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Le LSAP veut faire valoir son «travail d’opposition constructif»


Les députés et collaborateurs de la fraction du LSAP se sont mélangés, vendredi, aux représentants de la presse pour tirer le bilan de l’année parlementaire. (Photo : hervé montaigu)

La fraction socialiste ne veut pas se contenter de fustiger le travail du gouvernement CSV-DP, pourtant qualifié de «chaotique». L’idée est bien plus de promouvoir des alternatives constructives.

Huit mois après son éviction du gouvernement, le LSAP a été, vendredi, le premier parti à présenter son traditionnel bilan de l’année parlementaire. Le rendez-vous était donné à la brasserie Kirchberg. Pas de trace de frustration, comme depuis le début de la législature, mais de la motivation et, sans surprise, toute une série de critiques visant la nouvelle majorité CSV-DP ont marqué ce rendez-vous fixé à quelques jours du début de la trêve estivale.

À plusieurs reprises, Taina Bofferding, nommée en automne dernier cheffe de la fraction socialiste à la Chambre, est venue souligner «l’importance de constituer une forte opposition». D’autant plus que la nouvelle majorité appliquerait «une idéologie conservatrice-libérale qui est très dangereuse pour la cohésion sociale». «Ils s’assurent que l’argent va à l’argent et espèrent que la croissance suffira pour financer le reste», fustige l’ancienne ministre.

Ne pas taper aveuglément sur les initiatives prises

Malgré des «débuts chaotiques» du gouvernement, le LSAP ne veut pas se contenter de taper aveuglément sur les initiatives prises. «Nous leur tapons sur les doigts si nous avons le sentiment qu’ils privilégient une couche de la société et laissent d’autres pour compte. Nous réduire au rôle classique d’un parti d’opposition, qui fustige tout ce qui est entrepris par le gouvernement, ne correspond pas au travail qu’on mène», souligne Taina Bofferding.

En fin de compte, les huit premiers mois du nouveau gouvernement se limiteraient à quatre initiatives : l’adaptation du barème d’imposition à l’inflation, le budget de transition pour 2024, le paquet de relance pour le logement et, en tête, l’interdiction de la mendicité dans certaines rues de la capitale. Pour le reste, la Chambre aurait surtout adopté des projets encore ficelés par l’ancienne coalition. Le décompte du LSAP fait état de 55 textes sur les 71 qui ont été soumis au vote des députés. «Parmi les 16 restants, seuls trois ont un véritable poids politique. Il est clair que l’on ne peut pas empêcher le vote de lois qui nous déplaisent, mais nous pouvons mettre le doigt là où le bât blesse et proposer des alternatives claires au travail gouvernemental», avance Taina Bofferding.

Après une multitude d’affaires ayant éclaboussé la majorité CSV-DP (Gloden, Meisch, Beissel, Lies et Knaff), le LSAP souhaite enfin pouvoir se concentrer sur le contenu. «On n’a pas eu trop le choix de fustiger les comportements déplacés de certains politiciens. J’espère que l’on pourra désormais mettre l’accent sur la partie constructive de notre travail d’opposition», reprend la cheffe de la fraction socialiste.

«On peut faire avancer des dossiers»

Bon nombre d’initiatives parlementaires ont déjà été prises par le LSAP, en priorité concernant l’interdiction de la mendicité et le logement. «Nos motions, questions et mises à l’ordre du jour de points qui nous importent démontrent que nous savons aussi, en tant que parti d’opposition, faire avancer des dossiers et contribuer à fixer l’agenda politique», affirme Taina Bofferding.

Trop souvent, le respect de la Chambre par le gouvernement ferait cependant défaut. Le travail parlementaire proprement dit serait aussi trop conditionné par la rigidité imposée par les élus de la majorité. «Nous sommes les représentants du peuple et avons en tant que tels des missions à accomplir. Il ne s’agit pas d’un problème qui se limite à l’opposition, car j’imagine que les députés de la majorité sont aussi vexés de prendre connaissance par voie de presse les informations détaillées sur des projets du gouvernement», fustige la cheffe de file des socialistes à la Chambre.

En tant que premier parti de l’opposition, le LSAP promet, en tout état de cause, «de livrer». Les prochaines priorités sont notamment la réforme des pensions, le paquet logement et la législation sur les conventions collectives.