C’était une vieille revendication de l’OGBL, qui voulait une solution au problème de la limite des 52 semaines d’arrêt pour cause de maladie. L’objectif étant de ne pas perdre son emploi.
L’OGBL prépare le terrain pour la prochaine quadripartite Santé et s’est entretenu à cet effet avec le ministre de la Sécurité sociale, Romain Schneider. L’amélioration des prestations reste l’objectif du syndicat pour profiter de l’excellent bilan de la Caisse nationale de santé (CNS).
«Nous nous accordons à dire qu’il ne faut pas baisser les cotisations, mais introduire de nouvelles prestations ou les améliorer selon une enveloppe financière à fixer en quadripartite», indique le ministre Romain Schneider. Ce sont les soins dentaires et visuels qui sont particulièrement concernés avec des améliorations dans la prise en charge pour les enfants et les jeunes adultes. Ce que le ministre avait déjà annoncé lors de la dernière quadripartite.
L’OGBL tenait à rappeler ses revendications, d’où le rendez-vous jeudi avec le ministre. «Nous avons insisté sur les soins en matière d’orthodontie afin que le délai de renouvellement d’une prothèse ou d’un appareil soit réduit. Actuellement, il faut attendre 15 ans et c’est beaucoup trop long», explique Carlos Pereira, membre du bureau exécutif de l’OGBL.
Autre demande pressante du syndicat : le remboursement des plombages blancs (en composite), alors que la nomenclature ne reconnaît que les amalgames gris. Pour les yeux, le syndicat insiste également pour réduire le délai de renouvellement des lunettes. «Ici aussi, il faut attendre trop longtemps. Trois ans c’est trop !», juge Carlos Pereira. En outre, le syndicat réclame une aide financière supplémentaire pour les verres, comme il le revendique de longue date.
Prolonger les 52 semaines
Le syndicat est reparti plein d’espoir après la discussion avec le ministre Romain Schneider. «Une porte s’est ouverte concernant le remboursement des opérations au laser pour les yeux. Le ministre est d’accord pour mener une analyse de la prise en charge de ce type d’opération», se réjouit le représentant syndical.
La nouveauté fut sans doute la discussion sur le remboursement de la pilule contraceptive. On a longuement discuté sur la pilule pour les femmes, «et les hommes», précise Carlos Pereira. En effet, la pilule est prise en charge jusqu’à l’âge de 25 ans seulement et l’OGBL souhaiterait que cette prise en charge soit prolongée jusqu’à la ménopause à hauteur de 80% et idem pour le stérilet en cuivre. «Le Planning familial sera consulté sur ce sujet», indique-t-il encore.
Autre espoir : le renforcement annoncé du mi-temps thérapeutique et la possibilité de prolonger de quelques mois les 52 semaines d’arrêt pour des raisons médicales au-delà desquelles l’employeur peut se séparer de la personne invalide. «Mais ce sera une mesure réservée à des cas très particuliers de maladies lourdes et il n’y a pas plus d’une centaine de dossiers dans cette situation de malchance», explique Romain Schneider.
De précédentes propositions n’avaient pas abouti, mais cette fois le ministre veut travailler sur le mi-temps thérapeutique «à court terme», dit-il. «Au terme des 52 semaines, les gens cherchent à garder leur emploi malgré tout et l’instrument de congé thérapeutique peut jouer», affirme-t-il. «Il faut leur donner une chance de réintégrer l’emploi», conclut-il sur ce point.
Le ministre s’est engagé à déposer avant la fin de l’année un projet allant dans le sens voulu par les syndicats, dont c’est un des principaux sujets de préoccupation. «Le congé thérapeutique fait une phrase dans les statuts de la CNS, or il faut une base légale au niveau du code du travail et du code de la sécurité sociale», déclare Carlos Pereira.
Le bout du tunnel semble proche.
Geneviève Montaigu