En visite mardi au Luxembourg, le Premier ministre ukrainien a mesuré tout le soutien apporté à son pays, Luc Frieden affichant sa détermination et l’engagement du Grand-Duché aux côtés de Kiev face à la Russie.
Trois ans après sa rencontre avec Xavier Bettel – son homologue à l’époque –, le Premier ministre ukrainien, Denys Shmyhal, était de retour mardi au Luxembourg, dans des circonstances bien plus tristes, puisque cette visite de travail portait exclusivement sur la guerre en Ukraine et la contribution du Grand-Duché. Au cours d’une journée marathon, l’homme a enchaîné une série d’entretiens, la signature d’un accord de coopération et une audience avec le Grand-Duc Henri au Palais.
Des échanges cruciaux, au moment où l’Ukraine fait face à de sérieuses difficultés, affrontant plusieurs percées russes sur le champ de bataille, faute d’armes en nombre suffisant. Ce qui a récemment poussé le président Volodymyr Zelensky à presser ses alliés du G7 pour lui fournir des munitions «à temps».
Point sur lequel le chef du gouvernement luxembourgeois s’est engagé aujourd’hui, confirmant la participation du Luxembourg à l’initiative tchèque visant à acquérir 800 000 obus hors de l’Union européenne : «Des discussions auront lieu avec la Belgique et les Pays-Bas», a indiqué Luc Frieden, sans préciser l’épaisseur de l’enveloppe. Le gouvernement belge, lui, a déjà confirmé que 200 millions d’euros captés des intérêts des avoirs gelés russes seront versés.
Ce nouvel appui s’ajoute aux efforts déployés depuis deux ans maintenant par le Luxembourg, à de multiples niveaux, que ce soit politique, humanitaire, militaire ou financier. Au plan diplomatique, le pays pousse en faveur de l’entrée de l’Ukraine dans l’UE, pour «assurer la paix et la stabilité de la communauté», a rappelé Luc Frieden. «Une aide précieuse», estime Denys Shmyhal.
Du côté de l’aide militaire, l’accent est mis sur la coalition IT – groupe de pays soutenant les forces ukrainiennes dans le domaine des technologies de l’information et de la cybersécurité, piloté par l’Estonie et le Luxembourg. «Nous n’avons pas toutes les armes dont l’Ukraine a besoin, mais nous aidons avec nos propres moyens», a souligné le chef du gouvernement luxembourgeois.
Car il en est convaincu : «Si la Russie gagne, elle ne s’arrêtera pas aux frontières de l’Ukraine. L’Europe ne l’a pas réalisé en 2014 (NDLR : annexion de la Crimée) et en a pris conscience de façon très dure en 2022», a-t-il déploré.
Les milliards russes gelés dans le viseur
Au volet humanitaire, tandis que le Grand-Duché a accueilli un grand nombre de réfugiés sur son sol, c’est dans la reconstruction de l’Ukraine qu’il souhaite s’investir davantage. «Un exemple positif», juge Denys Shmyhal, qui a chaleureusement remercié son homologue, face à la presse.
«Nous sommes très reconnaissants pour tout ce que fait le Luxembourg, a-t-il répété, saluant l’intensification de la coopération entre partenaires avec le nouvel accord conclu ce mardi, portant sur un programme de soutien bilatéral au redressement de l’Ukraine. «Cela renforcera nos capacités», a affirmé le Premier ministre ukrainien.
«On se bat pour notre liberté, mais aussi celle de l’Europe», s’est-il permis de pointer, appelant à mettre la pression sur la Russie par tous les moyens, y compris en confisquant les milliards russes toujours gelés en Occident. Une piste examinée en ce moment même par les États-Unis et l’Europe. «Cet argent doit revenir à l’Ukraine, pour nous aider à gagner cette guerre et à reconstruire notre pays. Pour nous, c’est fondamental», a-t-il insisté.
Les deux hommes ont conclu leurs discours par une accolade forte et sincère. «Vous n’êtes pas seuls. Votre combat est aussi le nôtre», a glissé Luc Frieden.
De son côté, la nouvelle ministre de la Défense, Yuriko Backes, participait hier à la réunion de l’Ukraine Defense Contact Group (UDCG), qui rassemble une cinquantaine de pays dont les 32 Alliés de l’OTAN, organisée à Ramstein, en Allemagne.
Elle y a présenté le concept de la coalition IT, dont l’objectif consiste à fournir les équipements et logiciels nécessaires afin de moderniser et sécuriser l’infrastructure informatique et les capacités de communication des forces armées ukrainiennes. À ce jour, dix pays (Belgique, Danemark, Estonie, Islande, Italie, Lettonie, Lituanie, Luxembourg, Pays-Bas, Ukraine) en font partie et la Grande-Bretagne devrait bientôt les rejoindre. En 2023, le Luxembourg a déboursé 10 millions d’euros pour les premiers achats d’équipement sur la base des priorités définies par la Défense ukrainienne.
Depuis la dernière réunion de l’UDCG, la direction de la Défense luxembourgeoise a livré 6 000 obus, 4 000 mitrailleuses, 500 000 unités de munition, 10 générateurs ainsi que des équipements médicaux et des caméras thermiques de vision nocturne. «D’autres équipements ont déjà fait l’objet de contrats et seront livrés dans les prochaines semaines», a précisé Yuriko Backes, ajoutant que le Luxembourg va acquérir des drones supplémentaires, dans le cadre d’une coopération Benelux.
Quelle pitoyable sortie de ce frieden osant utiliser le pluralis majestatis.
Non..le combat des banderistes ukros n est certainement pas le mien.
En quoi le Luxembourg a -t-il le moindre intérêt dans cette Ukraine, pays de loin le plus corrompu en Europe et sur le point de perdre cette guerre?
Le but unique est-il de jeter de l’argent à la poubelle? Il semblerait que les luxembourgeois en ont plus besoin.