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Le sexagénaire volait les vélos dans les mBox


Entre l'été 2017 et début 2018, un certain nombre de cyclistes ont eu une mauvaise surprise en voulant récupérer le vélo qu'ils avaient placé dans une mBox. (illustration Didier Sylvestre

Muni de sa mKaart, le sexagénaire accédait aux parcs à vélos près des gares. Et à l’aide d’une pince coupante, il sectionnait les cadenas des deux-roues… Le vol de 14 vélos a fait l’objet d’un premier procès jeudi.

« Qu’est-ce que vous avez fait de ces vélos ? Personne n’a besoin de 14 vélos…

– Je les sortais d’une mBox pour les remettre dans une autre box.

– Cela n’a aucun sens de voler un vélo et de le remettre dans une autre box.

– À l’époque, j’étais dans une sévère dépression. J’ai passé quatre mois au CHNP d’Ettelbruck… »

Les vols pour lesquels António (62 ans) comparaissait, jeudi matin devant la 12e chambre correctionnelle, ont été commis entre mi-juillet 2017 et début 2018. Mais le tribunal attend toujours une véritable explication du sexagénaire pour son comportement. Une chose est néanmoins certaine : il procédait toujours de la même manière. À l’aide de sa mKaart sur laquelle était chargé son abonnement aux parcs à vélos mBox il accédait aux box situés près de différentes gares. Avec une pince coupante, il sectionnait les cadenas à vélo. L’outil trouvé chez lui par la police prouve qu’il n’agissait pas sur un coup de tête. Au moyen d’une scie, il l’avait spécifiquement préparé. Il l’avait raccourci afin qu’on ne le voie pas se promener avec et pouvoir la glisser dans un sac à dos.

Par «frustration»

C’est au mois de janvier 2018 que le SREC Esch avait été chargé de l’enquête. Le Verkéiersverbond, le gestionnaire des mBox, avait porté plainte après le signalement de plusieurs vols de vélos. Il avait constaté une certaine coïncidence entre la date des vols et l’utilisation de la mKaart que détenait António. Autre particularité qui avait attisé les soupçons sur le sexagénaire : sur la carte multifonctionnelle sur laquelle était chargé l’accès aux parcs à vélos mBox, jamais aucun titre de transport n’avait été chargé. Son utilisateur ne s’en était jamais non plus servi pour prendre le train.

L’analyse des caméras de vidéosurveillance dont étaient équipés certains sites avait permis de pincer le suspect : muni d’un sac à dos, il entrait dans la mBox sans vélo ou entrait avec un vélo X et en ressortait avec un vélo Y… Les images montrant un homme avec une calvitie correspondant à la photo de la carte d’identité qu’António avait déposée lors de la souscription de son abonnement mBox, la police avait organisé une perquisition à son domicile. Les agents y avaient retrouvé un vélo, la batterie d’un vélo électrique, une sacoche pour vélo… ainsi que la fameuse pince coupante et la mKaart qui lui donnait accès à tous les parcs à vélos du pays.

Lors de son audition à la police, le sexagénaire avait reconnu le vol d’au moins 20 vélos : Il avait parlé de vols commis par «frustration». Lui aussi se serait un jour fait voler son vélo. Il aurait utilisé les vélos pour faire ses déplacements. Ainsi lui arrivait-il d’en prendre un à Luxembourg-Gare et de le déposer à Bettembourg pour en piquer un autre qu’il déposait alors à Ettelbruck… Grâce aux indications livrées par le sexagénaire, la police avait pu retrouver certains des vélos dans cinq à six mBox. À l’aide des cadenas sectionnés, il avait fait semblant de raccrocher les vélos dérobés.

Cinq parties civiles

S’il a déclaré ne pas avoir eu l’intention de les vendre, le parquet a eu du mal à le croire : «Il prétend avoir utilisé les vélos pour ses déplacements. Mais tous les vélos n’ont pas été retrouvés. Ce qui met un peu à mal ses explications.»

«Comme il a fait cela pendant des mois, il mérite une peine de 18 mois», a estimé le parquetier. En raison de l’absence d’antécédents, la peine pourrait néanmoins être assortie d’un sursis. Pour s’assurer que les victimes seront dédommagées, il propose d’assortir la peine d’un sursis probatoire. «Une amende n’est pas nécessaire, la priorité étant le dédommagement des victimes», a-t-il enfin estimé, rejoignant par là les plaidoiries de la défense «La semaine qu’il a passée en prison lui a servi de leçon», avait ajouté Me Karine Dos Santos.

Dans ce dossier, seules six victimes ont pu récupérer leur vélo, mais endommagé ou rouillé. Cinq des quatorze victimes se sont constituées parties civiles jeudi. Disparition d’une remorque pour enfant, d’un vélo Scott, d’un autre de la marque Tern Link, récupération du vélo électrique, mais sans batterie : les vols ont causé plus d’un embarras. Les parties civiles réclament un total de près de 2 500 euros de dommages et intérêts.

Le tribunal rendra son jugement le 13 juin.

Fabienne Armborst

Un commentaire

  1. Merci d’avoir publié cet article, qui du coup me permet d’être au courant que la personne qui a peut-être volé mon vélo dans une m-Box de la gare de Luxembourg-ville a été retrouvée. Par contre ce qui me chagrine c’est que malgré le fait que j’ai fait une déclaration de vol à la police, je n’ai eu aucun retour de leur part, car mon vélo a bel et bien été volé dans la période fin 2017 début 2018 !!!

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