Retour en forme d’abécédaire des cinq années de François Hollande passées à la présidence de la République française, à quelques jours de la passation de pouvoirs avec le nouveau président Emmanuel Macron. Un quinquennat marqué par les attentats qui ont ensanglanté la France, le scandale Cahuzac, mais aussi la loi autorisant le mariage pour tous.
A comme Attentats. Le quinquennat est marqué par une série sans précédent d’ attentats jihadistes sur le sol français (239 morts au total) : Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher en janvier 2015, Paris et Saint-Denis dix mois plus tard, le 13 novembre, la Promenade des Anglais à Nice le 14 Juillet 2016… ou dernièrement sur les Champs-Élysées. Salué après ses appels à l’unité nationale et pour la mobilisation de l’exécutif, François Hollande a proposé d’introduire dans la Constitution la très controversée déchéance de nationalité, avant d’y renoncer.
B comme Barkhane. Du nom de l’opération de contre-terrorisme (ex « Serval ») menée par l’armée française au Mali et dans plusieurs pays du Sahel (Mauritanie, Mali, Niger, Tchad et Burkina Faso). François Hollande engage aussi les militaires en Centrafrique en 2014 pour tenter d’enrayer les violences intercommunautaires, et au Levant contre le groupe État islamique.
C comme Cahuzac. L’ex-ministre du Budget est au centre du plus retentissant scandale du quinquennat, avec la révélation à l’automne 2012 par Mediapart de l’existence de comptes non déclarés à l’étranger. Le ministre nie énergiquement puis démissionne le 19 mars 2013 après l’ouverture d’une information judiciaire. Jérôme Cahuzac est condamné en décembre 2016 à trois ans de prison ferme et cinq ans d’inéligibilité, mais fait appel. L’affaire débouche sur l’adoption d’une loi de transparence de la vie publique. C comme Chômage. Référence à l’évolution tendancielle du chômage, vite devenue le boulet du quinquennat. En septembre 2012, déjà sous pression, François Hollande promettait d’inverser sa progression dès l’année suivante, avant d’y lier sa candidature à un second mandat. Son échec scelle ses espoirs de se représenter.
E comme Environnement. La COP 21 débouche en décembre 2015 sur l’Accord de Paris par lequel les représentants de 195 pays s’engagent à lutter contre le changement climatique, impliquant une transition énergétique radicale aux dépens des énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz).
F comme Finance. « Mon véritable adversaire (…) c’est le monde de la finance », avait lancé François Hollande en campagne. Une partie de la gauche l’a accusé d’avoir trahi l’esprit de ce discours. F comme Frondeurs. Groupe de députés socialistes hostiles à la politique de l’offre amorcée début 2014. En juillet 2016 ils tentent de déposer une motion de censure pour faire tomber le gouvernement sur le projet de loi travail porté par la ministre Myriam El Khomri.
G comme Gayet. En janvier 2014, le magazine Closer publie des photos du chef de l’État à scooter, casque sur la tête, rejoignant l’actrice et réalisatrice Julie Gayet.
H comme Humour. « La France n’a pas de candidat », lance à la cantonade François Hollande après le renoncement du pape Benoît XVI. Le chef de l’État n’a jamais renoncé aux traits d’esprit qui ont accompagné sa carrière.
J comme Journalistes. François Hollande dialogue souvent avec les journalistes. Mais en octobre 2016, la parution d’Un président ne devrait pas dire ça (Stock), pavé de de plus de 600 pages basé sur 60 heures d’entretiens accordés à Gérard Davet et Fabrice Lhomme, ponctué de confidences acerbes sur les acteurs du quinquennat et de révélations sur la politique de sécurité, provoque des dégâts irrémédiables : lâchage du président de l’Assemblée Claude Bartolone puis de Manuel Valls, jusqu’au renoncement présidentiel.
L comme Leonarda. Face à la polémique sur cette collégienne rom expulsée avec sa famille vers le Kosovo en octobre 2013, François Hollande propose publiquement à la jeune fille de « poursuivre sa scolarité en France ». Refus en direct de Leonarda sur les chaînes d’information en continu et humiliation médiatique du chef de l’État.
M comme Mariage pour tous. Le 23 avril 2013, est définitivement adoptée la loi autorisant le mariage et l’adoption pour les couples de même sexe, promesse de campagne qui a suscité des mois de débats enflammés et de très importantes manifestations d’opposants sous la bannière de la « Manif pour tous ».
Q comme 49-3. En recourant à l’arme du 49-3 pour faire passer des réformes comme la loi Macron ou la loi travail, le chef de l’État s’est mis à dos gauche et syndicats, portant un coup fatal au dialogue social qu’il avait érigé en méthode.
R comme Renoncement. Le 1er décembre 2016, François Hollande, plombé par une impopularité record et lâché dans son propre camp annonce qu’il ne briguera pas de nouveau mandat. Il est le premier président de la Ve République à se résoudre à un tel renoncement.
T comme Tulle. C’est là qu’il a débuté sa carrière politique avec une défaite aux législatives en 1981 face à Jacques Chirac. Tour à tour maire de Tulle, député, président du Conseil général, François Hollande se revendique corrézien. « Je serai autant qu’il me plaira ici en Corrèze », dit-il le 7 mai à Tulle, où il est venu voter pour son successeur.
U comme état d’Urgence. Ce régime d’exception est décrété au soir des attentats de novembre 2015, et prolongé cinq fois (jusqu’au 15 juillet 2017), du jamais vu depuis la guerre d’Algérie. Il permet à l’autorité administrative de restreindre les libertés sans passer par l’autorité judiciaire : perquisitions, assignations à résidence, écoutes, surveillance des sites sensibles…
V comme Valérie Trierweiler. Au soir de l’élection de François Hollande, sa compagne, jalouse de la bise que son compagnon vient de déposer sur la joue de Ségolène Royal, lui intime : « Embrasse-moi sur la bouche ». En pleine campagne des législatives, elle tweete son soutien à Olivier Falorni, adversaire de Ségolène Royal. Quelques jours après la révélation de la liaison présidentielle avec Julie Gayet, elle est congédiée en janvier 2014. Quelques mois plus tard, elle publie un livre règlement de comptes intitulé Merci pour ce moment, accusant son ex-compagnon de parler de « sans-dents » pour désigner les pauvres.
Z comme zone euro. François Hollande s’investit dans le sauvetage de la zone euro qui menace d’éclater avec la crise grecque et les crises bancaires en Espagne et en Italie. Il prône la création d’un « gouvernement de la zone euro » avec « un budget spécifique ainsi qu’un Parlement pour en assurer le contrôle démocratique », une idée ensuite relayée par le candidat du PS battu à la présidentielle Benoît Hamon.
Le Quotidien/AFP
Et surtout C comme catastrophe!