Accueil | A la Une | Le Service psychosocial au chevet des agents au bout du rouleau

Le Service psychosocial au chevet des agents au bout du rouleau


Certains agents à la maison communale de Contern avaient dénoncé un climat de travail toxique. Des cas pour le Service psychosocial de la fonction publique. (Photo : tania feller)

L’exemple de Contern, qui avait fait du bruit il y a deux mois, a donné prétexte à une question parlementaire sur la prise en charge des agents qui n’en peuvent plus. Près de 4 000 cas depuis 2015.

À la mi-septembre, les rumeurs relatives au climat de travail malsain au sein de l’administration communale de Contern avaient fait réagir l’OGBL, qui n’avait pas hésité à parler d’une atmosphère de travail toxique. Les arrêts maladie et démissions ne se comptaient plus.

«Un climat de travail toxique entraîne non seulement l’insatisfaction des collaborateurs, mais aussi de sérieux problèmes de santé psychiques et physiques. L’augmentation des maladies liées au stress, comme le burn-out et la dépression, est particulièrement grave», notait le syndicat. Les partis d’opposition au sein du conseil communal attiraient aussi l’attention sur des dysfonctionnements à la maison communale de Contern et pointaient le doigt en direction du collège des bourgmestre et échevins responsable de ce malaise, selon eux. Une quinzaine de personnels avaient quitté l’administration communale, dont neuf sur démission.

Dans une question parlementaire, déi Lénk se demande comment les fonctionnaires en général sont pris en charge dans ces cas extrêmes, dans la mesure où les personnels concernés faisaient état d’un environnement de travail marqué par la peur, la délation et la diffamation.

Le Service psychosocial de la fonction publique, chargé de la prévention des risques psychosociaux dans la fonction publique, est là pour accueillir les victimes de harcèlement. Depuis sa création fin 2015, environ 3 900 agents se sont adressés à lui, renseigne le ministère de l’Intérieur. À ces consultations individuelles s’ajoutent de nombreuses interventions en équipe, y inclus la résolution de conflits, l’analyse des risques psychosociaux ou des formations qui font partie des outils de prévention des risques psychosociaux.

Ce service est compétent pour l’ensemble des agents de la fonction publique, étatique et communale, ceci dans une optique d’accompagnement des chefs d’administration qui ont comme obligation d’assurer la sécurité et la santé de tout agent, y compris dans des cas de harcèlement.

Le Service psychosocial est aussi compétent dans la prise en charge psychologique des agents en souffrance (sous le secret professionnel). Il ne peut et ne sait ni enquêter, ni juger, ni prendre de décisions dans le contexte du harcèlement.

Les interventions dans un contexte de conflit au travail représentent la majorité des motifs pour lesquels le Service psychosocial a été contacté jusqu’à présent. Parmi l’ensemble des demandes, le ministère indique qu’environ 10 % émanent du secteur communal. Impossible de savoir si, dans le cas de Contern, le Service psychosocial de la fonction publique a été sollicité, pour des raisons évidentes de confidentialité.

À Contern, une prochaine rencontre

L’affaire de Contern n’est pas pour autant terminée. Le ministère des Affaires intérieures a été contacté par la bourgmestre de la commune et un syndicat. Une entrevue a eu lieu avec la bourgmestre, une autre est prévue prochainement avec le collège échevinal et le syndicat. Le ministère décidera des suites éventuelles à donner, même si la loi ne lui attribue pas de compétence en matière de gestion du personnel communal.

La loi communale dispose que la direction et la surveillance du personnel relèvent du collège échevinal en sa qualité de chef d’administration. Au cas où la réponse du collège ne donne pas satisfaction au fonctionnaire, il lui est loisible de s’adresser au ministre des Affaires intérieures, qui procédera à une analyse juridique de la situation et fera parvenir ses conclusions aux deux parties concernées.