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Le secteur de la construction soulagé


Ce plan de 150 millions d’euros vise l’accès au logement, la rénovation énergétique et le développement des compétences professionnelles. (Photo : fabrizio pizzolante)

Le gouvernement a décidé de soutenir le secteur de la construction à hauteur de 150 millions d’euros pour se substituer aux investisseurs privés freinés par une conjoncture défavorable.

L’État ne lésine pas pour soutenir le secteur de la construction qui tire la langue en encaissant les crises successives. Après la pandémie, la guerre en Ukraine, l’inflation et l’envolée des taux d’intérêt, les déconvenues s’accumulent et 150 millions ne seront pas de trop pour soulager le secteur. Les PME, les communes et les ménages profiteront de ce nouveau paquet de mesures, élaborées par un groupe interministériel sous la direction du ministre du Logement.

Ce «plan ambitieux», selon le gouvernement, vise l’accès au logement, la rénovation énergétique et le développement des compétences professionnelles. À quoi va servir cette enveloppe?  À combler le déficit d’investissements privés, l’État ayant maintenu la barre haut, en dépit de multiples problèmes d’approvisionnement de matières premières ou de l’évolution du taux d’intérêt. Ce supplément vient s’ajouter au budget voté de 1,13 milliard d’euros d’investissement public dans la construction. Les communes sont appelées à en faire autant de leurs côtés.

Comment sera répartie cette enveloppe? À travers une série de mesures qui arrivent en rafales. Le gouvernement va acquérir des projets de logements en VEFA (vente en état futur d’achèvement) «dont le démarrage des travaux est imminent, mais freiné par le manque d’acquéreurs potentiels». Seuls les logements abordables bénéficiant d’une aide à la pierre seront concernés. Des projets de rénovation énergétique seront menés tous azimuts pour le logement, avec, entre autres, un projet pilote pour les copropriétés.

Le gouvernement veut gagner du temps et surtout adapter les dépenses. Une des mesures phares consiste à faire passer de 40 à 60 millions le seuil prévu pour toutes les dépenses qui nécessitent une loi spéciale. Cela permettra d’accélérer toute acquisition par l’État d’une propriété immobilière et toute réalisation au profit de l’État d’un projet d’infrastructure ou d’un bâtiment.

Un chapitre est réservé aux crèches, aux maisons relais et aux maisons de jeunes qui pourront compter sur des aides financières supplémentaires pour investir dans leurs infrastructures, soit un soutien pour les communes, les associations et les fondations conventionnées. Trois appels à projets seront lancés pour la construction de nouvelles structures d’aide à l’enfance et à la famille, comme de nouveaux centres d’insertion socioprofessionnelles (CISP).

L’artisanat satisfait

Les entreprises seront encouragées, jusqu’à la fin de l’année 2024, à investir dans des mesures améliorant «substantiellement» leur impact environnemental. Le montant maximal de l’aide ne peut dépasser 100 000 euros et l’enveloppe totale s’élève à 7,5 millions d’euros.

Pour voler au secours des PME actives sur le marché privé de la construction, mais qui n’ont plus de commande, le gouvernement propose de leur ouvrir les marchés publics, en particulier pour les projets d’entretien et de rénovation de moindre envergure, vite réalisables et susceptibles d’être avancés.

Pour les ménages, les aides individuelles d’accès aux nouveaux logements seront renforcées. Toute la task force qui a élaboré ce plan, dont le ministre du Logement, Henri Kox, le ministre des Classes moyennes, Lex Delles, et le ministre de l’Économie, Franz Fayot, a reçu les félicitations de la Chambre des métiers. Elle considère que ce paquet de mesures est «un levier susceptible de stabiliser le secteur de la construction confronté à de fortes incertitudes vu la baisse significative de la demande de logements».