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Le télétravail s’impose au Luxembourg


Le télétravail est de plus en plus répandu au Luxembourg.

D’après une étude de la Chambre des salariés, près d’un tiers des travailleurs du pays ont eu régulièrement recours au télétravail en 2023. Sans surprise.

Pour la Chambre des salariés (CSL), le télétravail reste populaire au Luxembourg. Malgré une baisse après la pandémie, près d’un tiers des salariés ont télétravaillé en 2023, contre 40 % en 2021 et 35 % en 2022. Un chiffre en baisse, donc, après une flambée notamment chez les frontaliers.

Mais comment ces salariés souhaitent répartir leur temps de travail entre les locaux de l’entreprise et le télétravail à domicile ? Interrogés sur cette question, 57 % de l’ensemble des catégories professionnelles du pays souhaitent télétravailler au moins une fois par semaine et un tiers (32 %) veulent travailler plus de la moitié de leur temps de travail, voire l’entièreté, à leur domicile.

Une possibilité qui ne peut être envisagée sans matériel adéquat. Heureusement, en 2023, seulement 10 % des salariés estiment être mal ou très mal équipés pour le télétravail. Un chiffre en baisse par rapport à 2021. A contrario, 70 % disent être bien ou très bien équipés pour le télétravail en 2023 : un bond de près de 61 % par rapport aux deux précédentes années.

Des coûts peu pris en charge

D’après cette enquête, seulement 24 % des employeurs ont pris en charge les coûts de communication liés au télétravail. C’est dans les secteurs de l’administration publique, de l’information et de la communication que les proportions de prises en charge par les employeurs sont les plus faibles. Contrairement aux secteurs financiers, d’assurance, les activités spécialisées, scientifiques et techniques par exemple.

De plus, 64 % des personnes interrogées déclarent que l’équipement informatique nécessaire est mis à leur disposition, 22 % partiellement et 12 % où ce n’est pas le cas. Seulement 2 % ont indiqué qu’ils n’avaient pas besoin d’équipement de télétravail. C’est dans l’industrie et les activités financières que le pourcentage de répondants spécifie que tout l’équipement informatique nécessaire au télétravail est fourni.

Mais ces salariés travaillent-ils dans de bonnes conditions ? D’après l’étude, les travailleurs estiment globalement pouvoir travailler sans être dérangés : ils sont 85 % à travailler dans de bonnes conditions. En 2021, 13 % ont déclaré pouvoir faire du télétravail dans une très faible mesure sans être dérangés. Un chiffre qui tombe à 4 % en 2023!

Une vie de famille peu compatible

Mais tout n’est pas rose dans le monde du télétravail. L’une des raisons qui rend la pratique parfois difficile, selon cette enquête, est la prise en charge de la garde des enfants pendant le travail. Une réponse fréquente notamment dans la classe d’âge des 35-44 ans (13 %). Les commerçants, vendeurs, travailleurs de l’administration publique, de la défense ou de l’enseignement sont les plus touchés ainsi que les salariés travaillant en horaires décalés comme le soir, la nuit ou le week-end.

La majorité des répondants (60 %) ont indiqué ne pas effectuer du télétravail sur des jours fixes. Ce sont ainsi les travailleurs frontaliers qui varient le plus souvent leurs jours de télétravail, notamment dans les secteurs de la construction, de la santé et de l’action sociale. Dans 88 % des cas, les jours de télétravail varient à la demande du salarié et dans 12 % à la demande de l’employeur.

Les conflits travail-vie privée et les risques de burn-out sont plus élevés chez les salariés devant concilier travail et garde d’enfants ou ayant des jours de télétravail variables à la demande de l’employeur. Malgré ces (quelques) points noirs, la pratique du télétravail reste une question essentielle au Luxembourg, notamment pour le recrutement.

Pour rappel, en février dernier, les syndicats OBGL, LCGB et ALEBA s’étaient tous accordés pour offrir deux jours de télétravail par semaine à tous les employés du pays, frontaliers comme résidents. Une décision qui reviendra finalement au gouvernement, qui s’est laissé jusqu’au 1ᵉʳ janvier 2025 pour trancher.

La prise en charge de la garde des enfants reste l’une des difficultés majeures du télétravail. Photo : capture d’écran csl