviaires.

Pas d’analyse sur d’autres infrastructures

Selon les CFL, la méthode de travail choisie devrait permettre de «réduire sensiblement» la durée des travaux puisqu’aucune modification de la voie n’est à prévoir. L’organisation en travail posté ainsi que des demandes de dérogation aux congés collectifs pour certains de corps de métier impliqués permettront aussi un avancement rapide du chantier. Les CFL sont en revanche incapables de donner pour l’heure une estimation du coût des travaux. «Notre priorité était d’avancer sur les moyens à mettre en œuvre et de déterminer une méthode de travail», avance Marc Wengler.

Malgré cet incident, la compagnie ne souhaite pas lancer d’analyses sur d’autres ouvrages d’art. Pour le directeur général, ce sont bien les travaux d’entretien qui ont causé cet éboulement. Celui-ci n’aurait selon lui pas pu avoir lieu dans les conditions habituelles d’utilisation du tunnel. «Il n’y a pas lieu de lancer une campagne d’analyse, d’autant que tous nos ouvrages sont contrôlés tous les cinq ans. En revanche, nous pourrons nous servir de l’expérience acquise sur ce chantier lors de futurs travaux d’entretien.»

Les solutions de substitution

Mises en place dès le 12 septembre, et renforcées le 3 octobre, les mesures de substitution vont continuer jusqu’au retour à la normale de la circulation :
> Des bus relient directement Ettelbruck à Clervaux, la durée du trajet est de 42 minutes.
> Une autre ligne dessert Ettelbruck, Wilwerwiltz Drauffelt et Clervaux-Troisvierges, pour une durée totale de 49 minutes.
> Des bus circulent entre Kautenbach et Clervaux, en desservant Wilwerwiltz et Drauffelt, pour un trajet de 34 minutes. Chacune de ces lignes passe une fois par heure dans chaque sens.

En parallèle, l’administration des Transports publics, qui a déjà adapté son offre de bus RGTR, va mettre en place des mesures supplémentaires :
> Maintien de la ligne temporaire 179 (Ettelbruck – Clervaux)
> Maintien des renforts de la ligne 174 (Troisvierges – Hosingen) ainsi que prolongation de certaines courses vers
Ettelbruck en heures de pointe
> Adaptation des horaires des lignes 146 (Wiltz – Kautenbach), 147 (Wiltz – Goebelsmühle) et 153 (Wiltz – Kautenbach)
pour améliorer la correspondance avec les trains.

Tous les horaires sont consultables sur CFL.lu ou sur l’application CFL mobile.