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Le petit Enzo est bien mort d’une gastro-entérite aiguë, mais les questions des parents demeurent


Enzo, 4 ans et demi, est décédé le samedi 11 février à la Kannerklinik, après deux passages aux urgences du CHEM dès le mercredi soir puis le vendredi matin. (photo DR)

Les parents du petit Enzo, mort le 11 février à la clinique pédiatrique du CHL, ont eu accès au rapport d’autopsie : leur fils de 4 ans et demi est décédé d’une gasto-entérite aigüe, rapidement aggravée par une infection bactérienne généralisée. Leurs questions demeurent quant aux dysfonctionnements de la chaîne médicale.

Ce couple de Peppange cherche toujours à comprendre comment Enzo a pu succomber ce samedi 11 février, alors qu’il avait été amené trois jours plus tôt aux urgences du centre hospitalier Emile-Mayrisch (CHEM), à Esch-sur-Alzette, avant que son état n’empire sans une prise en charge adéquate à temps. Pourquoi la chaîne médicale n’a-t-elle pas fonctionné ?

Patricia et Roman, les parents du petit Enzo, ont communiqué ce jeudi à la presse les derniers éléments de cette affaire tragique. Ils ont été reçus cette semaine par le directeur de la Santé, Jean-Claude Schmit, chargé d’une instruction par la ministre de la Santé. Celui-ci leur a fait part du rapport d’autopsie et des conclusions de son instruction, sur la base des dossiers médicaux du CHEM et de la Kannerklinik, rapportent les parents.

Ils écrivent : « L’instruction a montré que notre fils Enzo a présenté un tableau de gastro-entérite aiguë qui s’est rapidement aggravée par une atteinte importante de l’intestin. Les vomissements et la souffrance intestinale ont favorisé la déshydratation et ont conduit, dans un deuxième temps, à une infection bactérienne généralisée. L’ensemble de ces facteurs a fait que l’état général de notre fils s’est dégradé et qu’il est décédé malgré les efforts de soins et de réanimation de la Kannerklinik. »

Beaucoup d’interrogations

Enzo avait été amené une première fois aux urgences du CHEM dès le mercredi soir, puis une seconde fois le vendredi matin. Son état n’avait cessé d’empirer mais ce n’est que dans la nuit de vendredi à samedi qu’il avait été transporté à la Kannerklinik où il était décédé le samedi matin.

Ce diagnostic établi, les parents attendent désormais le rapport final du directeur de la Santé, auquel ils ont posé plusieurs questions restant en suspens :

  • « Pourquoi mercredi soir 8 février l’hôpital de Dudelange nous a envoyé à Esch plutôt qu’à la Kannerklinik ? Pourquoi le médecin de garde de la pédiatrie qui a fait la consultation le mercredi soir 8 février ne nous a pas informés qu’en cas de persistance des symptômes les jours suivants, (il fallait) nous rendre directement à la Kannerklinik ?
  • Pourquoi lors de la consultation du vendredi matin 10 février, ce même médecin qui a consulté Enzo le mercredi 8 au soir, a refusé de faire une perfusion sous motif qu’il ne faut pas le traumatiser, malgré la demande de la maman qui lui explique qu’il a des douleurs très violentes au ventre et que l’enfant ne s’alimente plus et vomit tous les liquides depuis le mercredi soir, soit plus de 36 heures ?
  • Pourquoi le vendredi matin 10 février, il n’y a pas eu d’investigations plus approfondies par ce même médecin, comme par exemple une prise de sang ou même une hospitalisation ? Pourquoi le médecin de garde de la pédiatrie d’Esch n’était pas un pédiatre, et pourquoi les parents n’en sont pas informés lors des consultations ? »

« Nous souhaitons que tout ceci ne se reproduise jamais plus »

Les parents d’Enzo sont bien décidés à faire toute la lumière sur ce drame. « La suite ? On verra en fonction des réponses qui nous seront fournies. Nous espérons, en tous cas, obtenir ces réponses », indique Roman, le papa, qui témoigne de la « grande gentillesse » du Dr Schmit, qui les a rencontrés « à plusieurs reprises ». « Il joue un rôle neutre, ne prenant parti ni pour l’hôpital ni pour nous, la famille. »

En plein deuil, Roman et Patricia espèrent que ce drame soit le dernier : « Nous souhaitons que tout ceci ne se reproduise jamais plus pour d’autres enfants, et qu’une meilleure organisation des urgences pédiatriques au CHEM soit mise en place, d’autant que nous n’avons à aucun moment eu à faire à un pédiatre, et ce sans le savoir. »

Et le papa d’ajouter : «Nous souhaitons sensibiliser tous les parents sur le fait qu’en 2017, des enfants puissent malheureusement décéder d’une gastro-entérite aigüe. Dans ce sens, je souhaite lancer un appel selon lequel certaines pathologies ne doivent pas être prises à la légère. Malheureusement, nous sommes tombés dans une période de nombreuses gastro-entérites, mais la nôtre a été fatale. »

Le Quotidien

La chronologie de ce drame : Décès d’Enzo, 4 ans, à l’hôpital : la famille cherche à comprendre